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repréfente. Cette gloire néanmoins ne doit pas être l'objet du Panégyrifte. Qu'il envisage feulement celle de Dieu & l'honneur du Saint.

VIII.

C'est une préférence odieufe de louer un Saint, en déprimant les autres, & de ne les faire entrer dans fon tableau que comme des ombres. Peuton favoir la mefure de cette charité, qui fait tout le mérite de leurs œuvres ? I X.

Dans un Panégyrique régulier la morale doit être femée avec choix, & amenée par les vertus & les actions qu'on loue.

X.

11 y a deux fortes de Panégyriques : le fond de l'un eft hiftorique, & la morale s'y place par intervalles ; le fond de l'autre eft moral, & se justifie par les actions du Saint.

§. 6.

Des Vêtures & des Profeffions.

I.

La confécration des Vierges, ou leur renoncement folennel au monde, eft une des plus célébres cérémonies de

la Religion. Elle eft ordinairement accompagnée d'un difcours d'apparat.

II.

Le Symbole le plus marqué de ce renoncement eft l'échange des habits du fiécle avec le fac de Pénitence. L'Eglise joint à cette action plusieurs prieles Prédicateurs peuvent en développer le fens & l'appliquer.

res;

III.

Ils trouvent dans ce changement un fonds abondant de réflexions. Les habits mondains font les pompes de fatan, le levain de la vanité, l'attrait de l'impureté. L'Eglife dans fes bénédictions appelle celui de la Religion la livrée de l'humilité & du mépris du fiécle, l'ornement de la chafteté, la parure des Vierges fages, le gage du vétement de la gloire.

IV.

Ces fortes de difcours s'adreffent tantôt aux perfonnes qui fe confacrent, tantôt aux Affiftans. On y donne des avis aux uns & aux autres; les réflexions répandues & entremêlées dans toutes les parties du Sermon, les intereffent tous également.

V.

Tout y roule fur les peintures du

monde & de la Religion. On repréfente la corruption du fiécle, fes illufions fa perfidie, fes périls, fes peines, les chagrins, raisons puiffantes de le fuir.

V I.

Qui conçoit bien les obligations du Chrétien, & la difficulté de les remplir dans le monde, fait aifément fentir aux autres les avantages de l'état religieux. Dans le fiécle l'accompliffement des vœux du Baptême eft difficile, il eft aifé dans la Religion; le détail des trois vœux en donne la preuve.

VII.

Comme ces feconds vœux ne font

que des moyens d'accomplir les premiers, le Prédicateur montre d'abord en paffant à fa profélite les devoirs indifpenfables du Chrétien. On entreprendroit inutilement d'élever l'édifice de la perfection, fans avoir jetté ce fondement.

VIII.

Le Prédicateur préfume, que dans le lieu de retraite qu'on a choifi s'est confervé ou rallumé le premier efprit; que les exercices y font reglés & fervens, & il approuve qu'on ait préféré la communauté la plus fainte à la plus

commode.

IX.

On donne une grande idée de la vie religieuse, non par ces louanges outrées dont l'orgueil fe nourrit, ni en rabaiffant un état moins parfait; mais en expliquant les avantages d'une vie toute célefte dans un corps fragile & mortel.

X.

On expofe à la perfonne qui vient s'offrir les motifs de fon action, les périls du monde, la facilité de fe fauver dans la retraite, le defir de la perfection, le filence, l'obéiffance, le renoncement à tout & à foi-même l'amour de la pauvreté, l'exercice de la pénitence.

X I.

On s'étend fur les réflexions qui affermiffent la vocation, qui enracinent la piété, qui préparent à toutes les vertus religieufes, qui font tout entreprendre & tout fouffrir pour le falut, qui ôtent à la mortification, à l'obéiffance, aux humiliations ce qu'el les ont d'affreux pour la nature..

XII.

On ne cache pas les peines de l'état religieux; mais on en découvre les adouciffemens. On fait voir que les

principaux exercices de piété font des obligations, dont le fiécle n'exempte point. Retraite, priere à des heures réglées, lectures pieufes, uniformité de conduite, habit fimple & modeste, éloignement des délices, amour de la pauvreté & de la pénitence, ce font des devoirs de tout état.

XIII.

On montre quel eft l'efprit de la Regle; & on exhorte à la garder felon cet efprit, qui donne la vie, & non feulement felon la lettre qui tue.

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XIV.

On prévient fur les défauts qui peuvent fe rencontrer dans les cloîtres. La pente au murmure, aux rapports, aux divifions, l'envie, la médifance, la duplicité, la flatterie, la facilité à prendre tout de travers, le defir de parvenir aux charges & de dominer, la propriété des penfions & des meubles, la propreté affectée, la diffipation, le recueillement & le filence négligés, le tems perdu au parloir, les, ris immodérés, les liaisons féculieres.

X V.

On représente la tiédeur comme la plaie la plus funefté de l'état religieux. On exhorte à perfévérer avec ferveur,

à

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