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à transmettre fidélement la régularité dont on a le dépôt, à ne pas regarder en arriere, à ne point s'attirer le mépris que le monde fait de ceux qui après l'avoir quitté lui rendent leur affection.

XV I.

On fait admirer aux affiftans le courage de la perfonne qui fe dévoue, & le prix de fon facrifice. On les exhorte de demander à Dieu, qu'il couronne fon œuvre, qu'il confume la victime par les ardeurs d'une vraie piété. On leur infpire l'amour de cet heureux état; on les enleve, s'il fe peut, au monde.

XVII.

Si l'Auditeur ne parvient pas à ce renoncement courageux, il s'anime du moins à fe dépouiller du vieil homme, à fe revétir du nouveau, à suppléer au dépouillement par le détachement, à renouveller les vœux du baptême, & à y conformer sa vie.

§. 7.

Des Oraifons Funébres.

I.

Après la mort, c'est le tems de louer les hommes, s'ils font louables. L'édification des Auditeurs eft

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le but de ces éloges; la vérité en eft la mesure.

I I.

La Religion ne fouffre pas qu'à la face des Autels, au milieu des faints Mysteres, on faffe le Panégyrique d'un homme qui a toujours mal vécu. La probité ne le fouffre nulle part. A chaque mot l'Auditeur indigné contrediroit en fecret ces injuftes louanges.

III.

L'Oraison Funébre n'eft pas un art profane, où fans égard à la vérité, & à la Religion, on confacre les fauffes vertus des Grands, & l'abus de la grandeur même. La flatterie qui eft partout lâcheté, devient dans la Chaire un attentat, un facrilége.

IV.

C'est une espece de menfonge de ne dire la vérité qu'à demi, & vouloir rendre louable un homme plein de défauts, fous le voile de quelques bonnes qualités. L'Orateur exact, & d'une confcience tendre, regarde ces difcours comme des écueils non-feulement de l'éloquence, mais plus encore de la piété & de la fincérité. Il prend le parti de fe taire.

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Les vertus d'un Grand méritent cependant l'hommage d'un éloge public. Plus il a été grand, plus il a trouvé d'obftacles, & plus fa piété a été folide: Son exemple a fortifié les autres dans les jours de péché.

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Comme il eft furprenant que les perfonnes fimples & foibles operent de grandes chofes pour Dieu, il ne l'est pas moins que les puiffans du monde foient exacts dans les fimples pratiques de la Religion; & cette exactitude doit être louée.

VII.

Si celui dont on loue les vertus a eu des défauts marqués, il ne faut pas les diffimuler. L'Orateur les laiffe entrevoir, en implorant fur fon Heros la miféricorde divine, & en infpirant aux Auditeurs la défiance de leur propre foibleffe.

VIII.

Quand la perte du Heros eft récente & sensible, la douleur parle elle-même; une trikesse majeftueufe fe répand fur le discours, & fe diverfifie par les mouvemens & par les figures.

S..8.

Des Controverfes.

I. :

Les controverses tiennent plus de la differtation que du Sermon. Elles demandent beaucoup d'ordre de netteté, de précision, & de force. Plus de faits que de raisonnemens, les faits étant la principale preuve de la Religion.

I I.

Les difficultés qui naissent sur les vérités de la Religion, en font auffi des preuves, loin d'être des loin d'être des marques de fauffeté. Le fidéle forme fa croyance fur la décifion de ces vérités, pendant que le libertin s'en forme une fur les mêmes difficultés, que fon peu de lumiere ne fauroit diffiper.

III.

Les Catholiques & les Hérétiques conviennent de la néceffité de croire pour être fauvé. C'eft fur l'examen des articles de foi, que les Hérétiques se féparent; & c'eft à ce premier pas d'égarement qu'on doit les arrêter. Il faut leur prouver qu'il n'appartient à aucun particulier de faire cet examen, & que

le moyen sûr, univerfel & uniforme, eft de s'en rapporter à l'autorité de l'Eglife toujours vifible dans la fociété des fidéles, & dans la fucceffion des Paf

teurs.

I V.

Evitez dans les Controverfes l'oftentation & l'aigreur. On ne raméne point ceux qu'on rabaisse ou qu'on indifpofe; ils n'en conçoivent que plus d'averfion. Notre defir, difoit Saint Ambroife, n'eft pas de vaincre les Hérétiques, mais de les guérir.

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От OIT qu'on faffe le Sermon fur le Texte, ou qu'on cherche un Texte après avoir fait le Sermon, le Texte doit renfermer le fujet, ou y avoir un raport naturel & littéral. On feroit choqué d'un début où le fens de l'Ecriture fe trouveroit forcé.

II.

Si le Texte eft allégorique, l'application en fera obfcure, au moins longue

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