& forcée: il faudra y arriver par un long circuit. La briéveté de l'Exorde ne permet pas ces développemens étendus. III. La Traduction du Texte doit être fimple & fidéle. Il n'eft pas encore tems de paraphrafer, ni de faire des applications. IV. Il eft bon que la divifion foit renfermée dans le Texte, ou en termes formels, ou par des conféquences aifées à tirer: autrement le texte feroit trop vague. V. Le Texte qui fait allufion au nom eft puérile, fi l'allufion n'eft confacrée par l'Ecriture, comme dans le nom de Michel; Qui eft femblable à Dieu! V I. L'ancien Teftament fait l'éloge de plufieurs Saints: on l'applique heureufement aux Saints du nouveau. L'Eccléfiaftique eft une fource de Textes de ce goût, parce que c'eft un recueil d'éloges. De l'Exorde. I. N faifoit autrefois deux Exordes, l'un pour conduire à l'invocation, & l'autre pour préparer à la divifion. Aujourdhui l'on fe contente d'un feul, pour abréger, & pour éviter, dès l'entrée, des idées différentes. I I. Le fuccès d'un difcours dépend fouvent du début : on ne revient pas aifément des premieres impreffions, foit bonnes, foit mauvaises. III. L'Orateur s'égare quelquefois dès le premier pas: il transporte fes Auditeurs loin du fujet, & ne les ramene qu'après avoir abufé de leur attention. Ces furprises leur déplaifent; ils veulent qu'on vienne promptement au fait, & qu'on les y mette. I V. L'Exorde doit uniquement enfermer le fujet, le montrer par les endroits les plus intéreffans, le faire bien entendre. Si dès l'entrée la netteté manque, l'Auditeur marchera toujours à tâton. V. L'Exorde, pour être clair, doit être fimple, fans figure, fans métaphore, ne propofer qu'une feule penfée, ne développer qu'une vérité. On s'attend qu'il explique le texte, ou qu'il l'applique. VI. L'Exorde eft jufte, s'il eft uni au corps du difcours, s'il eft tiré du fond du fujet, s'il y conduit par un raport néceffaire. Il feroit hors d'oeuvre, fi on pouvoit le retrancher, fans faire tort au difcours. VII. Il est des occafions où il faut entrer brufquement en matiere. L'Auditeur ne fouffriroit pas une longue avenue fur un fujet qu'il a préfent, & dont il eft tout occupé. VIII. Nul endroit du difcours ne demande tant d'exactitude, ni tant de politeffe, que l'Exorde, nul n'étant écouté d'un plus grand fens froid, ni plus examiné. Dans la fituation tranquille de l'Auditeur un tour trop figuré lui déplairoit. Les Exordes paffionnés font périlleux, périlleux, & doivent être rares. IX. L'Exorde doit être court, & laiffer à l'efprit fa vigueur pour d'autres parties plus néceffaires. Tout eft foible, tout eft rebutant pour une attention fatiguée. .X. L'Exorde ne doit pas être trop brillant. Le plus beau jour a fi peu de clarté quand il commence à paroître, qu'il tient encore de l'obfcurité de la nuit. Il faut tendre au beau, mais par dégrés. XI. On ne doit pas en commençant prendre un effor qu'on ne pourra foutenir dans la fuite, ni promettre des richeffes, qu'on n'a pas le moyen de donner. Le fage proportionne la dépenfe à fon fonds. X I I. Il eft inutile de prévenir l'Auditeur fur les qualités du difcours, qu'on va faire; fur l'ordre, fur la netteté, fur. la force, &c. Il en va juger par lui même. XIII. L'Exorde montre le fujet fans amplification, fans preuve. Dans la morale il infinue l'horreur, la trifteffe, la com I paffion, la résignation, la paix, selon Il doit faire estimer le fujer, fans qu'il paroiffe qu'on le vante. L'Auditeur veut être ménagé : la modestie le gagne. XV. L'invocation fait aujourd'hui la diftinction des Sermons d'avec les difcours de piété plus familiers. Tout s'y réduit à demander les lumieres du S. Efprit, par l'interceffion de la Sainte Vierge. On ne fauroit y apporter trop de fimplicité. X VL Si l'éloge de la Sainte Vierge fe préfente naturellement, on peut l'y placer en peu de mots : l'Auditeur ne donne pas le loifir de l'étendre. CHAPITRE IV. Des Complimens. I. E confentement unanime des Au mens dans la Chaire devroit être un |