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PRÉFACE.

'Auteur des Maximes fur le miniftere de la Chaire, n'avoit point eu d'abord,

en le travaillant, d'autre deffein que de s'occuper utilement & d'appliquer fon efprit à certaines réflexions propres à le perfectionner dans l'Art qui forme un Orateur Chrétien: mais comme il communiqua à quelques amis ce qu'il n'avoit d'abord écrit que pour lui-même, on lui proposa d'entreprendre un Ouvrage plus général; il goûta cette idée, la fuivit, & abandonna toute vûe particuliere pour compofer un Traité qui pût être utile à tout le monde.

Il y réuffit d'autant mieux, qu'il avoit de la piété & de la science, un grand exercice de

la Chaire, une réputation acquife, & de rares talens pour fervir de guide aux autres, pour connoître & gouverner les volontés, diriger les paffions, pour exciter à la véritable gloire & à la recherche de la folide éloquence qui confifte, comme on fçait, à inftruire, à plaire & à toucher.

Comme tous les Arts, dit-il luimême, * ont leurs préceptes, ils peuvent avoir leurs maximes; car les maximes ne font autre chofe que des préceptes en ra¬ courci; auffi a-t-il tâché de recueillir dans fon Ouvrage celles qui font l'art de la Prédication. Âu refte il n'a pas prétendu enchérit fur ceux qui ont déja donné des regles de cet important miniftere; il a voulu feulement les refferrer pour les rendre plus vives & plus aifées à retenir. Il n'entreprend pas d'y affujettir Préf. de l'Auteur.

perfonne l'afferviffement aux préceptes contraint le génie. Le bon goût n'a été formé fur les regles qu'après que les regles ont été formées fur le bon goût : un beau naturel, quoiqu'irrégulier, vaut mieux que l'art le plus exact.

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Il eft difficile que dans ce Recueil fententieux & concis, il ne fe foit gliffé quelque endroit obfcur. L'inconvénient ne fera pas grand fi le fens fe préfente après y avoir penfé.Le Lecteur n'eft pas fâché qu'on laiffe quelque chofe à sa pénétration. '

Quoique toutes les Maximes que l'Auteur donne n'ayent pas de liaifon néceffaire, elles doivent avoir quelque raport entre-elles, & ceux qui les liront avec attention y trouveront en effet de l'ordre & de la méthode.

Ces Maximes font divifées-en deux parties. Dans la premiere, l'Auteur examine le Prédicateur & tous les talens qui le perfectionnent.

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Dans la feconde, il traite du Sermon, de fes différentes especes & des ornemens dont il est fufceptible.

Voilà le plan de cet Ouvrage. On n'en fera point ici l'analyse. Quelque mérite qu'ait ce Traité, il eft plus à propos d'en laiffer connoître l'utilité par la lecture, que de charger cette Préface d'un détail qui deviendroit peut-être

ennuieux.

Il fuffit de repréfenter, avec un Savant*, que ces Maximes devroient être le Manuel d'un Prédicateur. C'eft peu de dire qu'elles font belles, judicieufes, pleines de lumieres, & d'un fens exquis; il eft aifé de remarquer encore que le fujet en eft important & néceffaire, & que la maniere de le traiter eft vive & concife. Les expreffions y font toutes naturelles, & il eft étonnant que l'Auteur ait pû renfermer

*GOVJET, Bib. Ecclef. du 18. S. tom. 2.

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