entiers, mais fi enfevelis dans les ruines que l'on n'en voit plus les portes, & même j'ay entré dans quelques uns par les feneftres. Je partis de ce lieu le cœur tout contrit,devoir que tant de beaux édi-fices fuffent deferts & abandonnez à l'injure des temps. Que la demeure de tant de Rois foit devenue la retraite des ferpens & des autres animaux femblables. En revenant à Naaffe nous paffâmes par un endroit qui eft fur: le penchant de la montagne tout plein de puits quarrez qui fervoient à enterrer les gens du pays; tous ces lieux font tout-àfait deferts. Dans l'envie de voir les cataractes du Nil, je la témoignay à Aga des Janiffaires à qui j'avois donné quelques remedes. Il me promit une escorte pour le lendemain au foir. Nous partifmes donc comme il avoit dit mon: Drogueman & moy avec cinq hommes, 3.à cheval, & deux pied Aprés avoir paffé la ville d'Affuana nous arrivâmes une heure avant le jour à ces chutes d'eau fi fameufes. Elles tombent par plufieurs endroits d'une montagne de plus de deux cent pieds de haut. On me dit que les Bar barins y defcendoient avec des radeaux, & j'en vis deux en ce moment qui s'y jetterent de cette maniere avec le Nil. Le feul endroit de remarquable eft une belle nappe d'eau large de 30. pieds qui forme en tombant une cfpece d'arcade, par deffous laquelle l'on pourroit paffer fans fe moüiller. Il y a apparence qu'on prenoit autrefois ce plaifir, on y voit en effet comme une petite plateforme où il y a plufieurs niches pour s'affeoir & plufieurs ouvertures qui conduifent à des lieux fouterrains, mais |