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aux autres que par de menus filaments. Il y a plufieurs efpeces d'Infectes, nous ne les confidérerons pas ici comme naturaliftes, ce ne leroit que répéter ce que la plupart des Auteurs ont dit; mais nous examinerons uniquement leurs propriétés dans l'économie domeftique, & les dommages qu'ils occafionnent fouvent aux biens de la terre; nous indiquerons en même-temps la maniere de les détruire.

Ces animaux font de la plus grande utilité dans la teinture & la peinture. Tout le monde fait l'ufage qu'on fait des cochenilles pour teindre en écarlate & en cramoifi; on nous les apporte d'Amérique en petits grains, convexes d'un côté & concaves de l'autre; on les recueille fur-tout dans le Mexique. Ces progallinfectes s'attachent aux feuilles de différentes plantes; les Indiens les

ramaffent fur-cout fur opuntia major fpinofa fructu fanguineo; c'eft avec la cochenille qu'on fait quelquefois le carmin.

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La Pologne fournit une efpece de cochenille pour le moins auffi intéreffante pour la peinture, que la cochenille du Mexique; on la trouve à la fin de Juin adhérente à la racine d'une espece de plante, que Tournefort nomme, Alchimilla gramineo folio, flore majore. Cette cochenille eit connue fous le nom de Kermès du nord cus Polonicus tinetorius; mais ou tre cette elpece de cochenille, on en trouve encore d'autres efpeces aux racines des plantes v. g. de la pilofelle, de la boufferole, du fchlerante vivace de l'oranger, du pêcher, de la cigue, du fapin, du tilleul, du coudrier, du chêne, du charme, de l'érable probablement on tirera un jour quelques teintures de

ces fortes d'Infectes: après la cochenille, l'Infecte le plus renommé - eft le Kermès.

On voit dans l'Europe méridionale fur le piftachier, le térébinthe, le lentifque, de petits Infectes, qui fe nomment Pucerons. Bellon rapporte que leurs gales donnent une couleur jaune, & que fi on les mêle avec les acides elles fourniffent une belle couleur rouge.

Les Turcs ont une espece de noix de gale rougeâtre, de la groffeur d'une noifette, qui fe nomme à Damas, baifonge; ils en mêlent trois parties fur une de cochenille, pour en faire leur écarlate; les gales ou veffies que les Pucerons forment fur les térébinthes de la Provence, ont été confrontées avec des baifonges de Syrie, par M. de Reaumur, qui les a reconnues pour être précisément la même chole.

On remarque fur les chênes une grande quantité de diverfes efpeces de gales; on fait ufage des noix de gale du levant, pour préparer les étoffes à recevoir diverfes fortes de teintures, de même que pour faire l'encre ; on les affocie ordinairement avec les martiaux ; on en tire pour lors une belle couleur noire: les gales du faule, qui font fi communes, peuvent fournir une couleur jauquoiqu'elles ne foient pas néanmoins fort en ufage.

ne

La réfine laque eft auffi une teinture, dont on a ignoré pendant long-temps l'origine; on fait à préfent qu'elle eft formée par des Fourmis volantes, qu'on trouve dans plufieurs provinces des Indes orientales; les Fourmis dépofent la laque fur des branches d'arbres, ou fur des branchages, que les habitants ont foin de piquer en grande quantité, pour

les

fervir de foutien à l'ouvrage de ces petits Infectes. M. Geofroy, après avoir examiné avec attention la laque en bâton, c'eft-àdíre, la laque attachée aux branchages, l'a reconnue pour être une espece de ruche, approchant en quelque façon de celle que Abeilles, ou autres Infectes, ont coutume de travailler : & en effet, lorfqu'on la caffe, elle fe trouve partagée en plufieurs cellules ou alvéoles d'une figure affez uniforme. Les cloifons de ces alvéoles font extrêmement fines, & toutes pareilles à celles des Abeilles ; comme elles n'ont rien qui les défendent des injures de l'air, elles font recouvertes d'une couche de cette même matiere affez épaiffe pour leur fervir d'abri. Ces alvéoles contiennent de petits corps plus ou moins renflés, & qui y font moulés; ces petits corps font d'un beau rouge, les uns plus

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