iere impie à la puiffance de l'églife, & font du nombre des erreurs des Vaudois. XVI. Tou- 1 5 2 1. te l'efficace des facremens de la loi nouvelle eft la foi: cette propofition eft hérétique, & déroge à l'efficace des facremens. XVII. Nous recevons tout ce que nous croyons devoir recevoir, quoique le miniftre faffe, ou ne fafle pas, qu'il agiffe par feinte ou dérifion : cette propofition eft abfolument abfurde & hérétique, & on prend l'écriture dans un fens erroné. XVIII. II est dangereux, & même faux de croire que la penitence eft une feconde planche après le naufrage: propofition témeraire, erronée, injurieufe à S. Jerôme qui l'affure. XIX. Celui qui s'étant confeffé, où étant repris de fa faute, en demande pardon devant quelqu'un de fes freres en particulier, eft fans doute absous de fon peché: cette propofition, qui infinuë que les Laïques,tant hommes que femmes, ont le pouvoir des clefs, eft fausse, injurieuse aux facremens de l'ordre & de la penitence, hérétique & conforme aux erreurs des Vaudois, & d'autres hérétiques appellez Quintilliens. Des loix & conftitutions de Le fecond titre des propofitions, extraites du même livre que la faculté condamne, est des loix & conftitutions de l'églife, & ne renferme l'églife. qu'une feule propofition, qui eft, que ni le pape, ni les évêques, ni aucun homme, n'a droit de rien ordonner à un Chrétien, fi ce n'eft de fon confentement; & tout ce qui fe fait autrement, ne provient que d'un efprit de tyrannie: cette propofition qui fouftrait les fujets de la foumifhion & de l'obéiffance à leurs fuperieurs, tend à la fédition, & à détruire les loix pofitives, elle eft erronée dans la foi & dans les mœurs, & du nombre des erreurs des Vaudois & de Aëziens. Le troifiéme titre eft de l'égalité des œu vres, & ne renferme qu'une propofition conIS21. que en ces termes: Les oeuvres ne font rien devant Dieu, & elles font toutes égales en mérite: propofition fauffe, contraire aux faintes écritures, & tirée des Jovinianiftes. De l'égalité des œu vres. Des voux De la divi. ne effence X X. Erreurs cenfurées tirées des Le quatrième titre touchant les vœux, contient deux propofitions I. Il faut confeiller d'abolir tous les vœux, & de n'en faire aucun: propofition contraire à la doctrine de JefusChrift & à la conduite des peres, qui ont confeillé les vœux, & qui eft tirée des Wiclefites. II. Il eft probable que les voeux aujourd'hui ne fervent qu'à donner de l'orgueil & de la préfomption; cette propofition eft fausse, injurieufe à l'état religieux, & conforme aux mêmes Wiclefites. Le cinquiéme titre eft de la divine effence, & l'on y condamne cette propofition unique, que depuis trois cens ans on a déterminé plufeurs chofes fans raifon & mal-à-propos, par exemple: Que l'effence divine n'engendre point, & n'eft point engendrée; que l'ame eft la forme fubftantielle du corps humain ; cette propofition eft fauffe, & avancée avec beaucoup d'arrogance par un homme qui eft ennemi de l'églife catholique, & injurieufe au refpect qu'on doit avoir pour les conciles gé néraux. L'on condamne enfuite les propofitions tirées des autres ouvrages de Luther, qu'on reduit fous dix-neuf titres, dont le premier traite autres i de la conception de la fainte Vierge, & ne renvres de Lu. ferme, qu'une propofition ainfi conçue: la contradictoire de cette propofition; la fainte VierD'Argen ge a été conçue fans peché originel, n'eft pas tré, collect. réjettée. La faculté dit, que cette propofition judic. de eft fauffe, prononcée avec ignorance & impienevis error. té contre Phonneur dû à la fainte Vierge im ther. Tag 369. maculée. Sainte Le second titre eft de la Contrition, compris en dix propofitions ; I. Par la minifefta- I5 2 1. tion de la loy, où la rappellant en fa memoi- De la conre, suit aussi-tôt l'accroiffement du peché, fi ception de grace manque : cette propofition,fi elle s'en- la tend de la grace qui rend agréable à Dieu, Vierge, & & que les Théologiens appellent, gratum fa trition, ciens, eft fauffe, éloignée du vrai fens de l'écriture; & détourne de la méditation de la loi de Dieu. II. La loi avant la charité ne produit que la colere, & ne fait qu'augmenter le peché: propofition fauffe, qui offenfe les oreilles pieufes, blafphematoire contre Dieu. & fa loy, & contraire aux intentions de faint Paul. III. Toutes fortes d'oeuvres avant la charité font des pechez qui meritent la damnation, & qui nous indifpofent à la grace: propofition fauffe, temeraire, & qui fent l'hérefic. IV. Celui qui commence une bonne œuvre, ou fa penitence par la detestation de fon peché avant l'amour de la justice, & qui af fure qu'il n'y a point de peché en cela, doit être mis au nombre des Pelagiens: propofition fauffe, avancée avec ignorance, & prenant l'amour de la justice pour cet amour qui fuit la charité. V. La contrition qui s'acquiert par l'examen, l'affemblage & la deteftation de les pechez, par laquelle on repaffe ses années dans l'amertume de fon ame, en pefant la grieveté de fes pechez, leur grand nombre, leur laideur, la perte de la beatitude éternelle, & l'enfer qu'on a merité; cette contrition, dis-je, rend l'homme hypocrite, & même plus grand pecheur: propofition fauffe, qui ferme la voic du falut, contraire à l'écriture & à la doctrine des faints peres. VI. L'homme ne peut obtenir la grace, ni par la crainte, ni par l'amour: cette propofition eft erronnée dans la foi & dans les mœurs, ôtant d'une maniere impie toute préparation à la penitence. VII. Avec le IS21. défir de la rémiffion du peché l'homme peut l'obtenir fans que la grace remette la faute: propofition fauffe, impie, & qui eft capable de conduire au defefpoir. VIII. Jesus-Chrift n'a jamais employé la crainte pour obliger les hommes à la pénitence: propofition héretique, en prenant le terme latin de Luther, cogere pour inducere, comme il eft pris souvent dans l'écriture. IX. La crainte eft bonne & utile, quoiqu'elle ne fuffife pas: ces paroles étant de faint Auguftin, Luther en conclut, que felon fon jugement; cette crainte conduit au defespoir & à la haine de Dieu, fi l'on en exclut la grace: la faculté dit, que le jugement, que Luther porte de cette parole de faint Auguftin, eft faux, témeraire impie, en prenant la grace pour celle qu'on appelle, gratum faciens, comme il la prend. X. Si Jean-Baptifte avoit enfeigné, que la crainte eft le commencement de la pénitence, il ne s'enfuivroit pas pour cela, que la pénitence dût commencer par la crainte : cette propofition eft manifeftement erronée, injurieuse à Jefus-Chrift,& tout-à-fait contraire à la doctrine que le faint Efprit a infpirée au faint Précurfeur. De la confeffion. & Le troifiéme titre de la confeffion renferme fept propofitions. I. L'art de fe confeffer, duquel nous avons été inftruits jusqu'à prefent, confiftant à examiner le nombre des pechez, les affembler, les pefer pour en avoir la contrition, eft un art inutile, propre à fe defefperer & à perdre les ames: propofition fauffe, impie, fchifmatique, injurieuse à la confesfion, qui eft l'art de gagner des ames à Dieu. II. La confeffion auriculaire, telle qu'on la pratique aujourd'hui, ne peut être prouvée par Le quatriéme titre de l'absolution comprend quatre propofitions. I. L'abfolution eft efficace, non pas parce qu'elle eft donnée, qui que ce foit qui la donne, qu'il fe trompe ou non, mais parce qu'on croit être abfous. II. Croïez fortement que vous êtes abfous, & vous le ferez, quoiqu'il en foit de votre contrition. III. Suppofez l'impoffible; qu'un homme qui fe confeffe ne foit pas contrit, ou que le prêtre n'abfolve que par raillerie & non pas ferieufement fi toutefois le penitent croit être abfous, il l'eft veritablement : ces IS2 I. De l'able. lution. |