Imágenes de páginas
PDF
EPUB

HISTOIRE

Henry VIII roy d'angleterre Fait presenter aLeoñÎle livre
qu'il
a composé centre Luther

HISTOIRE

ECCLESIASTIQUE.

LIVRE CENT VING T-SEPTIE'ME.

1521.

I.

Le pape

E tems qu'on avoit donné à Luther pour rentrer dans lui-même, & abjurer les erreurs étant expiré, le nonce Aléandre fit venir de Rome une nouvelle bulle, où le pape dit que, frappe Luquoique plufieurs partifans de Luther euffent ther d'anaabjuré leurs erreurs entre les mains de fes thême & nonces, que fuivant les ordres qu'il avoit donnez, les livres de ce religieux euffent été une noubrûlez en plufieurs endroits d'Allemagne: ce- velle bulle. pendant il apprenoit avec douleur que Luther, Extat in livré à un fens reprouvé, non-feulement re- bullar.

[blocks in formation]

fes fectateurs par

conftit. 41.

[merged small][ocr errors]
[ocr errors]

in Leonem

X.

Raynald

an. 1521.

22. I.

Bovium,

tom 9.

Pallavic

lib. x.c. 25.

[ocr errors]

"

[ocr errors]

"

[ocr errors]

"

دو

[ocr errors]

fufoit de rentrer en lui-même, de renoncer à fes pernicieux fentimens, & de se rendre à Rome; mais que, comme une pierre de scandale, il continuoit de prêcher & d'écrire contre le faint fége, & de féduire les autres : c'eft pourquoi, continue le pape comme apui, il eft déja hérétique déclaré, la même tâche tombe fur ceux qui l'appuyent & le pro,, tegent,qui fuivent la fecte, qui lui accordent leur faveur, & qui l'entretiennent dans fon opiniâtreté, enforte qu'on doit auffi les regarder comme des hérétiques, dont il eft ordonné à tous fideles d'éviter la compagnie.,, Enfuite le pape interdit les lieux dans lefquels ils fe trouveront, & ordonne aux patriarches, archevêques, évêques, à tous ecclefiaftiques & religieux, en vertu de la fainte, obéiffance, & fur peine d'excommunication de les dénoncer hérétiques dans leurs églifes, les dimanches & fêtes,lorfque le peuple fera affemblé, & de le faire avec toutes les cérémonies requifes en ces occafions. Cette bulle eft dattée de Rome le troifiéme des nones de Janvier,c'est-à-dire, le troifiéme du même mois; mais elle ne fervit qu'à irriter davantage Lu ther & ceux de fon parti, fauffement perfuadez que tout ce qui venoit du faint fiége n'étoit que pour l'interêt du pape & de la cour de Rome.

Aleandre, pour diffiper ces funeftes préventions, publioit par tout que les erreurs de Luther étoient réelles, qu'elles n'avoient rien de commun avec le pape & la cour de Rome; que les fentimens de ce docteur n'étoient pas differens de ceux de Wiclef & de Jean Hus dont les noms feuls étoient odieux aux Alle mands, & qui avoient été fi justement condamnez dans le concile de Conftance, Ce

[ocr errors]

1521.

L'empereur tient une Diete

nonce fit même un ouvrage exprès pour le prouver, en tirant quarante propofitions du livre de la captivité de Babylone. Ces coups étoient trop foibles pour abbattre le parti de Luther, & l'on en efperoit de plus grands de la diete qui devoit fe tenir à Worm es au mois à Vormes. de Janvier. Elle fe tint en effet au jour mar- Cochleus qué, l'empereur s'y trouva comme il l'avoit de fcript. promis; l'affemblée fut très-nombreuse & les act. Ludeux nonces du pape, Jerôme Aléandre & Ma- 1521. rin Caraccioli, ne manquerent pas d'y venir. Ulemberg. Ils étoient chargez l'un & l'autre de follici- cap. 6. ter la condamnation de Luther & de fes écrits ; ce fut par où Alé andre débuta, & il parla feul pendant trois heures dans la premiere féance.

theri.

III.

an.

Difcours

à la Diete de VVor

mes.

Ex. act.

Archiv Vatican.

D'abord il invectiva fortement contre Luther, mais s'appercevant que ce qu'il difoit n'étoit point agréable aux auditeurs, & qu'il ne du nonce s'agiffoit pas en effet de dire des injures, mais Aléandre de prouver que les fentimens de ce religieux étoient hérétiques, il tourna auffi-tôt son difcours fur les erreurs mêmes, en faifant un extrait des propofitions du livre de la capti- vormzvité de Babylone. Il fit donc voir que Luther tiens. nioit qu'il y eût fept Sacremens, qu'il n'en reconnoiffoit que trois, & qu'il regardoit la apud Cartranfubftantiation dans le Sacrement de l'autel din. Pal. comme une invention humaine. Il montra lavic 1. 1. qu'il attaquoit les fondemens de la religion, cap. 25. le refpect dû aux Sacremens, & l'obferva- Sleidan. ́. tion des vœux ; que fa doctrine étoit égale- 1. 3. p. 63. ment contraire à la pieté chrétienne & à la Cochlaus tranquillité des états, & que, comme elle fe in actis ir répandoit tous les jours de plus en plus, il fript. Lufalloit y apporter un prompt remede pour l'étouffer. Les princes & les électeurs étonnez de ce rapport, commençoient à vouloir qu'on

A j

comment.

ther. an.

1521. P.

30.

condamnât abfolument Luther, lorfque Fre 1 5 2 1, deric électeur de Saxe dit, pour détourner ce coup, qu'il avoit fujet de fe plaindre qu'on en impofât ainfi à un profeffeur de fon univerfité; que ces fentimens erronez, qu'on attribuoit à Luther, n'étoient point de lui, mais de fes ennemis, qui les avoient inventez exprès pour le décrier que les livres dont on avoit extrait ces ereurs n'étoient peut-être pas de lui, & que le plus fûr moïen pour l'en convaincre, étoit de l'appeller & de l'entendre. L'empereur & les princes y confentirent.

IV.

Diete.

1. 1. cap

[ocr errors]

Mais Aléandre s'y oppofa fortement, & Ils'oppo- foûtint qu'on ne pouvoit pas mettre en délife à la ve- beration une affaire déja jugée par le pape; nuë de Lu- qu'il étoit dangereux de faire venir Luther ther à la parce qu'il étoit capable d'exciter une fédiPallavic, tion, qu'on ne devoit plus entendre ses raifons; & que d'ailleurs il ne vouloit reconnoître pour juges, ni les théologiens, ni les canoniftes, ni les évêques. Aléandre apprehendoit avec raifon que Luther, qui ne demandoit qu'à parler & à difputer, ne furprît par fon éloquence & par fes fauffes fubtilitez des gens qui n'étoient pas en état de juger de ces fortes de matieres. Il fut néanmoins réfolu qu'on le feroit venir, afin qu'il déclarâr feulement d'une maniere fimple, fi les livres, dont on avoit tiré des propofitions héretiques, étoient de lui, ou s'ils n'en étoient pas. Il in act & eut quelques difficultez fur la forme du fauffeript. La conduit qu'on devoit lui accorder. Ses partither any fans, entre autres Frederic, ne le croyoit pas fuffifant s'il étoit figné par l'empereur feul; parce qu'alors on pourroit livrer Luther entre les mains du pape. Charles V. par complaifance voulut bien que quelques autres princes de la diete fignaffent avec lui le fauf-conduit à

Cochlaus

[ocr errors]

y

« AnteriorContinuar »