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Liv. II.

PLANCHE PREMIERE.

N. I.

HÉRODOTE nous apprend que l'on apportoit à la fin des feftins des images de bois, d'une ou de deux coudées, en difant: Bûvez & donnez-vous du plafir, car vous ferez ainfi après votre mort. On trouve en effet plufieurs figures de cette proportion, & formées comme les caiffes des véritables Mumies; c'eft-à-dire, qu'elles font de bois de fycomore, & décorées de peinture; en un mot, pareilles en tout à celles qui renfermoient les corps. On voit un monument femblable dans le Tome I de ce Planc. xi. n°. 1. Recueil. J'ai fait graver celui-ci, non par la raifon de quelques différences, elles ne font point affez confidérables pour autorifer une répétition; mais en décrivant cette figure, y a quelques années, je n'ai point cité le paffage d'Hérodote, qui convient parfaitement à l'une & à l'autre. Le trait des Egyptiens eft trop philofophique pour ne pas le rappeller au Lecteur, lui en fournir la preuve, & lui éviter de rechercher l'exemple pour lui en donner une idée jufte & précise.

il

:

Cette figure eft parée de la plante Perfea; & celle du premier Volume a le même ornement, mais ni l'une ni l'autre ne font chargées des attributs d'Osiris & de fes Prêtres, c'est-à-dire, du fouet & de la croffe on peut remarquer & faire obferver ces différences; mais il n'est pas poffible d'en donner les raisons, ni d'en expliquer les motifs. La quantité que l'on trouve de ces figures prouve que leur ufage étoit commun en Egypte; ce qui s'accorde avec le paffage d'Hérodote, ainsi que la fimplicité de leur fabrique; elle pourroit perfuader que ces petites Mumies n'étoient faites que pour donner une idée de la mort; & l'imitation de la Mumie étoit fuffifante à cet égard.

Hauteur un pied quatre pouces.

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No II. & III.

On a vû dans les Volumes précédens plufieurs vafes 'de pierre ou d'albâtre, formés en canope & deftinés plus ordinairement à contenir la matière de l'embaumement. J'en ai rapporté dont le couvercle ou la partie fupérieure étoit formé par des têtes de différens animaux, & même par par des têtes humaines; on en verra de cette espèce dans le fecond Tome de ce Recueil; mais je n'en ai point encore fait deffiner de l'efpèce que préfente ce numero. L'ajustement général & le caractère de la tête perfuaderoient d'abord qu'on a voulu représenter une Isis, si la plante Perfea ne nous indiquoit que c'eft un Prêtre, ou plutôt une Prêtreffe de cette Déeffe, car il est constant que le monument repréfente une femme.

La confervation de ce vafe eft belle; fa matière n'est point précieuse; il eft exécuté fur une pierre grife, dont le grain eft affez fin; les traces que le bitume a laiffées dans l'intérieur, prouvent que le vafe a été deftiné pour les embaumemens de ceux qui avoient apparemment une dévotion plus particuliere pour Ifis.

La tête eft deffinée de profil no. III. pour faire fentir l'explication du monument, ou plutôt l'impreffion qu'il eft capable de donner.

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Hauteur totale du vafe, onze pouces trois lignes: hauteur du couvercle, trois pouces une ligne : plus grand diamètre, cinq pouces moins une ligne.

N. IV.

Je ne donnerai pas cette pierre ématite, gravée en creux, pour être de la plus haute antiquité à l'égard des Egyptiens; mais je la regarderai comme une des plus fingulieres que j'aye vû, & qui mérite le plus d'être obfervée, quoiqu'elle foit travaillée dans les tems modernes de l'Egypte: on ne peut douter de cette date générale; les caractères

Planc. vi. o, II & III.

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gravés fur les deux obélisques dont je parlerai dans un moment, le certifient.

Cette gravure nous préfente Ofiris dans une pofition véritable & cependant très-rare à rencontrer; fa tête eft furmontée d'une parure abfolument pareille à celles que l'on voit fur la tête de ce même Dieu, dont la figure eft Planc. 11, no. I. rapportée dans le même Volume; mais on y a joint deux autres têtes pofées fur des gaines qui accompa gnent de chaque côté la tête d'Ofiris & qui perfuadent, au premier coup d'œil, que ce Dieu eft représenté avec trois vifages: il porte un manteau quarré; fon collier eft très-riche & très-étendu; il tient un de fes bras élevé; mais un éclat de la pierre nous empêche de juger de l'ob jet qu'il foutenoit. Je n'entreprendrai point de décrire l'efpèce & la nature de deux corps à moitié circulaires, & qu'on ne peut regarder que comme deux cornes, à la vérité de la plus grande taille, & qui partent du corps audeffous des hanches auxquelles elles font attachées. La comparaifon des monumens met seule en état, non-feulement de parler, mais de conjecturer: n'ayant jamais rien vû de semblable, je ne puis rien en dire. Cet Ofiris, dont les jambes font formées, mais réunies, eft placé de bout fur le milieu d'une barque: on fçait que les Egyptiens ne donnoient point d'autres voitures à leurs Divinités. La poupe & la prouë de cette barque font chargées chacune d'un obélifque, couvert de caractères affez dif tincts, pour , pour voir qu'ils préfentent des lettres & non des hiéroglyphes, que l'on fçait avoir été anciennement con facrés à ces objets de décoration : l'obélifque le mieux confervé eft furmonté à fon extrémité par un épervier très bien rendu. Je croirois affez que l'autre obélifque n'a jamais été plus élevé qu'il le paroît; en effet, on femble diftinguer le trait de fon extrémité, & par une fuite de conjectures, à la vérité moins bien établies, je serois per fuadé qu'Ofiris préfentoit un de ces rétables chargés de caractères, tels qu'on les voit fréquemment fur les moz

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