Imágenes de páginas
PDF
EPUB

réellement d'une des matieres les plus intéreffantes pour les Citoyens qui s'occupent des Sciences morales & politiques. Selon que l'éducation fera bonne ou mauvaise, elle perpétuera chez les Nations des connoiffances utiles, ou des préjugés deftructeurs; on ne fauroit donc apporter trop d'attention aux moyens qui font propofés pour la perfectionner.

[ocr errors]

N. II.

FAITS QUI ONT INFLUÉ fur la cherté des Grains, France & en Angleterre.

en

Brochure de 48 pages in-8°. qui fe trouve à Paris, chez Defaint, rue du Foin Saint Jacques.

L'AUTEUR

'AUTEUR parcourt quatre époques, dans lesquelles les bleds ont été portés en France à un prix exceffif. La premiere eft celle des années 10, 1661, 1662,1663 & 1664: dans cette époque le feptier de Paris a monté jufqu'à près de livres de notre monnoie ac90 tuelle. Dans la feconde époque, qui ren. ferme les années 1692, 1693 & 1694, il s'eft vendu fur le pied de quatre-ving:quatre livres. En 1698 & 1699, le feptier refta long-tems à foixante-quatorze liv. Tout le monde connoît l'extrême cherté

de la quatrieme époque, qui fuivit l'hiver terrible de 1799, & qui s'étendit jufqu'à la récolte de 1710.

C'est dans le Traité de la Police du Commiffaire de la Mare, que l'Auteur a puisé les faits relatifs à ces tems malheureux. Si l'on s'en rapporte à ce Commiffaire, la grande cherté des Grains fut beaucoup moins l'effet de la difette réelle, que celui du monopole de quelques Compagnies puiffantes qui avoient acquis des quantités affez confidérables de grains, & qui, par des émiffaires à leurs ordres, faifoient accroître les terreurs du Peuple, pour foutenir le haut prix, & le faire augmenter encore,

Cette opinion de la Mare, n'eft pas tout-à-fait deftituée de fondement; du moins est il constant qu'il y avoit alors en France une quantité de grains suffisante pour fatisfaire aux befoins de fes habitans: puifque les bleds que le Roi fit venir à grands frais des Pays étrangers,

formoient un objet très peu confidérable pour la confommation du Royaume; & que la plufpart encore furent avariés. Mais dans ce tems, perfonne ne pouvoit acheter & revendre des bleds, fans avoir préalablement obtenu des permiffions, que tout le monde n'étoit pas à portée de fe procurer; & que l'on accordoit d'autant plus difficilement, que l'apparence de la difette mettoit l'Administration plus en allarmes, & préparoit de plus grands profits à ceux auxquels il feroit permis de voiturer des bleds d'un lieu à un autre. Il s'enfuivoit néceffairement, que dans les Provinces où la récolte avoit manqué & dans les grandes Villes, dont la consommation ne peut être fournie complettement que par des achats faits au loin & fur une grande étendue de territoire, les Acheteurs de grains étoient à la merci d'un petit nombre de Marchands; qui étoient conftitués mo

nopoleurs, par les précautions mêmes qu'une follicitude peu éclairée faifoit prendre, de peur d'abandonner à toutes fortes de mains, un commerce auffi important que celui des bleds.

Il est vrai que ce n'étoit pas ces Monopoleurs autorisés qui excitoient les inquiétudes. On a même vû plus d'une fois des Provinces ignorantes les regarder comme des Dieux tutélaires, parcequ'ils apportoient enfin au marché des bleds qu'ils avoient eu le privilége exclufif d'acheter, de voiturer & de revendre. Mais ceux à qui des terreurs injuftes prodiguoient le titre odieux de monopoleurs, étoient la plupart des gros Fermiers, des Propriétaires aifés & des Meûniers qui avoient quelques amas de grains ou de farines. On ne voyoit pas que ces terreurs paniques & démefurées, faifoient naître tous les effets quelles attribuoient au Monopole, & dans lefquels ils entroit pour bien peu de

« AnteriorContinuar »