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l'impôt, tel qu'il fubfiftoit, a été prorogée.

QUESTION.

Les Peuples ne Jont-ils pas fort en état de fupporter ces charges?

RÉPONSE.

Non. Les Provinces frontieres tout le long du Continent, ayant été souvent ravagées par l'ennemi, & fort appauvries, ne peuvent payer qu'une taxe très modique. Auffi nos derniers réglemens ont eu égard à leurs malheurs; ils favorifent expreffément ces Contrées, & foulagent ceux qui ont fouffert. Je préfume que les autres Gouvernemens ont fait de même.

QUESTI O N.

N'êtes-vous pas intéressé dans la Régie des Pofles de l'Amérique ?

RÉPONSE.

Oui. Je fuis Directeur général en fecond de toutes celles de l'Amérique Septentrionale.

QUESTION.

Ne regardez-vous pas comme très poffible de diftribuer le papier timbré par la pofte, à tous les Habitans, fi l'on n'y mettoit point d'oppofition?

REPONSE.

Les Poftes ne vont que le long des Côtes; il y en a très peu qui avancent dans l'intérieur du Pays. Si on vouloit les y établir, le furplus de dépenfes que cela cauferoit, furpafferoit fouvent de beaucoup le produit du timbre.

QUESTION.

Par le moyen de la Pofte, pourriez-vous diftribuer le papier timbré dans le Canada? RÉPONSE.

Il n'y a de Poftes qu'entre Mont-real & Quebec; les Habitans de cette vaste Contrée font fi épars, fi éloignés les uns des autres, qu'il ne peut y avoir de Poftes parmi eux. Il est impoffible que le papier timbré leur parvienne par ce moyen. Le même inconvénient a lieu

pour les Colonies qui font le long des frontieres; elles font peu confidérables, & ne s'avoifinent pas davantage.

QUESTI o N.

Les habitations étant en petit nombre & éloignées les unes des autres, croyezvous que l'acte du timbre puisse avoir de grands inconvéniens pour ceux qui y réfident, fi l'on en maintenoit l'exécution? RÉPONSE.

On peut en être sûr: car la plupart des Habitans ne pourroient fe pourvoir des papiers timbrés, dans les cas où ils en auroient befoin, fans entreprendre de longs voyages, & dépenser peutêtre trois ou quatre liv. fterling pour fix fols qu'il en reviendroit à la Couronne. QUESTI O N.

Dans leur fituation actuelle, les Colonies ne font-elles point très en état de payer le droit de timbre?

RÉPONSE.

Je ne crois pas qu'il y ait affez d'or

& d'argent dans les Colonies pour payer le droit de timbre pendant un an. QUESTION.

Ne favez vous pas que le produit de ce droit ne devoit pas fortir d'Amérique ? RÉPONSE.

Je fais que par l'acte, il étoit destiné au fervice Amériquain. Mais il auroit été dépensé dans les Colonies nouvellément acquifes, où l'on entretient des Troupes, & non dans celles où l'impôt auroit été levé.

QUESTION.

N'y a-t-il pas une balance de commerce, qui des nouvelles Colonies où font les Troupes, feroit repaffer cet argent dans les anciennes ?

REPONSE.

Je ne le pense pas. Je crois qu'il en repafferoit très peu, & je ne fais point de commerce qui puiffe nous le ramener Je fuis perfuadé que la plus grande partie de ces fommes iroit, des Colo

nies où elles auroient été dépenfées, directement en Angleterre.

QUESTI O N.

Combien penfez-vous qu'il y ait d'Habitans blancs en Penfilvanie?

RÉPONSE.

Environ cent foixante mille.

QUESTIO n.

Dans ce nombre, combien de Quakers?

RÉPONSE.

Peut-être un tiers.

QUESTION.

Combien d'Allemands?

REPONSE.

Peut-être bien un autre tiers; cependant je n'en fuis pas abfolument certain. QUESTI O N.

Parmi ces Allemands y en a-t-il qui aient fervi en Europe?

REPONSE.

Oui, beaucoup ont porté les armes,

& en Amérique & en Europe.

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