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QUESTION.

Sont-ils auffi mécontens de l'impofition du timbre que les Anglois?

REPONSE.

Oui, & beaucoup plus, & avec raifon car dans bien des cas, le fardeau feroit double pour eux.

QUESTIO N.

Combien y a-t-il d'hommes blancs dans toute l'Amérique feptentrionale? REPONSE.

Environ trois cent mille, entre feize

ans & foixante (2).

QUESTION.

(3) Dans quelle proportion la popula tion s'eft-elle accrue en Amérique?

(2) Cela fuppofe environ deux millions d'ames. (3) Ici nous commençons à interrompre un peu l'ordre dans lequel M. Franklin fût interrogé. Dans une Affemblée nombreuse, dont tous les Membres avoient droit de faire des questions, l'ordre des idées ne pouvoit pas être fuivi avec la plus grande exactitude; toutes les matieres fe

RÉPONSE.

Je pense que l'un portant l'autre, elle y double en 25 ans. Mais les demandes aux manufactures Angloifes augmentent en plus haute proportion : la confommation ne fuivant pas exactement l'accroiffement de la population, & devenant plus forte à raifon des moyens. En 1723, l'importation de la Grande Bretagne en Penfilvanie, montoit en

trouvoient prodigieusement mêlées. Cela ajoutoit fans doute au mérite de la préfence d'efprit de M. Franklin, qui fe trouvoit obligé de répondre fur vingt objets différents que l'on embraffoit à la fois dans les questions qu'on lui faisoit, Ce désordre pouvoit même être affecté de la part des Interrogateurs. Mais ce qu'il y a de sûr, c'eft qu'il donnoit lieu à une infinité de répétitions, & qu'il auroit perpétuellement dérangé le fil des idées du Lecteur. Nous avons donc préféré de transposer les questions, pour y mettre de la fuite, & pour éviter les redites faftidieufes. Du refte, cette Traduction eft de la plus grande fidélité. Nous nous fommes même attachés à la rendre le plus littérale qu'il nous a été poffible.

tout à environ 15,000; aujourd'hui elle eft prefque d'un demi-million (4).

QUESTION.

Quelle est la caufe, felon vous, pour laquelle la population augmente plus promp tement en Amérique qu'en Angleterre ? REPONSE.

Parcequ'on s'y marie plus jeune, & plus généralement.

QUESTI O N.

Pourquoi cela?

REPONSE.

Parceque deux jeunes gens laborieux obtiennent aisément un fond de terre, avec lequel ils peuvent élever leur famille.

QUESTI O N.

Le bas Peuple n'eft-il pas plus à fon aife en Amérique qu'en Angleterre ?

RÉPONSE.

Il peut l'être; du moins s'il eft fobre

(4) Toujours monnoie fterling,

& laborieux, puifque fon travail est

mieux payé.

QUESTI O N.

Vous avez dit que les Pensilvaniens étoient chargés d'impôts onéreux : combien payent-ils bien pour livre de leurs revenus?

REPONSE.

Les impôts fur les biens-fonds & mobiliers vont, tout compté, à 18 den. pour livre; tous les autres, ainfi que

les taxes fur les profits de Commerce & d'industrie, peuvent aller, je pense, jufqu'à 2 fols & demi pour

livre (5).

(5) On verra par les Réponses fuivantes, que l'on n'a pas eu l'intention de charger le Commerce, & que l'on fait en Penfilvanie, que les impôts mis fur les Négocians retombent à la charge des Propriétaires des terres. Il paroît donc que le fens de la Réponse actuelle eft que: » quoique l'impôt "direct, fur les biens fonds, n'aille qu'à dix-huit ; fi l'on y joint les autres » taxes fur le Commerce, qui font définitivement

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deniers

livre pour

payées par les terres, la proportion de l'impôt

pris en fomme, avec le revenu territorial, ast

QUESTI O N.

Les taxes de la Penfilvanie ne font-elles pas réparties avec inégalité? N'a-t-on pas

» d'enviton deux fols & demi pour livre ». Et fi l'on obferve que l'on peut bien n'être pas beaucoup plus habile en Amérique, fur la connoiffance du revenu territorial, qu'on ne l'eft en Europe, où la plupart des Propriétaires, quand ils font les avances de la culture, confondent prefque toujours l'intérêt de leurs avances, & même beaucoup de leurs frais annuels, avec leur revenu, & ne favent guère défalquer de leurs récoltes, comme reprises non contribuables, que les femences, ou tout au plus quelques articles auffi groffierement visibles; on concevra que le taux de deux fols & demi pour livre d'un revenu, dont l'estimation imparfaite peut être bien plus prochaine du produit total que du produit net, ne laisse pas de former un impôt très considérable. Que feroit-ce fi les deux fols & demi pour livre, de l'impofition indirecte, étoient en fus des dix-huit deniers pour livre de l'impôt direct; & fi la Réponse de M. Franklin vouloit dire que l'impôt indirect le trouve ainfi à quatre fols pour livre du revenu tant bien que mal eftimé?

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