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REPONSE.

Je ne fais pas un feul article de toute l'importation faite dans nos Colonies, que nous ne foyons en état de fabriquer chez nous; ou dont nous ne puiffions nous paffer.

QUESTI O N.

Ne penfez-vous pas que les draps d'Angleterre vous font abfolument nécessaires?

REPONSE.

Aucunement: avec une bonne économie les Habitans des Colonies

roient bien-tôt fuppléé.

QUESTION.

y au

Ne faudroit-il pas du tems pour établir des manufactures, & en attendant n'auroient-ils pas beaucoup à fouffrir.

REPONSE.

Je crois que non: ils ont déja fait des progrès furprenans. Et je fuis perfuadé qu'avant que les habits qu'ils portent foient ufés, ils feront venus à bout de

s'en procurer d'autres de leur propre fabrique.

QUESTION.

Pourront-ils trouver une quantité fuffiJante de laine dans l'Amérique feptentrionale?

REPONSE.

Ils ont pris des mesures pour en accroître la quantité; ils font convenus généralement entr'eux de ne plus manger d'agneaux, & en effet on en tua fort peu l'an dernier. S'ils continuent dans peu la quantité de laine fera accrue prodigieufement. Au refte, comme ils n'ont pas l'intention d'en faire une branche de commerce extérieur ils n'auront pas befoin d'établir de grandes manufactures, telles qu'on en voit dans vos Villes fabriquantes; chaque famille fans fortir de la maifon pourra filer & fabriquer les étoffes à fon ufage. QUESTIO N.

Croyez-vous que dans l'espace d'un ou de

deux ans, ils auront assez de laine & de manufactures pour fournir à leurs befoins?

REPONSE.

Je crois que trois ans fuffiront.

QUESTIO n.

La rigueur des hivers dans les Colonies feptentrionale, ne nuira-t-elle pas à la bonne qualité de la laine?

REPONSE.

Non elle y eft fort belle & fort bonne.

QUESTION.

Ne favez-vous pas que dans les Colonies plus méridionales, telles que la Virginie, la laine eft rude & n'est même qu'une espece de crin?

REPONSE.

Je ne fais point cela. Je n'en ai jamais entendu parler. Cependant j'ai été quelquefois dans la Virginie. Je ne puis pas dire que j'y aie fait une attention particuliere à la laine. Je crois qu'elle y eft bonne, quoique je ne puiffe en parler

pofitivement. Au refte la Virginie & les Colonies plus méridionales ont moins befoin de laine, leurs hivers font courts & peu rigoureux; ils peuvent très bien s'habiller le refte de l'année du lin & du coton que produit leur pays.

QUESTIO N.

N'eft-on pas obligé dans les Colonies feptentrionales de nourrir le bétail tout l'hiver?

REPONSE.

Il y a quelques endroits où il faut le nourrir pendant une partie de cette faison.

QUESTI o N.

Si, fans toucher à ce que le Parlement a décidé à l'égard de fon droit, on révoquoit l'acte du timbre, croyez-vous que les Amériquains feroient fatisfaits?

REPONSE.

Je crois que la décifion du droit les inquietteroit peu,fi l'on n'effayoit jamais de le faire valoir. Ils fe regarderoient

alors probablement fur le même pied que l'Irlande; ils favent que vous y avez les mêmes prétentions, mais que vous vous en tenez là. Ils penferoient que vous tiendrez la même conduite à leur égard; fi ce n'eft dans des occafions bien extraordinaires.

QUESTIO N.

Mais à qui eft-ce de juger de ces occafions, n'est-ce pas au Parlement?

REPONSE.

Quoique ce foit à lui à en juger, les Habitants des Colonies fe flatteront au moins qu'il n'exercera jamais ce droit fans avoir admis leurs repréfentans ; & qu'il ordonnera qu'on en envoie fi l'occafion furvient.

QUESTIO N.

N'avez-vous pas oui dire que dans le courant de la derniere guerre, les Habitans du Maryland avoient refufé leur part de la contribution pour la défenfe commune?

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