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Côtes d'une Colonie à l'autre; encore eft-ce un fonds deftiné à l'entretien du Collége de Williamsbourg, dans la Virginie.

QUESTION.

Les Affemblées des Colonies des Indes occidentales, n'ont - elles pas les mêmes droits naturels que celles du nord de l'Amé rique ?

REPONSE.

Oui, fans doute.

QUESTIO N.

Et n'a-t-on pas impofé des taxes fur l'exportation de leur fucre?

REPONSE.

J'ai peu de connoiffance des affaires de ce pays. Il me femble cependant, que le droit de quatre & demi pour cent, qu'ils payent fur les fucres qu'ils font fortir, fût accordé par leurs propres Affemblées.

QUESTION.

Si l'on ne révoque point l'acte du tim

bre, que pensez-vous qu'il en arrivera?

REPONSE.

Les Américains perdront entiérement le respect & l'amour qu'ils ont pour l'Angleterre ; & bientôt vous verrez se détruire tout le commerce qui eft fondé fur ces fentiments.

QUESTION.

Comment le Commerce peut-il en fouf

frir?

REPONSE.

En ce que bientôt ils ne prendront prefque plus rien de vos Manufactures. QUESTIO N.

Leur eft-il poffible de s'en paffer?
REPONSE.

Les Marchandises qu'ils tirent de l'Angleterre font ou d'une grande utilité, ou de pure commodité, ou des fuperfluités. Dans le premier rang font les draps, &c. qu'ils peuvent fe procurer fans fortir de chez eux : ils fe pafferont facilement de ce qui ne leur eft que commo

de, jufqu'à ce qu'ils aient des moyens de s'en pourvoir dans leur propre Pays: & quant au fuperflu, qui eft la branche principale du commerce, ils y renonce. ront abfolument. Telle chofe qu'on recherchoit avec empreffement, parcequ'elle étoit de mode dans un Pays refpecté, fera détestée & rejettée avec indignation par la raifon contraire. On a déja banni d'un commun confentement l'ufage des ajustements dont on se fervoit dans les deuils ; & on en a renvoyé pour plufieurs milliers de livres fterling, parce qu'on n'en trouvoit pas de

débit.

QUESTION.

Eft-il de l'intérêt des Amériquains de fabriquer leurs draps chez eux ?

REPONSE.

Je pense que, pour le préfent, ceux qui voudroient les avoir d'auffi belle qualité, auroient meilleur marché de les tirer d'Angleterre. Mais fi l'on pése d'un.

autre côté les obftacles dont leur commerce eft embarraffé, & les difficultés qu'ils ont de faire leurs remises, il eft de leur intérêt de tout fabriquer.

QUESTIO N.

Penfez-vous qu'ils poufferoient la mauvaise humeur jufqu'à payer auffi cher de méchantes & groffieres étoffes, fabriquées dans leur Pays, & à en faire ufage préférablement à celles qui font de meilleure qualité ?

REPONSE.

Oui, je le pense ainfi. Les Peuples payeront auffi volontiers pour fatisfaire une paffion que l'autre, leur reffentileur vanité.

ment que

QUESTIO n.

Les habitants de Bofton confentiroient-ils à difcontinuer leur Commerce?

REPONSE.

Les Commerçants forment un Corps peu nombreux en comparaifon du refte du Peuple. Il faudra bien qu'ils ceffent

leur Commerce quand on ne prendra plus de leurs marchandises.

QUESTION.

Qui eft-ce qui forme le Corps du Peuple dans les Colonies?

REPONSE.

Ce font les Fermiers & les Propriétaires, ou les Planteurs.

QUESTION.

Laifferoient-ils corrompre les productions

de leurs terres?

REPONSE.

Non ils fabriqueroient plus & laboureroient moins.

QUESTION.

Voudroient-ils vivre fans aucune adminiftation de Juftice en matiere civile, & s'expofer aux inconvénients d'une telle fi tuation pendant un temps confidérable, plutôt que d'employer des papiers timbrés; fuppofé que la diftribution en fut protégée par une force fuffifante, pour qu'ils puffent Je les procurer par-tout

?

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