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eft en moi le zéle fincére, & Le profond respect avec lequel je fuis,

MONSEIGNEUR,

Votre très humble & trèsobéillant ferviteur, N. ***

C

PREFACE.

ET Ouvrage n'est point celui qui fut promis au Public il y a quelques années dans le Journal'de Trévoux, & que l'on annonça l'an paffé comme prêt à paroître. Je donne quelque chofe de plus, que ce que l'on avoit fait efpérer. C'eft ici la Vie de M. le Duc de Montaufier, & non pas de fimples Memoires pour fervir à fon Hiftoire. On me dispensera de rendre compte des raifons qui ont engagé les perfonnes intéreffées à me charger de l'éxecution d'un deffein dont un autre étoit déja faifi; & je crois qu'il me fuffira d'apprendre au Lecteur, que cet Ouvrage eft feul reconnu par ces perfonnes, & que tout autre fur le même fujet, ne feroit pas adopté. Si je parle avec tant d'affurance on doit penfer que

je n'appréhende pas d'être démenti. Le nom de M. le Duc de Montaufier eft fi célébre, & la réputation fi répanduë, que fa Vie ne fçauroit être que très-favorablement reçûe de quiconque a du goût pour la vertu. Son amour pour les fciences, & la protection qu'il donnoit aux Sçavans, font espérer que toutes les perfonnes qui cultivent les lettres, verront avec plaifir le détail des fentimens & des actions d'un homme qui fut un fecond Mecène, sous un fecond Augufte. Enfin on le flatte que les Grands & les Seigneurs de la Cour liront avec quelque fatisfaction la Vie d'un Héros, qui dans les rencontres les plus péril leuses, & dans les emplois les plus difficiles, montra toujours une valeur, une fidelité,& une grandeur d'ame extraordinaires. Peut-être même que fi ce Livre, par un bonheur, qu'on n'ofe

fe promettre, tomboit entre les mains du jeune Monarque qui nous gouverne avec tant de fagefle & de gloire,

ne pourroit refuser son estime à ce2 Jui qui eut l'honneur d'élever fon Au gufte Ayeul, & qui infpira à ce grand Prince cette pieté, cette affabilité, cette inclination bienfaifante, & mille autres vertus, que nous admirons dans un Roi, à qui il les a tranfmifes avec fon lang.

La fource où j'ai puifé la plus grande partie des faits qui font le corps de cet Ouvrage, eft un écrit de Madame la Ducheffe d'Uzés, fille unique & héritière de M. le Duc de Montaufier. Cet écrit n'eft véritablement qu'un mémoire abondant pour les chofes, mais peu exact pour les circonstances & les dattes. Il a donc fallu pour mettre de l'ordre dans la narration, & placer chaque fait en fon lieu, confulter tous les monumens qui nous restent du tems où vivoit M. de Montaufier. Cette récherche a été également avantageufe au Pere & à la Fille, en faisant voir que la Fille, lors même qu'elle loüe fon Pere

ne s'écarte jamais de la plus exactè fincérité.

Je n'ai rien négligé pour faire part au Public de tout ce qui pouvoit fai re mieux connoître le grand homme dont j'écrivois la Vie. J'ai parcouru les meilleurs Mémoires que nous ayons fur le regne de Louis le Grand, les nouvelles ou les Gazettes du tems, les Epîtres & les Préfaces des Commentaires à la Dauphine, les Eloges funébres que M. Fléchier a confacrés à la mémoire de M. & de Madame de Montaufier. Je ne m'en fuis pas tenu là, j'ai eu recours aux lumieres des perfonnes vivantes, que j'ai sçû être en état de contribuer à la per fection de mon Ouvrage, & je puis affurer, que s'il n'a pas atteint à celle qu'on y défireroit, ce n'eft pas au moins faute de diligence, ou de bonne volonté de ma part.

Dans l'état où il est, j'ai pourtant lieu d'efpérer qu'il donnera de M. de Montaufier une jufte idée, & qu'il

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