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LA

COURONNE
Imperiale.

MADRIGAL,

E fais ce Prince glorieux,

JE

De qui le bras victorieux,

A terraffé l'orgueil d'un redoutable Empire. Au plus froid des climats je me fentis brûler Par un nouveau foleil que l'univers admire, Et que celui des cieux ne fçauroit égaler. Du rivage înconnu de l'afpre Carélie

Où la mer fous la glace est toute ensevelie, Le flambeau de l'amour mes voiles condui

fant,

Je vins pour rendre hommage à l'augufte

Julie.

Mais jugeant ma Couronne une indigne préfent

Je voulus conquérir le riche Diadême Dont jadis les Céfars en leur pompe fuprême Eurent le front fi reluilant:

Au comble d'un fuccès qui les peuples

étonne.

Vainqueur des ennemis & vaincu du mal

heur,

Je rencontrai la mort dans le champ de Belonne.

L'Amour vit mon défaftre & Aatant ma

douleur

Me convertit en une illuftre fleur,

Que de l'empire il nomma la Couronne.
Ainfi je fus le prix que cherchoit ma valeur,
Ainfi par mon trépas j'achevai ma conquête.
En cet état, Julie, accorde ma requête
Sois pitoyable à ma langueur,
Et fi je n'ay place en ton cœur
Que je l'aye au moins sur ta tête.

I. CHAPPELAIN.

LA COURONNE Imperiale.

MADRIGAL.

Blen que de la Rofe & du Lys,

Deux Rois d'éternelle mémoire

Faffent voir leurs fronts embellis;

Ces fleurs font moindres que ta gloire ;

Il faut un plus riche ornement
Pour récompenfer dignement
Une vertu plus que Royale.
Et fi l'on le veut acquiter,
On ne peut moins te préfenter
Qu'une Couronne Imperiale.

1. DE MALLEVILLE,

LA COURONNE Imperiale.

MADRIGAL.

Quelque diverfité que le parterre étale

Je me trouve fans effroi:

La Couronne Imperiale

Eft feule digne de toi.

Tant de fleurs que la nature

Efmaille de fa peinture,

N'ont rien qu'on doive estimer;

Voy l'éclat qui m'environne,

Moi feule fais la Couronne

One tant d'autres ensemble ont peine de

former.

樂樂

1. SCUDERY

LA ROSE.

MADRIGAL.

A Lors que je me voi fi belle & fi bril

lante,

Dans ce teint dont l'éclat fait naître tant

de vœux

L'excès de ma beauté moi-même me tour

mente,

Je languis pour moi-même, & brûle de mes feux,

Et je crains qu'aujourd'hui la Rofe ne fi

nisse

Par ce qui fit jadis commencer le Narciffe.

1. M. HABER T. Abbé de Cerify.

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