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L'ANEMONE.

MADRIGAL.

E m'offre à vous belle Julie;

JE

Mais ne refulez pas mes vœux;

La couronne qu'on met deffus vos beaux cheveux

Sans moi ne peut être accomplie.

Je dois entre les fleurs tenir le premier rang:

On ne sçauroit cüeillir que parmi les épines Cette fleur que Vénus fit naître de fon fang, Et je n'en mêle point à mes beautez divines; Mais l'éclat de votre beauté

M'accufe de témérité,

Je céderai toujours aux Rofes

Tandis qu'elles feront fur votre teint écloses.

8. Idem.

F

LA VIOLETTE.

MADRIGAL.

Leur fans ambition, je me cache fous l'herbe,

Modefte en ma couleur, modefte en mon féjour;

Mais fi fur votre front je me puis voir un jour,

La plus humble des fleurs, fera la plus

fuperbe.

1. ANONYME

******

LA VIOLETTE.

MADRIGAL.

DE tant de fleurs, par qui la France »

Peut les yeux & l'ame ravir,

Une feule ne me devance

Au jufte foin de te fervir;
Que fi la rofe en fon partage
Fait gloire de quelque avantage,
Que le Ciel daigne lui donner,
Elle a tort d'en être plus fiére,
J'ai l'honneur d'être la premiere
Qui naiffe pour te couronner.

་ ་ 3

4. MALLEVILLE

*****

M

LES LY S.

MADRIGAL.

Erveille de nos jours dont les charmes vainqueurs,

Raviffent les efprits, & regnent dans les

cœurs,

Rare préfent du Ciel, adorable Julie; Lorfque toutes les fleurs d'un émail pré

cieux,

Viennent rendre à l'envi ta Couronne embellie,

C'eft fur moi que tu dois arrefter tes beaux

yeux.

De la Reine de l'air je fuis la fleur divine, Ma blancheur de fon lait tire fon origine, 11 fe fait voir encor fur mon teint fans pareil;

Et le Dieu dont les Loix forment la def tinée;

Veut que le plus grand Roi qu'éclaire le Soleil

Ait de moi feulement le tête couronnée.

Au temple de Thémis je préfide avec lui; Son trône glorieux eft mon illuftre appui,

La Valeur de ce Mars fait pour moi des

miracles.

Et je dois espérer que par fon bras puiffant S'accompliront bien-tôt les célébres Oracles Qui me promettent place au-deffus du

croiffant.

Mais parmi ces grandeurs, le bruit de

ton mérite

A me donner à toi fi fortement m'invites Que je veux de ma gloire enrichir ta beauté;. En vain toutes les fleurs dans leur pompe fuprême

Se vantent de t'orner d'un Royal Diadême, Leur plus fuperbe éclat n'a point de Majefté.

Nulle autre que le Lys fans audace n'afpire A te rendre un honneur qui foit digne de toi ; Elles parent ton front, & je t'offre un empire. Puifqu'en te couronnant, je t'égale à mon Roi.

I. M. D'ANDILLY

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