LES LY S. MADRIGAL. Belle, ces Lys que je vous donne, Auront plus d'honneur mille fois De fervir à votre couronne, Que d'être couronnez aux armes de nos Rois. 2. ANONYME. JE LA TULIP E. MADRIGAL. E fus un Berger autrefois Qui pouflé d'une belle audace Alla cueillir deffus Parnaffe Des lauriers plus fameux que les lauriers des Rois. Ce généreux défir d'une éternelle gloire, Ne m'empêcha pas de fervir, Avec les filles de mémoire, Les mortelles beautez qui me fçurent cavit; Mais mon ame fut fi volage, A tant d'objets divers elle rendit hommage, Et les Bergéres fi fouvent, En me reprochant leurs careffes, Se plaignirent que mes promesses Se perdoient parmi l'air, dessus l'aîle du vent; Qu'amour Qu'amour vint d'une main puiffante Miracle de nos jours, fi mes yeux t'euffent A vûë, Avec tous ces apas dont le Ciel t'a pourvûë Mon cœur n'eût point été léger; Mais mon fort me confole, & pour ma gloire ordonne Depuis que j'ai l'honneur d'embellir ta Couronne, Que mes vives couleurs ne pourront plus J LA TULIP E. MADRIGAL. E fuis le plus brillant ouvrage Dont le pinceau de Flore embellit les Etez, Et fur les autres fleurs j'ai le même avantage Qu'a le feu de tes yeux fur les autres clartez ; Mais dans l'éclat qui m'environne Et qui de cent couleurs releve mes beautez, La gloire que le Ciel me donne D'être une fleur de ta couronne A moi de fi doux appas, pour Que bien que de ma mort ma gloire soit fuivie, Pour mourir d'un fi beau trépas, J'aime mieux la mort que la vie. 1. M. ARNAUD, de Corbeville LA TULIPE, AU B SOLEIL. MADRIGAL. El aftre à qui je dois mon être & ma beauté, Ajoute l'immortalité A l'éclat nompareil dont je fuis embellie; Empêche que le tems n'efface mes couleurs, Pour Trône donne moi le beau front de Julie; Et fi cet heureux fort à ma gloire s'allie, Je ferai la Reine des fleurs. 2. M. C. |