MADRIGAL. FIlle du bel aftre du jour, Je naîs de fa feule lumiere, Alors que fans chaleur, à son nouveau re tour, Des mois il ouvre la carriere. Je vis pure & dans la froideur, Et mon teint, qui la neige efface, Conferve fon éclat dans l'extrême rigueur De l'hyver couronné de glace, Fleurs peintes d'un riche deffein, Que le chaud du Soleil fait naître Et qui peu chaftement ouvrez votre beau fein Au Pere qui vous donna l'être; Souffrez découvrir vos richeffes, Et vous laiffant toucher à leurs foibles fou pirs, Ployez fous leurs molles careffes; Ofez-vous peu modeftes fleurs, Prétendre couronner cette beauté févére? Et ne craignez vous point les cruelles froideurs Dont elle fçait punir une ame téméraire ? N'ayez plus cette vanité Puifque feule je dois obtenir l'avantage D'orner de fon beau chef l'augufte majefté, Lorfque de tous les cœurs elle reçoit l'hom LA PERCENEIGE. S MADRIGAL. Ous un voile d'argent la terre enfevelie, La Neige conferve ma vie, Et me donnant fon nom, me donne fa blancheur; Mais celle de ton fein, nompareille Julie Me fait perdre aujourd'hui le prix Que je ne céde pas aux Lys. 3. M. DE BRIOTE 腰腰 *********** LE PA V.O T. MADRIGAL. Accordez-moi le privilége D'approcher de ce front de neige; Et fi je fuis placé, comme il eft à propos, "Auprès de ces Soleils que le Soleil féconde, Je leur donnerai le repos Qu'ils dérobent à tout le monde. 3. SOUDERY, L'IM L'IMMORTELLE. MADRIGAL. Foibles fleurs à qui le Deftin Ne donne jamais qu'un matin, Reconnoiffez votre folie; ** Moi feul dois prétendre à couronner Julie s Digne objet des plus dignes vœux, Placez-moi deffus vos cheveux. J'afpire à cet honneur, faites que je l'ob tienne: Ainfi puiffe le Ciel vous combler de plaifirs Faire que tout fuccede à vos juftes defirs Et que votre beauté dure autant que lå mienne. 4. Idem. Tome 11.j S |