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min qui troublent le repos public, lef quels on nomme Cofaques, font arrivés en grande troupe des châteaux de Kiow Zerkaffe, de Kanef & de Braslof (car ces châteaux forment leurs nids) dans nos contrées czariennes, ont fait une irruption en Moldavie, & après avoir ruiné ce pays, se font retirés; mais leur commandant avec quelques uns de fes camarades, a été fait prisonnier par Nicolas, général de vos troupes. Or, fous prétexte de les envoyer à votre férénité, il les a retenus prifonniers dans fa maison, ce qui nous a été mandé très - certainement. C'est pourquoi lorfque nous nous fommes réfolus de faire parvenir ces préfentes à votre férénité, pour qu'il vous plût envoyer ce voleur ou vivant, ou fa tête à notre haute Porte, voilà que le beg de Siliftri, nommé David, & le palatin de Moldavie Pierre, donnent part à notre haute Porte , que les ci-deffus nommés brigands fe font avifés de venir avec deux mille Cofaques à cheval, avec leurs canons, faire le plus grand carnage en Moldavie, prendre la ville d'Iaffy, capitale de ce pays, & s'y établir, mais de notre que les troupes hauteffe l'ont environné actuellement de tous

les côtés.

illorum nidi) in ditionem noftram cæfaream Moldaviam nempè irruerint & totum illud regnum devaftantes, rursùs eò fefe receperint, quorum profectus cum aliquibus fuis fociis per Nicolaum ducem generalem exercitus regni Ser. V. captus fuerit & ad Ser. V. eofdem captos ducere prætexuerit, interim verò ad fuam domum duxerit, eofque captos in domo fuâ relinquens ad Ser. V. proficifci fimularit, quod certò nobis significatum eft. Ideò nos ad Ser. V. litteras noftras cæfareas mittere cum decreviflemus, ut ille præfatus latro vivus aut ejufdem caput ad Portam nostram excelfam mitteretur; ecce Begus Silistrienfis,

A

David nuncupatus, palatinufque Moldavienfis

Petrus ad Portam noftram excelfam litteras fuas mittentes fignificarunt, denuò prædicti latrones fratris nomine latronem iterùm quemdam duo millia & plus Polonorum Kofakorum bombardariorum & equitum congregaffe, & magnâ effufione fanguinis in Moldaviam irruiffe & oppidum Ias, fedem palatinorum Moldavienfium Occupaffe illicque confediffe, & quòd cæfareæ noftræ celfitudinis milites prædictum latronem ex omnibus partibus circumdediffent.

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Dès le tems de nos aïeux, des ames defquels Dieu ait pitié, jusqu'à ce jour, les magnifiques & nobles feigneurs, toute la célèbre république de Pologne, ont toujours confervé faintement la paix & l'alliance avec nous & nous ont rendu l'honneur dû. Actuellement un certain brigand rassemblant des Cofaques femblables à lui, fait une irruption dans nos domaines czariens, les défole, retourne dans votre empire tombe entre les mains du ci-deffus nommé Nicolas, Comme ce brigand a violé la fainte paix, & n'a point été puni, d'autres fuivent ses traces, & s'avifent de faire un pareil, & même un plus grand dégât.

&

Nous favons que fa férénité n'ignore point, qu'elle est montée fur le trône par notre fecours; & tandis que fa férénité auroit dû récompenser nos foins, voilà que des brigands dévastent deux ou trois fois notre domaine czarien. C'est pourquoi nous prions fa férénité, qu'après avoir reçu nos lettres, elle fe donne toute la peine poffible pour le premier brigand vivant, ou fa tête à notre haute Porte; & qu'elle puniffe, fi elle le peut, les capitaines desdits châteaux, par le confeil defquels ce brigandage

envoyer

A temporibus antiquis majorum noftrorum, quorum animabus Deus mifereatur, ad hoc ufque tempus magnifici & nobiles, totaque refpublica inclyti regni Poloniæ pacem ac fœdus fanctiffinum femper ante oculos habebant, nobifque debitum honorem præbebant. Nunc autem latro quidam, fimiles fibi Kofakos latrones congregans, in ditionem noftram cæfaream irruit, eamque devaftavit, iterùmque in regnum veftrum fe contulit, in manufque prædicti Nicolai incidit. Et quia ifte latro fœdus fanctiffimum turbans, punitus non eft, alii etiam latrones, exemplo illius, fimile,aut majus priori latrocinio aufi funt patrare.

Scimus Ser. V. non fugere, auxilio noftro ad regiam majeftatem effe evectam, pro quo beneficio noftro cum Ser. V. benefacere debuiffet, in tempore Serv. V. duabus aut tribus vicibus noftram ditionem cæfaream ex finibus Ser. V. devaftarunt, deprædaruntque, quare Ser. V. eft ut acceptis litteris noftris cæfareis, fummoperè advigilet, ut præfatum priorem latronem vivum, aut caput ejus ad Portam noftram excelfam mittat. Et Ser. V. affurgens præfatarum arcium capitaneos quorum confilio ista latrocinia, communem pacem turbantia , patrantur, fi pu

& violation de la paix publique s'eft faite, en confidération de la bienveillance que nous avons eue pour fa férénité. En cas que fa férénité n'ait pas le pouvoir de les punir, qu'elle nous en avertiffe au plutôt, & nous enverrons au fecours de fa férénité une armée innombrable, pour punir duement ces capitaines qui ont ofé troubler la paix & la tranquillité publique.

Enfin, fi ce dernier brigand, entouré en Moldavie par nos troupes, trouve un moyen de s'évader, il retournera fans doute en Pologne; & en cas que cela arrive, sa sérénité voudra bien l'envoyer vivant, ou fa tête, à notre haute Porte. Car fi le premier brigand qui a dévasté la Moldavie n'étoit pas pris, & qu'on ne l'envoyât ni vivant, ni fa tête, à la haute Porte, alors nous verrions clairement que fa férénité ne respecte aucunement la paix la plus fainte, & qu'ellemême eft la caufe des troubles publics; ce qui cauferoit un grand mal & dommage à la république. Nous fouhaitons que férénité le porte toujours bien.

fa

Donné dans notre capitale, à Conftanti. nople, l'année de notre faint Prophète Mahomet 984, de Jefus-Chrift 1578, ce 10 mars.

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