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qu'il eût cette tendance, donné à de fi grandes dofes, (§. 606.) elle feroit réprimée par l'apozéme rafraîchiffant ( §.~ 607.)

§. 618. Si d'autres penfent qu'il excitera une falivation dangereufe, on leur répond qu'il n'y a guère lieu de la craindre, lorfque le remède eft adminiftré par des perfonnes qui fçavent modérer, ou arrêter le ptyalifme excité par les onctions mercurielles, ou par le mercure doux pris intérieure

ment.

§. 619. Quoique le remède propofé (§. 606.) ne produife aucune augmentation dans les évacuations fenfibles

il

par

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peut remplir cependant le but defiré. Dans plufieurs fièvres continues, & dans les paroxifmes de plufieurs des intermittentes, la matière fébrile fe diffipe fouvent l'infenfible tranfpiration & les urines. C'est auffi par › par-là que fe font principalement les évacuations falutaires, qui font les fuites de l'ufage du quinquina: pourquoi la matière varioleufe divifée par la poudre & l'apozéme (§. 606, 607.) ne feroit-elle donc pas évacuée par ces mêmes voyes, avant que le tems de

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l'éruption arrive? Il y a du moins des raifons très-probables d'en attendre cet effet; parce que dans le tems que nous devons commencer l'ufage de ces remèdes, la matière varioleufe ne fçauroit avoir encore changé en fa nature, beaucoup de nos fluides; & parce que cette matière, n'étant alors, qu'en pctite quantité, peut être plus aifément atténuée & évacuée, que fi on l'avoit laiffée se multiplier pendant plufieurs jours.

que ceux

§. 620. Si quelqu'un pense que les perfonnes guéries par la méthode propofée, feront fujeres à reprendre la petite vérole; je le prie de remarquer, 1°. que la raifon pourquoi la plupart des gens ont une fois cette maladie est parce qu'ils ont dans leurs fluides des particules capables d'être changé.s en la nature varioleufe; 2°. qui l'ont eue une fois, ne la reprennent pas, parce que toutes les parties de leurs liquides, fufceptibles de ce changement, ont été changées, & évacuées dans la première attaque ; 3°. que fuppofé que les remèdes confeillés (§. 606, &c.) foient affez efficaces pour guérir la petite vérole dans l'état fé

brile, les particules des humeurs, sutceptibles de l'affimilation varioleufe ont été alors atténuées & diffipées. Nous avons du moins grande raifon de penfer que la chofe s'est paffée ainfi dans trois des cinq cas rapportés cidevant; parce qu'il eft certain qu'il paffa une abondance de particules varioleufes dans le fang de ces perfonnes, & néanmoins elles ne prirent pas la petite vérole. Toutes ces confidérations peuvent nous perfuader qu'il n'y a guère à craindre que ceux qui ont été guéris par cette nouvelle méthode ayent une feconde fois cette maladie. Je fuis même porté à croire que l'ufage da la poudre (§. 606.), prife en affez grande quantité dans un court espace de tems, peut garantir pour toujours de la petite vérole. Je fuis d'autant plus confirmé dans cette opinion qu'au cune des perfonnes mentionnées dans les quatre dernières hiftoires n'a eu cette maladie jufqu'à préfent. Il paroît que le Docteur Boerhaave regardoit ces faits comme autant de preuves que la petite vérole pouvoit être guérie par la méthode que je propofe : car j'ai été informé que ce grand Praticien l'avoit

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recommandée dans fes leçons publiques. Un Médecin de Yeovill dans la Province de Sommerfet, qui étudioit alors fous ce célébre Profeffeur, me l'a confirmé depuis. Il me dit qu'il avoit écrit ces leçons par abbréviations, & qu'il m'enverroit une copie de ce que Boerhaave avoit dit relativement à mon Traité de la petite vérole: ce qu'il fit dans la lettre fuivante.

Il est inutile, Monfieur, que je vous rapporte les raifons qui ont retardé l'arrivée de mes papiers. Si je les avois reçus plutôt, je me ferois acquitté plus ponctuellement de ma promeffe.

En 1732. le Docteur Boerhaave expliquant la Section 1392. de fes Aphorifmes, dit que la méthode qu'il y propofoit pour la guérifon de la petite vérole, avoit été univerfellement condamnée jufqu'alors. Après quoi il continua ainfi : » Tandem in Britanniis or»tus eft vir clarus, qui fcripfit de hoc » morbo (variolis.) Dedit ille exempla » multorum fecundùm hanc methodum fa »natorum, nempe per Æthiopem mine» ralem, &c. qui hoc modo fuerant trac»tati, quamvis inter ægros verfati, ta» men non inficiebantur ; faltem fi fue

»rant infecti, venenum non agebat. En 1733. commentant la même Section, il dit : » Hic videte librum in octa» vo nuper in Angliá editum, tot obfer»vationibus ditatum; auctor multa ibi » dedit exempla variolarum, ut ita di» cam, fuffocatarum per Æthiopem mi»neralem, &c.

Je fuis sûr qu'il s'exprima en des termes peu différens de ceux-là. Vous pouvez faire de ce que je vous écris l'ufage que vous trouverez à propos. Si je puis vous fervir en quelque chose vous me trouverez toujours difpofé à vous prouver que je fuis plus que perfonne, Monfieur, votre, &c.

SAMUEL DANIEL.

A Yeovill le 8. Décembre 1733.

fi les re

J'ajouterai feulement que mèdes propofés pour guérir la petite vérole dans l'état fébrile, ont le fuccès defiré, ils rendront inutile l'inoculation, employée dans la vue de prévenir la mortalité que caufe la maladie.

.

§. 621. Il nous reste encore à éxaminer s'il eft probable que la petite vérole foit guérie dans fon premier période par les faignées abondantes & les re

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