Imágenes de páginas
PDF
EPUB

:

✦emens & les efforts de la nature, afin de ne la point troubler, mais de l'ai der à propos dans les évacuations qu'elle employe pour fe délivrer des humeurs nuifibles en forte que fi les excrétions critiques fe font par la peau, on doit éviter les purgatifs & les émétiques, & faire ufage des remèdes qui favorifent la transpiration. Dans cette vue, il confeille les atténuans chauds. Ils conviennent, à la vérité, lorfque le pouls eft trop lent & la chaleur naturelle trop petite, nrais quand la fièvre eft trop violente violente, ils doivent être re

jettés.

§. 630. Lorfque la matière varioleufe eft fi abondante qu'elle ne fçauroit probablement fe décharger toute dans les puftules; cet Auteur ne croit point qu'il foit sûr de la chaffer par la peau, moins que la quantité n'en ait été auparavant diminuée par la faignée, ou par quelque purgatif propre à évacuer les humeurs bilieufes: mais fi les urines indiquent dans le commencement de la petite vérole, comme il arrive fouvent , que les humeurs nuifibles foient fuffifamment atténuées pour pou voir être évacuées par les voyes ordi

naires dans cette maladie; le parti le plus sûr eft de commettre l'ouvrage à la nature, & de ne la point troubler par aucune évacuation contraire. Enfin fi le premier, ou le fecond jour de la maladie il n'y a aucune apparence d'éruption, & qu'on apperçoive les fignes de la pléthore, ou d'une fiévre violente, il convient alors, dit notre Auteur, d'employer la faignée, ou de donner un doux purgatif compofé de caffe, de tamarins, &c. pour diminuer la quantité de la matiere nuifible, rendre l'évacuation de celle qui refte plus aifée, & favorifer ainfi l'effet des diaphorétiques qui pourront avoir lieu dans la fuite (a). Nous convenons avec ce judicieux Auteur, que lorfqu'il y a pléthore, la faignée eft non-feulement sûre, mais même néceflaire dans le commencement de la petite vérole; & que fi les vaiffeaux lymphatiques font trop pleins, un purgatif doux peut être donné avec fuccès, pourvu que fon opération foit paffée quelques heures avant que l'éruption fe falfe.

§. 631. Le même Auteur remarque encore (b) que dès que l'éruption fe fait, (a) Tract. Diom. Amici, f. 155. (b) Ibid.

ces évacuations font très-rarement convenables; parce qu'elles peuvent troubler la crife qui fe fait alors par la voye des puftules, dont la formation eft fuivie ordinairement de la diminution de la fièvre, & des autres fymptômes. Mais fi l'éruption se faifoit fans cette diminution, & que la fiéyre fût trèsviolente, & accompagnée de la difficulté de refpirer; il ordonnoit la faignée, fur-tout lorfque la pléthore étoit confidérable; mais il ne tiroit même alors du fang qu'en petite quantité, & avec prudence.

S.632. Il approuvoit dans l'état fébrile l'ufage des rafraîchiffans doués d'une légère ftipticité; mais il ne le faifoit pas dans la même vue que Rhafes dont le deffein étoit d'empêcher entiérement par-là la fortie des boutons, ou de les rendre moins nombreux, en diminuant l'abord de la matiere varioleufe vers la peau; ce qui eft manifeftement une entreprise dangereufe. Il prétendoit uniquement modérer par ces remedes, l'ardeur de la fiévre, & rendre le tranfport de la matiere nuifible vers la furface du corps, plus certain (a). C'est

(a) D. Amic. Oper. fol. 156, 157.

dans cette vue qu'il confeille les firops de grenade, de limons, d'ozeille de . pavot, & femblables.

§. 633. Mais fi la fiévre eft modérée, & l'éruption fuivie d'une diminution fenfible des fymptômes précédens, &c. il croit que le parti le plus sûr eft de confier entiérement l'ouvrage à la nature, évitant tout ce qui peut empêcher l'évacuation des humeurs varioleufes, ou occafionner leur reflux dans le fang (a). Il penfe donc qu'il est trèsdangereux, lorfque les boutons commencent à paroître, d'employer les rafraîchiffans, foit internes, ou externes. La chofe eft ainfi fans doute lorf que l'ardeur du fang n'eft ni trop grande, ni le pouls trop vîte, ni trop fort.

§. 634. Pafchal, traitant de la petite vérole dans fon livre intitulé: Praxis medicinæ de febribus, obferve que l'ébullition du fang, qui conftitue la fiévre, indique les rafraîchiffans; & que la malignité de la maladie & l'abondance de la matiere nuifible nous montrent la néceffité d'évacuer cette derniere. Il croit que ces deux indica

(a) Ibid. cap. 12. de apparentibus criticè va rielis.

tions peuvent être remplies par la faignée (a); mais il ne décrit pas affez clairement l'efpéce de fiévre qui éxige cette forte d'évacuation. Il est bien déidé que la faignée convient dans le cas de pléthore; mais il y a diverses fiévres occafionnées par l'ébullition du fang, où la quantité de ce fluide eit moindre, ou précisément telle qu'elle doit être, & alors la faignée n'eft pas propre,& où elle eft même nuifible;parce qu'elle diminue les forces du malade à proportion de la quantité du fang ôté,

§. 635. Cet Auteur confeille, à la vérité, cette évacuation dans le commencement de la maladie, avant que l'éruption fe faffe; afin, dit-il, que la nature délivrée par-là d'une partie du fardeau, puiffe chaffer plus aifément le refte de la matiere varioleufe vers la furface du corps. Mais on a vu (§. 626.) combien cette efpérance eft mal fon

dée.

§. 636. Il enfeigne que pendant la formation des puftules, on doit éviter avec foin tout ce qui peut occafionner le reflux de la matiere varioleufe dans

(a) Pafchal. Append, curationi varjolarum in Servient. p. 124, 125.

« AnteriorContinuar »