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chopine, qu'on paffe, & qu'on affaifonne comme les précédens.

4°. Le gruau de millet. On le prépare en cuifant une once de cette graine broyée dans un mortier, dans vingt onces d'eau, qu'on fait réduire à chopine on le fucre felon le goût du mafade, & on le lui fait prendre avec

du beurre ou fans beurre. Ces deux derniers font très-convenables lorfque le cours de ventre vient hors de fon tems, & qu'il y a du relâchement dans les fibres de l'eftomac & des inteftins; mais alors il convient de retrancher le beurre, & d'ajouter un peu de verjus ou de vin rouge.

5°. Le gruau d'orge, qu'on prépare en faifant bouillir une once d'orge perlé moulu, dans une chopine d'eau, qu'on réduit à trois poiffons. On paffe enfuite la décoction, & on l'affaifonne comme les précédens.

6°. L'avenat (ou gruau d'avoine) au lait, préparé en ajoutant quatre, fix, ou huit onces de lait à un demi-feptier de gruau d'avoine paffé, qu'on fait enfuite bouillir ensemble pendant deux ou trois minutes. On peut y ajouter fi on les juge néceffaire, quelques

tranches de pain fort minces. Cet avenat fe fait auffi en cuifant demi-once d'avoine écachée dans un demi-feptier de lait & dans autant d'eau pendant dix ou douze minutes; après quoi on paffe la décoction.

7°. Le lait d'amandes fait de la manière fuivante. Prenez vingt amandes douces pélées; deux dragmes de sémence de pavot blanc ; quatorze onces d'eau d'orge, une once d'eau de canelle forte, & autant de fucre; faites de ces marières une émulfion, felon l'art, dont vous pourrez donner quatre onces au malade, trois ou quatre fois par jour. Elle eft très-propre lorfqu'on a appliqué des véficatoires; & alors il faut en boire en grande quantité, & toujours chaude.

8°. Le lait préparé comme il fuit. Prenez la pulpe d'une groffe pomme Reinette cuite, ou celle de deux petites; mettez-la dans douze onces de lait & quatre onces d'eau commune ; après que vous aurez fait chauffer ce mélange, adouciffez-le, felon le goût du malade. Cette forte d'aliment eft fort agréable, & très-propre lorfque la chaleur du fang eft trop confidéra

ble. Elle aide à l'expectoration, atténue les humeurs varioleufes, & en favorife l'abord vers les puftules.

9°. La panade, préparée en faifant bouillir deux onces de mie de pain blanc raffis dans douze onces d'eau juf qu'à parfaite diffolution; on y ajoute alors deux ou trois cuillerées de vin blanc, & deux dragmes de fucre fin. Cette panade eft une nourriture affez cordiale lorfqu'il y a du relâchement dans les fibres mufculaires, ou qu'il arrive un cours de ventre hors de faifon.

10°. Le caudle (a) à la biere, plus ou moins fort. Il fe fait en ajoutant à un demi-feptier de gruau d'avoine paffé, quatre ou fix onces de petite biere, ou d'ale (b), & huit ou dix grains de ra

(a) Je n'ai point trouvé de mot François pour exprimer cette boiffon Angloife. L'utilité qu'on en retire en Angleterre, dans plufieurs cas, me fait fouhaiter que l'usage s'en établisse en Fran ce. Il n'y a guere que les pauvres qui faffent cette boiffon avec de la bierre. Les Anglois la donnent fur tout aux femmes en couche; & c'eft prefque toujours la première chose qu'ils leur font prendre d'abord après leur accouche

ment.

(b) Efpèce de biere forte fans houblon.

pûre

pure de noix mufcade. On fait bouil lir enfuite ce mêlange pendant deux ou trois minutes, & on le fucre felon le goût du malade.

11°. Le caudle au vin, fait comme le précédent; mais en fe fervant de vin des Canaries, ou autre vin blanc au

lieu de biere. On peut faire prendre

de tems en tems trois onces de cette compofition au malade dans le déclin de la petite vérole, ou dans tout autre fi le sang a besoin de ce restaurant, & que fon état en puiffe permettre l'ufage.

tems,

12°. Le petit lait préparé avec le vin

des Canaries ou autre vin blanc analogue : Pour le faire, prenez deux onces de ce vin mêlé avec autant d'eau ; verfez ce mélange tout chaud dans un demi-feptier de lait bouillant; faites bouillir le tout enfemble jufqu'à la féparation parfaire du petit lait d'avec fon fromage; paffez-le enfuite pour l'ufage, & fucrez-le. On peut donner de tems en tems, & felon les circonf tances, quatre onces de cette boiffon cordiale au malade, obfervant de la lui faire prendre toujours chaude. 13°. Le petit lait féparé de fon froTome I.

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mage avec la pomme reinette. On le prépare en faifant bouillir une groffe pomme reinette pélée & coupée par tranches dans une chopine de lait, ou dans trois parties de ce dernier, & une partie d'eau, jufqu'à ce que le petit lait fe fépare; après quoi on le paffe par un linge. Cette liqueur eft agréable, médiocrément rafraîchiffante, déterfive, atténuante, & propre à aider à l'évacuation des particules varioleufes.

14°. Le bouillon de mouton, fait en cuifant une livre de bout faigneux de collet de mouton, & deux onces de mie de pain raffis dans trois chopines d'eau qu'on fait réduire à une pinte, & qu'on paffe enfuite pour l'usage. On peut donner un poiffon, ou un demifeptier de ce bouillon, avec du pain ou fans pain, felon l'appétit & l'état du malade. On peut y ajouter auffi quelques grains de fel.

15°. Le bouillon de poulet. On le prépare en faifant bouillir un poulet écorché, du poids de dix à douze onces & deux onces de mie de pain raffis, ou une once & demie d'orge perlé dan trois chopines d'eau réduites à uni pinte. On peut ufer de ce bouilloz paffé comme du précédent.

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