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16o. Une tranche de pain grillée qu'on trempe dans l'eau, & fur laquelle on répand enfuite un peu de beurre fondu: on peut donner auffi pour la variété, aux perfonnes dont l'eftomac & le pouls le permettent, une rôtie frottée avec la noix muscade, & trempée dans de bonne ale, ou de l'ale & de la petite biere mêlées enfemble.

§. 97. Aux alimens mentionnés, ou aux liquides qui en ont évidemment la qualité, j'ajouterai les boiffons qui paroiffent propres à atténuer le chyle, à délayer le fang, & à aider à la division, & à la féparation des humeurs varioleufes. Ces liqueurs font,

1o. La petite bière de couleur d'ambre, plutôt vieille que nouvelle, pourvû qu'elle foit bien houblonnée, & point trop ancienne, ni aigre. Certe liqueur convient fort bien à certains tempéramens, auxquels on peut par conféquent la permettre librement, mais elle ne s'accommode point avec d'autres conftitutions, fur-tout lorfque le fang eft trop rarefié ; attendu qu'elle augmente alors la fièvre, & jerte le malade dans le délire. La meilleure méthode eft de n'en donner d'abord

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qu'un petit verre, & felon les effets qu'elle produit, on la continue, ou on s'en abftient tout-à-fait.

2°. La décoction de pommes reinettes préparée en faifant bouillir deux de ces pommes pélées, & coupées par tranches dans une pinte d'eau. On peut ajoûter à la liqueur coulée un peu de fucre, & un peu de vin quand l'occafion le requiert. Cette boiffon eft agréable, étanche bien la foif, atténue les humeurs, favorife l'expectoration, aide à remplir les puftules, & augmente la tranfpiration infenfible.

3°. L'eau chaude, qui bûe à la dofe d'un demi-feptier, eft très-utile dans certaines occafions. L'expérience m'a appris qu'elle opére quelquefois fenfiblement le délayement, & l'évacuation de la matière varioleufe: elle eft auffi, à raifon de fa qualité délayante, d'un ufage fingulier dans les dégoûts, les naufées, & les angoiffes d'eftomac. Qu'il me foit permis d'obferver ici que l'eau chaude, bûe à la quantité de trois ou quatre pintes, devient fouvent un vomitif doux & aifé ; & que humée humée peu à peu, à la dofe d'une chopine, elle devient un anti-émétique admirable :

car en délayant la matière nuifible elle emporte l'irritation des fibres nerveufes de l'eftomac, & par conféquent la caufe du vomiffement. Mais je n'en recommande l'ufage dans la petite vérole, que lorfque quelqu'un des défordres mentionnés de l'eftomac le requiert.

4°. L'infufion ordinaire du thé verd. Elle délaye fort bien, nettoye les tuniques de l'eftomac & des inteftins, fortifie les fibres, & eft très-propre par conféquent lorfque les vaiffeaux font relâchés, qu'il y a trop de penchant au fommeil, & de la langueur dans les efprits.

5°. L'infufion de fauge, faite à la manière du thé. Elle atténue les humeurs, déterge & fortifie les fibres mufculaires, anime les efprits, & aide à la tranfpiration:elle convient lorfque le pouls eft trop lent, ou trop foible. S'il eft trop vîte, cette liqueur peut être rendue aigrelette avec le jus d'orange ou de limon; ou bien on peut faire infufer la petite fauge dans la décoction de pommes reinettes au lieu de l'eau commune. On fucre cette boiffon, felon le goût du malade.

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6°. L'infufion émolliente. Pour la faire, prenez des feuilles de mauve lavées, & coupées menu, deux dragmes; du pouliot, ou des fommités d'hyfope, une dragme; laiffez-les infufer pendant un quart-d'heure dans un demifeptier d'eau bouillante. Cette infufion prise à la dofe d'une taffe, & fucrée felon le goût du malade, convient dans l'état de la fuppuration, & lorfque le malade eft affligé de tranchées dans l'eftomac, ou les inteftins.

7°. La décoction commune pectorale. décrite dans la Pharmacopée de Lon dres. Elle eft très-propre lorfqu'il y a enrouëment, difficulté de refpirer, ou beaucoup d'âcreté dans les humeurs. Le malade peut en boire quatre ou cinq cuillerées, toutes les deux ou trois heures, felon que le cas le requiert.

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8°. Une légere décoction de corne de cerf. On la prépare en faifant bouillir deux onces de rapûre de cette corne dans deux pintes d'eau de fontaine, réduites à une, qu'on paffe enfuite par un tamis. On peut ajouter à la colature, une, ou deux onces de jus de limons, ou d'oranges, & trois, quatre, ou fix onces de vin blanc, ou de vin

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du Rhin, ou autant qu'il en faut pour donner à cette liqueur la force de la petite bière. On peut la fucrer felon le goût du malade, & lui en faire ufer de tems en tems fa boiffon, pour l'état du pouls le permettra. que 9°. La boiffon émolliente. Pour la faire, prenez des racines de régliffe & de guimauve, de chacune deux dragmes; des figues partagées par le milieu, deux onces; des raifins fecs mondés de leurs pépins, une once: faites bouillir ces matières pendant un quart-d'heure dans trois pintes d'eau d'orge, & paffez la liqueur. Cette boiffon eft très-propre dans l'état de la fuppuration, fur-tout, lorfqu'on a lieu de foupçonner des puftules dans les membranes de l'ofophage, de l'efto mac, des inteftins, &c.

10°. Le mélange vineux. Pour le faire, prenez de l'eau de fontaine, une pinte; du vin des Canaries > ou de celui du Rhin, ou autre vin blanc deux, trois, fix, ou huit onces; du firop balfamique, & de celui de li mons, de chacun une once; mêlez ces matières, pour en former une boiffon qu'on prendra chaude.

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