Imágenes de páginas
PDF
EPUB

parce que cette posture contribue beaucoup à modérer les efforts, dont il feroit très-fatigué fans cela.

30. Il eft à obferver que fi le vomitif opére quatre ou cinq fois, fon action fera fuffifante.

§. 115. On peut employer l'un ou l'autre des émétiques fuivans, lorfque le vomiffement eft nécessaire.

Prenez de l'ipécacuanha en poudre, dix, quinze, vingt, ou vingtcinq grains, felon les forces & l'age du malade; de la conferve de rue, une dragme; du firop des cinq racines apéritives, ce qu'il en faut former un bol.

Ou

pour

prenez de la racine d'ipecacuanha en poudre, quinze grains, de l'oxymel fcillitic, & de l'eau de chardon bénit, de chacun deux onces; mêlez pour une potion.

Ou prenez de la racine d'ipecacuanha un fcrupule; de l'eau de chardon bénit, deux onces; mêlez-les.

Ou on peut faire vomir le malade en lui faifant boire copieufement d'une forte décoction de thé verd, ou de fleurs de chardon bénit.

§. 116. S'il refte des inquiétudes dans

Peftomac, après l'opération du vomitif, on peut donner au malade l'un ou l'autre de ces juleps calmans.

Prenez du diafcordium fans miel, dix de l'eau alexitere de lait, grains; une once & demie; du firop de diacode, demi-once; mêlez ces matiè res pour en faire un julep.

Ou prenez du fel d'abfinthe & de la poudre d'écréviffes fimple, de chacun cinq grains; de l'eau alexitere de lait, une once & demie; de l'eau de canelle forte, & du firop de diacode, de chacun deux dragmes: mêlez ces matières pour en faire un julep.

Ou le malade peut prendre de tems en tems, deux ou trois cuillerées du julep fuivant, pour remettre le calme dans fon eftomac.

Prenez du fel d'abfinthe, un fcrupule; de l'eau alexitere de lait, deux onces; de l'eau de menthe, de l'eau de canelle forte, & du firop de limons, de chacun demi-once; de l'efprit de nitre dulcifié, vingt gouttes: mêlez le tout pour en faire un julep.

S. 117. III. Régle. Si le malade est affligé

affligé du mal de tête, de vertiges, de délire, ou d'affection foporeufe; ou s'il y a long-tems qu'il n'a été du ventre il convient de lui donner un lavement avec du lait tiéde & un peu de fucre brun, ou bien le fuivant.

Prenez des feuilles de mauve, une poignée; de la rue, demi-once : faites-les bouillir dans dix ou douze onces d'eau de gruau; ajoutez à la colature deux onces de beurre frais. §. 118. Si les trois évacuations mentionnées (§. 106. 112. 117.) font néceffaires, il faut les mettre en usage aufli-tôt qu'il eft poffible, obfervant de laiffer huit ou dix heures d'intervalle de l'une à l'autre.

2

§. 119. Mais fi elles ne font point indiquées, il vaut mieux les omettre, & fe borner fi la fièvre eft modérée, ou dans le dégré convenable, à foutenir les opérations naturelles par les délayans, bûs chauds, & les doux atténuans, qui fuffiront pour aider à la tranfpiration, &c. & conduire l'éruption à une fin heureufe. Les remèdes fuivans peuvent remplir ce but.

Prenez de l'eau alexitere de lait, fept onces; de l'eau de menthe & du

Tome I.

D

firop de diacode, de chacun demionce; de l'efprit de lavande compofé, & de l'efprit de nitre dulcifié, de chacun trente gouttes: mêlez-le tout pour en faire un julep, dont le malade peut prendre quatre cuillerées, toutes les fix, les huit, ou les douze heures.

Ou prenez de l'efprit de nitre dulcifié, & de la teinture de faffran,de chacun une dragme mêlez-les enfemble. On peut donner au malade vingt gouttes de ce mélange, dans un verre de décoction de rapûre de corne de cerf, ou dans une taffe d'infufion de fauge: ce qui pourra fuffire à provoquer une tranfpiration affez abondante, & à conduire à une éruption heureuse.

S. 120. IV. Régle. Si les évacuations mentionnées dans les trois régles précédentes, ont été jugées néceffaires, & que malgré leur éxécution la fièvre continue d'être trop violente, ce qu'on connoît par la trop grande vîteffe du pouls, la foif exceffive, la chaleur du corps, la féchereffe de la langue, &c. il convient de donner alors un purgatif doux, capable de produire tout au plus trois, où quatre felles.

S. 121. Il peut nettoyer fuffifamment les premières voyes, emporter des glandes inteftinales, une partie de l'humeur fébrile, & calmant par-là la fièvre, rendre la petite vérole plus favorable, & les remèdes qu'on donnera enfuite plus efficaces. Un cathartique fort doux peut être donné dans l'état fébrile, fans diminuer l'infenfible tranfpiration (a), ni déranger la fortie des boutons.

§. 122. Les purgatifs que je crois convenir dans ce cas, font les fuivans.

Prenez de la régliffe, du féné, & de la fémence de carvi, de chacun une dragme & demie; faites-les bouillir dans cinq ou fix onces d'eau de fontaine ; diffolvez dans la décoction une once de manne, & donnez la colature au malade.

Ou prenez des feuilles de mauve, une dragme; du féné, deux dragmes; des tamarins, fix dragmes; de la sémence d'anis, ou de coriandre, une dragme; faites-les bouillir dans ce

(a) On peut affurer de tout purgatif doux, ce que Sanctorius dit d'un peu de cafle. Non divertit perfpirationem, non ladit vires, fed folum aufert à corpore inutile pondus. Sect. 1. Aphor. 48.

« AnteriorContinuar »