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mence ou continue; s'il furvient une dyfenterie, ou quelqu'autre hémorragie; fi les yeux font menacés de quelque inflammation dangereufe; dans ces cas & femblables, une ou deux faignées d'environ fix onces feront utiles, furtout fi le malade n'a pas été faigné avant l'éruption & fon fang ait été enflammé par le régime échauffant & les cordiaux, cas où il foutient beaucoup mieux la faignée, & où elle devient moins dangereufe que s'il n'avoit fait ufage que des rafraîchiffans. Quoique ces remèdes foient en général moins nuifibles dans la petite vérole, que les échauffans & les cordiaux, l'excès en devient néanmoins pernicieux, fur-tout chez les perfonnes naturellement foibles, pâles & phlegmatiques, à qui les doux cordiaux font ordinairement néceffaires. Mais de quelque tempérament que foit le

malade, la principale attention confifte à entretenir le fang dans ce degré d'ébullition, ( felon l'expreffion de Sydenham) où l'on obferve que l'éruption & toutes les autres opérations de la nature fe font convenablement.

Si quelques-uns des fymptômes énoncés ci-deffus obligent le Médecin à faire ouvrir la veine, nous avons déja infinué que cette évacuation devoit être modérée, & proportionnée aux forces & à l'âge du malade, que nous fuppofons toujours d'un tempéramentplus ou moins fanguin ou pléthorique. Le déplacement & la confufion que les grandes faignées, fur-tout celles du pied, produisent dans les humeurs, & l'affaiffement qu'elles caufent dans les vaiffeaux ne peuvent que troubler la nature dans la feparation de la matière nuifible: auffi voit-on fouvent rentrer après cette évacuation, les

puftules de la petite vérole & les autres éruptions cutanées. Cette vérité d'expérience, jointe à bien d'autres catastrophes, n'affoiblit point la pernicieufe coûtume des faignées immoderées & trop fréquentes. Meffieurs les Chirurgiens de Paris font fi habitués à voir couler le fang des hommes, qu'ils s'en font fait un véritable jeu. Ils ne croyent point, malgré l'avis contraire du Médecin, que ce foit la peine d'ouvrir la veine pour tirer moins de trois ou quatre palettes. Les malades qui s'abandonnent à eux feroient encore bien heureux s'ils en étoient quittes comme du tems de Galien, pour une ou deux faignées portées jufqu'à la défaillance. Mais comme ce remède eft pour ces nouveaux Docteurs le plus fructueux & le plus aifé à ordonner, il n'eft pas furprenant qu'ils le répétent tant que le fang veut couler.

39. La fiévre qui fe diffipe ou diminue ordinairement beaucoup dès que l'éruption a commencé, augmente ou fe fait sentir de nouveau dans le tems de la fuppuration. Cette augmentation eft proportionnée à la force naturelle du malade, au nombre des puftules, ou au dégré d'irritation caufée par la matière varioleufe. Ceux par conféquent qui font robuftes & pléthoriques, ou qui ont beaucoup de puftules doivent à proportion que la fuppuration augmente avoir la fiévre plus fort que ceux qui font naturellement foibles, ou qui ont une petite vérole légere. Cette force & cette élévation plus confidérables dans le pouls des premiers ne demande point le fecours de la lancette. Elles font néceffaires pour operer la coction du pus & la dépuration parfaite du fang. Si les circonftances faifoient juger que la raré

faction des humeurs fût trop violente, les délayans & les doux rafraîchiffans, fagement mariés avec les légers atténuans & les narcotiques, rempliroient le but du Médecin. Il n'y a que les fymptômes les plus preffans qui doivent lui faire hafarder la faignée dans le période de la fuppuration. Ainfi par exemple, fi malgré tous les autres fecours, la fièvre, les inquiétudes, les douleurs, &c. augmentoient confidérablement, & qu'il furvînt quelque nouveau fymptôme menaçant, comme la phrénéfie, l'angine, la fuffocation, la pleuréfic, ou quelqu'autre inflammation interne, dans ces cas on pourroit hafarder une faignée de deux petites palettes, & la répéter même une feconde fois, fi le malade naturellement fanguin & robufte n'avoit point été faigné, ou ne l'avoit été qu'une ou deux fois dans les deux précédens pé