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& n'eft pas la plus petite partie qui puiffe exifter. Ainfi la viteffe pouvant être dimiN. 238. nuée à l'infini (p), le moins de viteffe qu'il puiffe y avoir dans un corps, c'eit qu'il· n'y en ait point du tout; & que ce corps foit en repos.

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254. Mais, dira-t-on, à quoi fert cette expreflion, pour dire qu'il n'y a point du tout de viteffe dans un corps en repos, ne vaudroit-il pas mieux dire la chofe clairement dire qu'il n'y a point de viteffe dans le corps qui elt en repos, que de dire que le repos eft la plus petite vitelle qui puiffe être dans un corps. je répons à cela que cette expreffion étant véN. 253. ritable, comme on vient de le montrer (9) ;; fi elle peut fervir pour la démonstration de quelques véritez, ou pour abreger des dé monftrations qui, fans cela feroient trèslongues, il eft jufte de ne la pas négliger.

*) Des n. 122 & 253.

255. Il s'enfuit (r) que le repos entant ques repos ne contient point de plus ni de moins & n'est point une grandeur, ni par conféquent une force ; ou, fi l'on veut, c'eft la grandeur & la force la pluspetite qu'il puifle y avoir, ce qu'il faut entendre du repos parfait, c'eft-à-dire, du repos d'un corps, lequel n'a aucun mouvement,& qui n'eft point retenu dans fon repos par la force des causes étrangères qui le retiennent a fa place.

256. Je dis 1o. d'un corps qui n'a point du tout de mouvement: car un corps qui a moins de viteffe, a une efpéce de repos imparfait par rapport à un autre corps qui va plus vite, parcequ'il approche plus da () N. 249. 1 epos (/).

257. Je dis 20. qui n'eft point retenu dans fon repos par la force des caufes étrangères qui le retiennent à fa place, comme il arrive dans les corps qui font en équilibre, & dans les feuillets d'un livre mis en prefie. Ce repos contient du plus ou du moins a proportion des forces étrangères qui le produifent.

258. Cette propofition (1) eft contre les () Dun. 25 Cartéfiens qui croient que le repos eft une force auffi bien que le mouvement, & qu'un corps en repos a autant de force qu'il auroit s'il étoit en mouvement, quelque vîte qu'il allât. Mais je voudrois fçavoir ce qu'ils trouvent dans le repos qui foit propre à y faire confifter de la force. Dans le corps en mouvement nous trouvons deux chofes qui contiennent du plus & du moins, fçavoir, la maffe & la viteffe (u). Dans le corps en repos nous trouvons feulement la mafle capable de contenir du plus & du moins (x) d'être une grandeur & une force, cette maffe n'eft pas le repos (y), & par conféquent le repos ne peut contenir n. 221. par lui-même du plus ou du moins, il n'eft point une grandeur ni une force.

il ne

259. Je dis & foutiens en fecond lieu, que pour qu'un corps foit en mouvement, fuffit pas qu'il y ait une caufe capable de produire & conferver ce corps, c'eftà-dire une raifon pour laquelle fon éxiftence commence & continue; il faut encore

une raifon particuliére de fon mouvement, ajoûtée à celle de fon éxiftence. Car pour qu'un corps foit en mouvement, il nc fuffit: pas qu'il éxifte, il faut qu'il ait encore un

(s) Fin de

n. 238.

(x) N. 2220

(7) Fin da

mouvement & une viteffe qui contiennent da (z) Fin du plus & du moins (7); par conféquent pour ce A. 238 mouvement & cette vitefle il faut une force plus ou moins grande, felon que la vitesse ek plus ou moins grande. Or la force de produi. re & de conferver un corps ne lui donne autre shofe que d'éxifter & de continuer d'être.

260. Cette propofition est également vraie, foit que l'on s'imagine que le corps éxifte néceffairement & par lui-même, ou que l'on reconnoiffe qu'il reçoit de Dieu fon éxiftence: car fuppofé que le corps éxi ftât par lui-même, fon effence feroit la raifon de fon éxiftence & de la continuation de cette éxiftence, c'est-à-dire, que fon éxiftence fuivroit de fon effence comme une propriété. Or donner l'éxiftence & la continuation de l'éxiftence à ce corps, ne fuffit pas pour lui donner le mouvement, )N. 259. comme je viens de le montrer (a). De même fi on convient que le corps reçoit fon éxiftence d'une caufe étrangère, il n'aura pas de cette caufe le mouvement préci fément, parcequ'il en reçoit l'éxiftence, c'est-à-dire, lui donner l'éxistence n'eft pas une raison suffisante pour lui donner le mouvement, & il faut encore produire en lui quelque chofe qui contienne du plus & du moins, c'eft-à-dire, une nouvelle grandeur.

261. Il s'enfuit de la démonftration de la propofition que je viens d'établir, que la mefure du mouvement qui fe trouvera dans un corps, fera proportionnée à la force mouvante, diftinguée de la force de le produire & de le conferver, c'est-à

dire, felon que la force mouvante fera plus ou moins grande, la viteffe du corps fera auffi plus ou moins grande.

le

162. Si donc la force mouvante, ajoû tée à la force de produire & de conserver corps, eft comme zero, c'est-à-dire, fi on ne met précisément que la force de produire & de conferver le corps, ou fi on ne fuppofe que l'éxiltence & la raison de l'éxiftence d'un corps, fans ajoûter aucune autre force mouvante, c'eft-à-dire, aucune autre raifon de mouvement dans ce corps, il réfultera le moins de viteffe qu'il puiffe Y avoir; & la viteffe de ce corps fera comme zero: & par confequent ce corps fera en repos (6).

(6) N.

263. Il s'enfuit de-là que le repos cft 252 8253. une fuite du corps confideré feul, c'eft-àdire, de l'éxistence du corps, fuppofée fans y rien ajoûter pour produire du mouvément: car il faut toujours fuppofer la caufe qui produit & conferve ce torps) cette conféquence peut être éclaircic par plufieurs raifonnemens toujours fondez fur ce qui vient d'être dit (e), elle peut auffi (c) Depuis être combatue par plufieurs difficultez le n. 259, juf qu'il sera bon de réfoudre.

264. Voici le premier raifonnement. La force et une efpéce de grandeur; toute grandeur connue contient du plus & du moins, il n'y a dans le corps en repos que l'étendue qui contienne du plus & du moins, & qui foit grandeur (4): donc toute la force du corps en repos ne peut confifter que dans fon étendue. Cette étendue eft la feule chofe que nous puif

qu'au 262.

(d) N. 222.

fions prendre par nos lumieres naturelles (e) N. 7. pour l'effence du corps (e) : donc toute la force que nous connoiflens dans le corps pour fe repofer, confifte dans la feule ef fence ou dans la chofe qui eft la feule que nous pouvons par nos lumiéres naturelles reconnoître pour l'eflence du corps. Le repos eft une fuite de la force que le corps a pour fe repofer: donc le repos fuit de la feule effence du corps.

(f) N. 221

222.

265. Le corps ne peut avoir moins que fon eflence, puifqu'il ne peut être fans elle. Il ne peut donc avoir une force moindre que celle qui confifte dans fa feule effence: ainfi le repos eft la fuite de la moindre de toutes les forces du corps où eft produit par la plus petite force que le corps puifle avoir. Et comme il ne peut en avoir moins que quand il eft feul, le repos elt produit par le corps feul.

266. Voici le fecond raifonnement. Tout ce qui convient au corps en repos capablede contenir du plus ou du moins, convient auffi au corps en mouvement, fçavoir, l'étendue ou la maffe (f): mais la chofe n'eft pas réciproque, c'est-à-dire, qu'il convient au corps en mouvement quelque chofe qui contient du plus ou du moins, & qui ne convient point au corps en repos, (g) Fin des favoir, la vitcffe (g). Otez donc la cause .229 & 238, qui produit, dans le corps en mouvement & par le n. ce qui lui convient, contenant du plus & du 252. moins, & qui ne convient pas au corps en repos, c'eft-à-dire, laiffez ce corps feul, il fera en repos.

267. Voici le troifiéme raifonnement.

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