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[] Planche 1. Fig. 4.

mais rencontrer & avoir à pouffer devant foi B qui va après, mais au plus être rencontré & pouffé par B, fçavoir s'ils fuivent la même ligne E F: ou fi les deux paralléles G H & I K font affez proches l'une de l'autre pour que ces deux corps fe touchent.

349. Donc A qui va devant ne peut recevoir de B, qui va après lui, aucun obftacle qui l'empêche d'aller; & ne peut par conféquent être retardé par B.

350. Il s'enfuit qu'un corps A dont la direction a été changée (c) à la rencontre d'un autre corps B. Par exemple fi le corps A allant de F vers E pendant que B venoit de E vers F, a été obligé de retour→ ner vers F, il ne pourra augmenter la viteffe de B, car ou B continuera fon chemin vers F ou il fera auffi obligé de s'en retourner fur fes pas vers E, s'il continue. fon chemin vers F, il fuivra le corps 4; ainfi A qui ira devant B ne pourra être [d] N. 349. retardé par B (d), que fi B s'en retourne vers E A & B s'éloigneront l'un de l'autre & ne fe poufferont point.

351. Je remarque neuviémement que fi deux corps vont vers le même côté fuivant la même ligne ou deux lignes pa[e] Planche ralleles. Par exemple fi B & A (e) vont 1. Fig. 4. de E vers F fuivant la ligne E F, ou que le corps A fuive la ligne K de I vers K & que B fuive la ligne GH paralléle à IK, de G vers H, s'ils vont également îte, ou que le plus promt aille devant, ils ne fe rencontreront & même ne s'approcheront jamais..

352. Il s'enfuit que jamais l'un ne fera d'obftacle à l'autre pour l'empêcher de demeurer comme il eft, & par conféquent (f) que l'un n'agira jamais fur l'autre.

353. Donc fi deux corps vont également vîte vers le même côté fuivant la même ligne ou fuivant des lignes parallèles, ils feront l'un à l'égard de l'autre comme s'ils étoient en repos (g).

354. Je remarque dixièmement que tant qu'un corps B en mouvement ne trouvera point dans fa ligne de direction, c'est-àdire dans la ligne qu'il décrit par fon mouvement, un autre corps A, ce corps A ne fera immédiatement & par lui-même aucun obstacle à B, ni pour continuer fon mouvement ni pour garder fon degré de vitefle; & à ne confidérer que ces deux corps, B peut continuer fon mouvement, fa direction & fa viteffe comme auparavant, fans qu'il arrive aucun changement dans le corps A.

N. 336.

[8] N. 338, 339 & 349.

355. Par exemple fi le corps 4 fuit la ligne 1 K (h) & que le corps B fuive la li- [b] Plangne G H de forte' qu'aucune partie de che 1. Fig. 4. ne puifle fe rencontrer fur une même ligne avec aucune partie de B, ces corps ne fe feront aucun obftacle par eux-mêmes. 356. Je dis, par eux-mêmes, parcequ'il peut fe faire que l'un des deux ou même tous deux remuent des corps qu'ils trouveront en leur chemin, lefquels en circulant rencontreront l'autre dans leur dircction; c'eft ainfi qu'un boulet de canon par le moyen de l'air qu'il agite, renverfe des corps qui ne font point dans fon chemin.

357. Je remarque onzièmement que deux corps qui vont fur deux lignes paralleles fans qu'aucune partie de l'un fe trouve fur une même ligne avec aucune partie de l'autre, ne fe trouvent point dans la direction l'un de l'autre. Cet axiome eft évidemment renfermé dans l'idée des lignes paralleles.

358. J'ai dit fans qu'aucune partie de l'un fe trouve fur une même ligne avec aucune partie de l'autre, parcequ'il peut fe faire que deux corps fuivent deux lighes paralleles affez proches l'une de l'autre, pour qu'une partie de l'un de ces corps fe trouve dans la direction d'une partie de l'autre.

359. Il s'enfuit que fi deux corps vont fur deux lignes paralleles fans qu'aucune partie de l'un fe trouve fur une même ligne avec aucune partie de l'autre, ils ne fe feront point d'obstacle l'un à l'autre [i] N. 354 immédiatement & par eux-mêmes (i) ; & par conféquent qu'ils ne pourront agir immédiatement & par eux-mêmes l'un fur

[k] N. 336. l'autre (k).

360. Je remarque douzièmement que le mouvement eft toujours mouvement avec quelque degré de viteffe que ce foit, & cet axiome eft évidemment contenu dans [4] A la fin ce qui eft dit ci-deffus (!); favoir qu'il n'y a point de mouvement fans viteffe, ni de viteffe fans mouvement.

du n. 229.

361. Par conféquent il n'y a aucun degré de viteffe qui foit plutôt qu'un autre degré, une fuite néceflaire & naturelle du mouvement, & le mouvement n'affecte point un degré de viteffe plutôt que l'autre,

c'eft-à-dire qu'il n'y a rien dans le mouvement qui puifle le déterminer à un dégré de vitefle plutôt qu'à l'autre.

362. Par conféquent un degré de vitesse étant fuppofé dans un mouvement, ce degré ne peut être changé par ce mouvement-là même, mais feulement par une caufe étrangère à ce mouvement. Par exemple par le mouvement ou le repos d'un autre corps, ou par le changement de la caufe qui produit ce mouvement.

363. Donc un corps dans la fuite de fon mouvement ne s'oppofe pas plus au dégré de viteffe qu'il a, & ne tend pas plus à l'augmenter ou le diminuer qu'il faifoit au

commencement.

364. Et par conféquent un corps en mouvement, à ne confidérer que ce corps, fon mouvement & fes fuites, va toujours également vîte.

365. Je remarque en treiziéme lieu que fi un corps 4 va plus vite qu'un autre corps B, l'excès de la viteffe de▲ au-deffus de celle de B doit être confidéré & faire le même effet comme fi A n'avoit pour toute viteffe que cet excès, & que B fût en repos & n'eût point du tout de viteffe. Par exemple fi A est mû de telle maniére qu'il parcoure deux toifes à chaque minute, & que B parcoure une toife, que cette force de parcourir une toise soit nommée un dégré, je dis que ces deux corps font l'un à l'autre comme fi A ne parcouroit qu'une toife & que B fût en repos car en l'un & l'autre cas 4 furpaffe B d'un dégré. Ce qui vient de ce que

ces deux corps, par ce qu'ils ont d'égal dans leur viteffe, font l'un à l'égard de [m] N. 353. l'autre comme s'ils étoient en repos (m).

[] N. 351, 352, & 353.

366. D'où il s'enfuit que fi deux corps vont d'une viteffe inégale vers le même côté, & que l'on ôte à celui qui va plus. vîte fon excès de viteffe, ces corps ne pourront plus agir l'un fur l'autre, ce qui revient à ce qui eft dit ci-dessus (n).

367. Il s'enfuit encore que fi deux corps vont inégalement vîte vers le même côté, le plus vite ne peut rien für l'autre que par l'excès de fa viteffe au-deflus de lui.

358. Il s'enfuit auffi que diminuer la vitefle d'un corps c'eft l'aprocher du repos, [o] N. 249. ce qui a dé a'été prouvé ci-deffus (0); & par conféquent diminuer la vitefle d'un corps c'eft lui communiquer du repos, non pas un repos parfait, mais un repos

[p] Voyez les imparfait (p).
n. 255, 256
257.

A

369. Il s'enfuit de plus que fi un corps qui étoit en mouvement vient à en rencontrer & mouvoir un autre B qui étoit en repos & à être rétardé par B, ces deux · corps fe communiquent l'un à l'autre de ce qu'ils avoient. Le corps A communique de fon mouvement au corps B & le corps B communique de fon repos au corps: A à proportion qu'il diminue fa viteffe.

370. Car il faut remarquer que quoique le repos parfait ne foit point une grandeur: [q] N. 255. pofitive (q), cependant fi on le confidére. en tant qu'il exclut le mouvement & tous les dégrez de mouvement, il peut être confidéré comme une grandeur négative, qui fe mefure par la grandeur pofitive du

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