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fe féparer les unes des autres (2), & ne peuvent (a) avancer fuivant la direction commune de tout le liquide qui est la direction L M (p).

992. La feconde tranche à commencer par la premiére furface AD, outre fa force propre qu'elle a pour tendre fuivant la ligne LM, ou fuivant une parallèle à L M, fera encore pouffée fuivant cette même direction par toute la force de la premiére tranche qui la fuit dans fa direction.

993. Cette conféquence eft une fuite de ce que ce liquide eft arrêté en fon che min, & ne peut avancer (q): car fi ce li quide ne trouvoit aucun obftacle, ces. deux tranches iroient avec une viteffe égale fuivant la même direction; & par conféquent ne pourroient agir l'une fur l'autre (r).

font

994. Il s'enfuit aussi que fi ces tranches. égales entr'elles, la force de la feconde eft double de celle de la premiére,. à ne confidérer que ces deux tranches, fans avoir égard aux forces que la premiére peut recevoir des corps qui pourroient la fuivre.

995. De même il s'enfuit que la force de la troifiéme eft triple de celle de la premiére, que celle de la quatriéme en eft quadruple.

996. Nommons profondeur de chaque tranche, la diftance perpendiculaire de cette tranche à la premiére furface du liquide.

997. Et nommons profondeur du liqui de la diftance perpendiculaire du fond de

ce liquide à la premiére furface.

s N. 992,

998. On voit (s) que les forces des tranches de même épaiffeur, qui compo- 994 & 995. fent chaque colomne, font entr'elles en même raifon que leurs profondeurs, c'està-dire, qu'une tranche trois fois plus profonde eft trois fois plus forte.

999. Chaque tranche tend de toute fa force à occuper la place des colomnes qui l'environnent ou des tranches de ces colomnes qui font de même profondeur qu'elle, & à s'échapper par tous les côtez du vafe, fi elle les touche, par un effort dont la direction eft parallele au fond du liquide (t), & cet effort eft proportionné à la profondeur de cette tranche (u).

iooo. Ainfi plus les tranches font profondes, plus elles font d'effort pour occuper la place des autres tranches de même profondeur, & pour s'échapper par les côtez du vase; & réciproquement plus ces autres tranches de même profondeur font d'effort pour occuper la place de ces premiéres tranches, & c'est au fond que cet effort eft le plus grand.

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1001. Cet effort de chaque tranche, foutenu par un côté, fait fur l'autre côté une impreffion égale à celle qu'il fait fur le premier côté ; parceque être empêché de fortir par un côté du vafe, & fe détourner de toute fa force pour fortir par l'autre côté, ce n'eft dans le fond pour un corps liquide, qu'un feul & même effet ; parceque l'un eft une fuite néceffaire de l'autre, comme il a été expliqué ci-deffus (x).

N. 98, & 990.

u N. précé. dent,

* N. 596.

N. 725.

1002. Nous pouvons concevoir ceci par un exemple fenfible. Si on range plufieurs corps dont les furfaces foient planes & larges, qu'on les applique les uns contre les autres par ces furfaces, ou même si on difpofe plufieurs cylindres les uns fur les autres, les uns de long, les autres de travers, & qu'on les preffe fortement par deffus, au lieu de les faire écarter, on les ferrera les uns contre les autres (y): de forte qu'il fera même difficile d'arracher ceux qui feront deflous, parcequ'il faudra furmonter la force de la preffion qui fe fait par-deffus, pour peu que ces corps foient raboteux.

1003. Mais fi on arrange plufieurs boules les unes fur les autres, ou même plufieurs cylindres difpofez feulement en long les uns fur les autres, fans qu'aucun soit de travers, & que l'on prefle fortement deffus, ces corps fe fépareront de tous côtez, parcequ'ils ne fe touchent que par des points ou des lignes, & ne font point propres à être ferrez les uns contre les autres.

1004. Et fi on foutient ces corps par un côté avec une force égale à la preffion faite par-deffus, de forte qu'ils ne puiffent s'échaper par ce côté-là, ils s'échaperont par l'autre côté avec toute l'impétuofité de cette preffion; & pour les empêcher de s'échaper par cet autre côté, il y faudra une force égale à la preffion faite par-deffus.

les corps

1005. Ceci eft caufe que
quides s'écoulent de toutes parts,

li

lorf

qu'ils ne font pas contenus dans quelque vafe; & s'ils font contenus dans un vafe percé, c'eft-à-dire par un feul endroit duquel ils ne trouvent point de résistance, ou qu'ils y en trouvent une moindre que l'effort qu'ils font à cet endroit pour s'échaper, ils s'échapent par cette ouverture avec une force proportionnée à leur profondeur & à la largeur de cette ouvertu

re.

C'eft auffi ce qui fait que les rivieres caufent de fi grands ravages, quand elles viennent à fe déborder. Parceque les eaux agiffent contre les maifons qu'elles & celles du fond font un effort proportionné à la profondeur de ces eaux, c'est-à-dire, à la hauteur de l'eau qui appuye fur ce fond, & à la largeur des murs contre lefquels elles ap

rencontrent,

puyent.

1006. Et quand les eaux des riviéres trouvent paffage par quelque ouverture qui fe fait aux levées, elles augmentent confidérablement cette ouverture; parceque l'eau qui paffe par cette ouverture fait effort pour s'écouler à la place de la terre qui l'environne, preffe & appuye fortement contre les côtez de l'oùverture, non feulement par fon propre effort qu'elle fait pour s'écouler, mais auffi par la charge de celle qui la fuit, & qui la preffe ; & fi cette ouverture eft vers le bas de la levée, proche le fond de la riviére, F'eau qui paffe par cette ouverture étant chargée de toute celle qui eft au-deffus, fait encore un effort bien plus grand; elle emporte avec elle la terre

d'autour de l'ouverture & augmente fans ceffe fon paffage.

1007. C'eft pour cette même raison que la pefanteur venant à pouffer un corps liquide de haut en bas feulement, fi ce liqui de eft foutenu par deffous avec une force qui foit égale à son poids, de forte qu'il ne puiffe defcendre, cette pefanteur chasfera le liquide par le côté avec la même force avec laquelle elle le pouffoit de haut en bas. Si ce liquide eft foutenu à la droite pardevant & par derriére, de forte qu'il ne puiffe s'échaper par tous ces côtez-là, cette pefanteur le pouffera de toute fa force pour le faire fortir par la gauche, ou il faudra une force égale à cette pefanteur pour l'empêcher de paffer.

1008. C'est encore pour ce fujet que fi on prend un vase A B en forme de cyPlanche9. lindre ouvert d'un bout à l'autre (a), situé Fig.5. perpendiculairement à l'horizon, capable

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de tenir une livre d'eau, qu'on attache ce vafe contre un mur, qu'à fon ouverture Expérience d'en bas on mette un pifton qui entre avec tant de jufteffe, que fans y tenir, il empêche l'eau de fortir entre lui & les côtez du vafe, que l'on attache une fiffelle à ce pifton, & que l'on attache l'autre bout de cette même fiffelle au bras d'une balance, il faudra à l'autre bras de cette même balance un poids d'une livre, pour empêcher l'eau de tomber, & de challer le pifton de l'ouverture qui elt. par-deffous le vafe, fi elle eft de la lar geur du vafe.

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