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avec la même largeur jufqu'à cette hau N. 1068. teur (c).

1098. Par conféquent l'eau contenue dans le tuyau DE par l'effort qu'elle fait pour entrer dans le vafe AB, & occuper la place de l'eau qui le remplit, oblige cette eau à faire fur le fond AH une impreffion capable de foutenir une colomne de la largeur du vafe & de la hauteur du tuyau ED.

1099. D'où il s'enfuit que fi la force du fond AH, pour réfifter à l'eau du vafe qui tend par l'impreffion de l'eau du tuyau DE à monter au deffus du niveau. AH, eft moindre que ne feroit la force d'une colomne d'eau de la largeur d'un vafe AB & de la hauteur du tuyau DE, pour defcendre & pefer fur cette eau contenue dans le vafe AB, le fond AH doit

crever.

1100. Et comme cet effort de l'eau du vafe AB pour monter, étant foutenu par le fond AH, fe fait fur tous les côtez du vafe AB, à la place defquels cette eau foutenue par le fond AH, tend à s'écouler N. 1007. (d), s'il y a dans ce vafe quelque endroit moins fort que cette colomne, de la largeur du vafe & de la hauteur du tuyau DE, le vafe doit être rompu en cet endroit. C'est ainfi qu'avec un verre d'eau on peut faire jetter les fonds d'un tonneau & faire rompre les cerceaux. Et c'eft auffi par cette raifon, qu'un homme en fouflant à l'ouverture d'un tuyau fort étroit, qui a plufieurs branches, à chacune defquelles eft attachée une veffie, peut avec un leges

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e Depuis le

n. 1090 juf qu'au ptécé

dent.

effort foulever un poids fort confidérable. 1101. Tout ceci (e) a été reconnu par plufieurs expériences. Mais comme l'appareil en eft trop embarassant, on s'eft avifé de fe fervir d'un tuyau recourbé ABC (f), dont les branches font d'une largeur iné- 10. Fig. 1. gale. On met de l'eau dans ce tuyau, elle n'eft pas plus haute dans la branche la plus étroite, que dans la plus large, quoique l'eau de la plus large pefe plus.

&

1102. On peut confidérer chacune des branches de ce tuyau, comme l'un des vafes dont il a été parlé ci-deffus (g), & l'eau contenue dans l'autre branche com

me l'un des pistons appliquez à ces vases avec la fiffelle, & le poids qui foutient ce pifton. Car l'eau contenue dans la branche AB tend à defcendre. Elle ne peut defcendre fans monter dans la branche BC, & la pefanteur de l'eau contenue dans cette branche BC l'en empêche. Ainf l'eau contenue dans la branche BC fait ce que feroit un pifton & une puiffance appliquée à ce pifton, pour chacun des vafes de la premiére expérience (b). Il en faut dire de même de l'eau contenue dans la branche BC, à l'égard de celle de la

brance AB.

1103. On remarque à la vérité, que l'eau monte un peu plus dans la branche plus étroite AB, que dans la plus large BC par exemple, fi l'eau eft jufqu'à D dans BC, elle fera jufqu'à H dans AB.

1104. Mais cette inégalité eft fort peu confidérable, & il s'en faut beaucoup que sette plus grande hauteur de l'eau dans la

29.

f Planche

Expérience

g Depuis le n. 1090 juf

qu'au 1094.

Depuis le . 1090 ju qu'au 1094.

branche la plus étroite foit proportionnée à fa plus grande largeur dans la branche la plus large.

1105. Cet effet ne vient donc pas du plus grand poids de l'eau: car s'il en venoit, il faudroit, fi la largeur de la branche BC contient fix fois celle de la branche AB, que la hauteur de l'eau dans AB contint fix fois la hauteur de l'eau dans BC; ce qui est très-éloigné de l'expérience, puifque fi l'eau eft haute de fix pouces dans BC, elle fera d'environ fix pouces quelques lignes dans AB.

1106. Je pourrois donc ici me difpenfer de dire quelles font les caufes de ce phénomene. Il fuffit qu'il ne foit point con`traire aux véritez que nous venons de N. 1065, découvrir (b).

1076, 1085,

1107. Cependant pour ne point perdre 1086 & 1087. une occafion qui fe préfente fi naturellement, je dirai là-deffus ce que plufieurs ont dit avant moi , que les parties de

& 979.

l'eau font en mouvement les unes à l'é

gard des autres, à caufe de la fluidité de ¡N. 976 & l'eau (i), que ce mouvement en fait élever plufieurs en forme de vapeurs infenfibles au-deffus de la furface fenfible de l'eau ; ce qui fait que l'air de deffus les eaux eft plus humide qu'ailleurs; que ces parties qui s'élevent, s'attachent aux cô→ tez du verre au lieu de monter plus haut, lorfque le tuyau eft fort étroit; que celles-là font fuivies d'autres, & ainfi de fuite: ce qui fait qu'auffi-tôt les côtez du tuyau deviennent mouillez & le tuyau eft fi étroit qu'il fuffit que fes

,

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côtez foient feulement mouillez pour qu'il foit plein.

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cédent.

1108. Ce qui confirme cette explication (1), c'est que fi on prend de petits Dun. prétuyaux fort étroits, que l'on nomme capillaires du mot latin capillus, cheveu, à caufe que l'on peut à peine y paffer un cheveu, que ces tuyaux foient ouverts d'un bout à l'autre & que l'on appuye fur l'eau une de leurs extrémitez, l'eau montera dedans plus ou moins haut, felon qu'elle fera plus ou moins chaude; parceque la chaleur aide encore le mouvement de fluidité, qui eft dans les parties de l'eau; c'eft ce qui fait que quand elle est fur le feu, on la voit fe diffiper en fu

mée.

30.

Expérience

1109. Une autre expérience vient encore au fecours pour achever de perfuader ce qui vient d'être dit (m): c'est que m N. 1105 fi au lieu d'eau on met dans ce tuyau du & 1107. vif-argent, dont les parties font moins fluides & plus compactes, que celles de Expérience l'eau, il montera moins haut dans la bran- 31. che la plus étroite, à caufe qu'il aura plus de peine à entrer dans ce petit efpace, & que cette difficulté foutient un peu de la pefanteur du vif-argent contenu dans la branche la plus large.

1110. Il eft vrai que fi on remue ce Expérience vif-argent, ainfi contenu dans ce tuyau 32. recourbé à branches inégales en largeur, après être monté dans la branche étroite plus haut que dans la plus large, il ne laiffe pas de defcendre enfuite, & de demeurer au-deffous du niveau.

III. Cette expérience donnera peutêtre lieu de nous objecter que fi c'étoit le peu de fluidité des parties du vif-argent, qui l'empêchât d'entrer dans cette branche étroite, lorfqu'il y eft une fois entré, il devroit du moins ne point defcendre au-deffous du niveau : & comme il y defcend, cela peut donner lieu de croire que la différence qui vient d'être *N. 1109. apportée (2) entre l'eau & le vif-argent, n'eft pas juite; & que peut-être l'expliN. 1107. cation que nous avons donnée (0) de l'inégalité des hauteurs de l'eau dans les deux branches inégales en largeur du tuyau recourbé, n'eft point véritable.

& 1105.

1076, 1085,

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1112. Mais, 1°. que cette explication foit ou ne foit pas véritable ce qui eft N. 1104 dit ci-deffus (p), démontre que cette inégalité ne détruit point les principes que N. 1065, j'ai établi (q). 2o. Il est encore aifé de 1086 & 1087. répondre que comme les corps pefans hâtent leur mouvement & acquierent de la force en defcendant, comme on le verra ci-aprés (r), le vif-argent contenu dans la branche étroite ayant été élevé trop haut, descend avec une impétuofité qui le fait venir au-deffous du niveau, où étant une fois, la même raifon qui l'avoit empêché la premiére fois de monter jufqu'au niveau, l'en.empêche encore.

Depuis le n. 1360 juf`qu'au 1366.

1113. Je croi pouvoir donner cette raifon comme certaine, après l'expérience que j'ai faite, pour m'aflurer fi le vif-argent devoit être au niveau dans les deux branches inégales en "largeur d'un tuyau recourbé, en ne confidérant que fa propre pesanteur.

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