parler de régles du mouvement; tout eft plein de ces règles. Sontelles par tout les mêmes que celles que je donne, les preuves en fontelles les mêmes? Va-t-on communément chercher ces régles dans la fimple nature des chofes, ou dans la volonté, la fimplicité & l'immutabilité de Dieu, c'eft ce que je laiffe à décider. Parmi ces régles, il y en a une qu'il a été important de bien établir, c'est qu'un corps qui n'a reçû fon mouvement que d'un autre corps, ne doit continuer d'être en mouvement qu'autant qu'un autre corps continue de le mouvoir. Car cette régle s'oppose aux préjugez prefque généraux de tous les hommes, & même aux raisonnemens de prefque tous les Phyficiens. J'ai prouvé cette régle, 1. contre les Athées, & enfuite contre les Cartéfiens. Je fais voir que la démonftration de cette régle donne une merveilleufe entrée, pour prouver la néceffité de reconnoître l'éxi ftence de quelque être réellement diftingué des corps & fupérieur à a Depuis le n. soy juf qu'au $71. toute la nature corporelle qui lui donne & lui conferve fon mouvement. C'eft de cette même régle que dépend le double mouvement primitif & dérivé, que je veux établir, c'eft par elle que je trouve l'Ether & les atomes, l'agent & la matiére de tous les ouvrages de la nature corporelle. Sans cette régle toute ma Phyfique tombe ; & détruire cette régle, c'eft m'obliger à détruire ma Phyfique entiére. J'ai donc tâché de mettre cette régle dans toute fon evidence, & je croi que ceux qui voudront faire toute l'attention neceffaire aux raifons que j'en ai données (a), ne pourront s'empêcher d'en convenir. Que s'ils ont quelque démonftration du contraire, ou de la foibleffe de mes raisons, je ne rougirai point de changer de fentiment, & de me rendre au leur ; car il eft naturel à tout homme de fe tromper, & je m'y croi plus fujet qu'un autre. Je me ferai donc un plaifir de me ré tracter, lorfque je verrai les lu miéres que l'on me communiquera; & en ce cas-là, je tirerai tou jours un grand bien d'avoir mis cet Ouvrage au jour, qui fera de reconnoître mon erreur. On voit par les régles du mouvement, que je tâche d'expliquer en ce Volume, & par les raifons que j'en apporte, contre la pensée de plufieurs perfonnes, que des corps fans reffort peuvent bien fe réfléchir les uns à la rencontre des aurres; mais qu'il y en a d'autres qui au lieu de se réfléchir, s'uniffent & fe ferrent puiflamment les uns contre les autres. Je tâcherai d'expliquer dans la feconde Partie, au troifiéme Tome de cet Ouvrage, la Nature du reffort, comment il dépend de l'équilibre des liqueurs, & pourquoi les corps' à reffort fe réfléchiffent comme ceux qui ont le mouvement primitif. Les régles du mouvement étant établies, on voit naître la Méchanique qui fe divife en Geoftatique ou science d'arrêter & de mouvoir les corps folides & hiftroftatiques, ou fcience de mouvoir & d'arrêter les corps liquides. On verra dans qu'au 718. Monfieur Varignon une Géoftatique fort femblable à la mienne; mais nous ne commençons pas précifément par les mêmes principes, & je démontre autrement que lui a Depuis le le fondement de cette science n. 706 juf- comme on le verra en fon lieu (a). J'aurois pû même me paffer des parallélogrammes, & ne me fervir que des finus des angles faits par les lignes de direction particuliere des corps ou des puiffances avec celle de leur direction commune, comme on pourra le voir par la lecture de tout ce qui eft dit fur le mouvement dérivé de deux corps. qui fuivent des directions moyennes, & de toute la Géostatique mais j'ai voulu ne rien laiffer à défirer fur ce fujet. Monfieur Pascal & une infinité d'autres ont traité. l'équilibre des liqueurs ou l'Hydroftatique d'une manière à y faire renoncer tout autre après eux, étant impoffible de rien ajoûter à ce qu'ils. en ont dit. Ils fe font restraints aux liquides qui tendent par leur premiére direction vers le centre de la terre, au lieu que j'ai rendu ce traité général pour toute forte de dire- Par ces deux fciences de la Géo- ges qui compofent.ce beau fpecta- |