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augmente leur viteffe. Voilà en abregé ce qui fait le fujet de cette premiére Partie. Je rendrai compte au commencement de la feconde, de ce qu'elle contiendra. Je dirai feulement ici par avance, que j'efpére y démontrer évidemment la maniére de trouver les longitudes que j'ai indiquée dans la troifiéme de mes lettres à M. de Faniéres.

Le fujet de cet ouvrage a été traité par une infinité d'excellens Auteurs ; il faudroit un volume pour leur rendre juftice à tous. Peut-être n'ai-je rien dit qui n'ait été dit par quelqu'autre. La lumiére de la vérité, qui éclaire tous les hommes qui viennent dans ce monde, a pû montrer à une infinité de perfonnes les mêmes chofes qu'elle m'a fait voir.

En effet je trouve tous les jours en différens livres que je voi, quelque chofe qui revient à ce que je veux établir dans celui-ci. J'ai trouvé dans M.Varignon, fur la Méchanique, des idées femblables aux Depuis le miennes. J'en ai rendu compte dans cette premiére Partie (a); & ce que

n. 706 jufqu'au 718.

nous avons pensé l'un & l'autre avoit été pensé par plufieurs avant nous, quoiqu'ils n'euffenr pas traité la matiére avec tant d'étendue. Il y a quelque tems que je trouvai un petit livre intitulé, Lettres Philofophiques, lequel entreprend de combattre le fentiment d'un Auteur, qu'il dit n'avoir point vû, mais dont il dit avoir lû l'extrait dans un Mémoire des Sciences (b). Cet Auteur qu'il combat, foutient comme moi la propofition dont je viens de dire, que dépend toute ma Phyfique; mais il paroît qu'il n'en apporte pas les mêmes raifons: il fait auffi continuer le mouvement des corps jettez d'une manière qui pourroit avoir quelque rapport à la mienne, fi ce n'eft qu'il fe fert de l'air, peut-être entend-t'il l'Ether & qu'il n'explique pas affez la maniére dont cet air fait continuer & même hâter ce mouvement. Il n'y

a pas long-tems auffi que la Dioptrique de Harfoeker étant tombée par hazard entre mes mains, je trouvai vers fon commencement qu'il admet des corps parfaitement

b Des mois.

de Mai & de Juin, Sepodobre

tembre &

1701

liquides, qui ne contiennent aucu nes parties dures, & d'autres corps, très-durs, qui nagent dans ceuxlà, mais il n'en établit point le principe. Il les admet, parcequ'il en a befoin, fans expliquer la caufe qui fait la liquidité parfaite des uns, & la dureté des autres. Quelqu'un me dit auffi il y a quelque tems, qu'un. Auteur, qu'il ne put me nommer, admet deux fortes de corps, les uns qui font toujours en mouvement, & les autres qui ne reçoivent leur mouvement que des premiers. Ce pourroit bien être l'Auteur combattu par les Lettres Philofophiques, dont je viens de parler: car la régle de mouvement qu'il foutient avec moi, doit emporter ce fentiment. Un de mes amis me mit, il y a quelques jours, entre les mains un livre, qui font les Lettres de l'Auteur de la Phyfique Méchanique, lequel admet le feu comme Le principe actif, qui meut tous les autres principes, & qui eft toujours en mouvement. Je pourrois trouver dans ce feu une idée de l'Ether, mais fon fyftême eft d'ailleurs auffi

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éloigné du mien, que le Ciel l'eft de la terre. M. Defcartes admet un premier élément qui eft parfaitement liquide & fans parties dures: mais comme il veut que le mouvement fe tranfporte d'un corps à un autre, fon premier élément peut fe cailler, fe durcir, & fe changer en plufieurs viffes, qui produifent les effets de l'aimant.

L'idée que je donne de l'Ether, & que je croi démontrée, est bien différente de celle de ce premier élément. C'eft apparemment cet Ether que quelques Philofophes appellent l'efprit univerfel, l'ame du monde; mais ils ne nous difent point comment ni par quelles régles il s'eft formé, ni ce que c'eft. Il faudroit avoir là tous les livres des Bibliothèques pour favoir qui font tous les Auteurs qui contiennent quelque pièce de ce que je dis, & il faudroit peut-être un gros volume pour faire le catalogue de leurs

noms.

Le Lecteur me pardonnera donc, fi je ne rends pas ici la justice à chacun d'eux en particulier, la voilà

rendue à tous en général. Ce que je peux dire, (& de ceci le Lecteur n'eft obligé d'en croire que ce qu'il lui plaira) c'eft que fans m'attacher à aucun Auteur, fans favoir ce que chacun dit ou ne dit pas, je me fuis uniquement appliqué à confidérer la nature elle-même, à lire ce grand & excellent livre qui nous raconte d'une maniére admirable, les merveilles de Dieu. J'ai confidéré différens cas, j'ai tâché de les tourner en divers fens, & de les confidérer comme je confidérerois un triangle pour voir quelles en feroient les fuites, je peux être tombé dans beaucoup d'erreurs, je peux auffi avoir rencontré plufieurs véritez.Suppofé que je n'aie rien dit que ce qui a été dit par d'autres, de quoi je ne peux pas répondre, puifque je n'ai pas lû tous les livres, & que j'en découvre tous les jours, où je reconnois quelque chofe de ce que j'ai dit, je croi du moins que le fyftême entier, & l'ordre de toutes ces véritez ne fe trouve pas ailleurs, mais au plus par lambeaux difperfez. Si j'ai cité plufieurs Auteurs pour les combat

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