avoit fait entrer dans tous les cœurs, demeura inflexible. Virginius défespéré, demanda pour toute grace d'embraer fa fille avant de la voir livrer à la fervitude : il eut à peine obtenu cette permiffion, qu'il se jetta au cou de fa fille; en embrassant cette innocente & chere victime, Virginius apperçut fur la boutique d'un boucher un couteau dont il fe faiût auffitôt, & fe précipitant vers fa fille il lui perça la poitrine d'un coup mortel : « —allez, lui dit ce malheureux pere, allez » libre & pure rejoindre vos ancêtres, il » ne vous eft plus permis de vivre ». Lançant alors un regard furieux fur Appius: « — tyran, lui dit-il, regarde ce fang, il »te présage une mort certaine & peu éloi» gnée ». Ce difcours fit la plus vive impreffion: dans l'inftant même le peuple indigné entra en fureur & prit les armes. La tyrannie étoit à fon comble; l'abolition du décemvirat pût feule calmer le peuple. Appius qu'on avoit traîné en prifon y périt, fans qu'on ait fçu fi une main étrangere ou la Genne avoit fini fes jours. ZENON Z. ZENON condamné à mort. LE philofophe Zenon ayant quitté sa patrie, se retira dans une ville qui gémissoit alors fous la domination de Phalaris, connu fes horribles cruautés. par On affure qu'il n'avoit point d'autre deffein que celui de changer par l'exemple de fa douceur & de fes vertus les inclinations féroces du tyran. Cependant lorfqu'il s'apperçut que fes confeils & fon exemple n'avoient point affez de force pour déterminer Phalaris à abdiquer le fouverain pouvoir; il engagea quelques-uns des habitans les plus confidérables à faire de généreux efforts pour recouvrer leur ancienne liberté. Ses mefures & fes confeils ne purent être fi fecrets que le tyran n'en fût averti par fes émiffaires. Zenon fut arrêté & livré aux fatellites de Phalaris, qui lui firent souffrir les plus cruels tourmens, pour découvrir fes complices. Cette cruelle exécution fe fit en présence du peuple, qui étoit accouru en foule à ce fpectacle. Loin de fe laiffer abattre par la Tome VI. Cc douleur, ce philofophe courageux ramal fant toutes les forces, reprocha fi vivement au peuple qui l'entouroit fon efclavage honteux & fa foibleffe; que fans délibérer davantage le peuple courut fe jetter fur le tyran & l'affomma à coups de pierres. ZENON, (autre) condamné à mort. Un autre Zenon qui avoit confpiré contre la vie du tyran Clearque, fut convaincu d'avoir cherché à l'affaffiner, & ne pouvant croire qu'il eût formé ce deffein fans avoir de complices, Clearque le fit appliquer à la queftion pour le forcer de les déclarer. Au milieu des tourmens Zenon feignit d'avoir quelque chofe de conféquence à révéler; on le détacha du chevalet, & Clearque s'étant approché, préfenta l'oreille pour l'écouter; Zenon faifit auffitôt cette oreille avec fes dents, & il fut impoffible de l'en détacher que lorsqu'il l'eut arrachée. On imagine aifément que le tyran furieux condamna le philofophe à mourir dans les tourmens les plus horribles. Zenon les fupporta avec courage, & reçut la mort avec joie. Fin du fixieme & dernier volume. Pierre. ibid. Tribunal du grand-maître, appellé préfet du facré palais apoftolique. Tribunal du cardinal doyen. La Daterie apoftolique. Congrégation de Lorette. Congrégation d'Avignon. 63 ibid. ibid. 65 ibid. ibid. Congrégation des Rits. 66 Congrégation Firmana. ibid. Congrégation de la Vifite. ibid. Congrégation des indulgences. Tribunaux fupérieurs de Rome. Tribunal de la fignature de juftice. ibid. 67 |