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. 4. Hier. de

.Script. in Jac.

ap. Eufeb. 11. hift.c.23.1

gneur parce qu'il étoit parent de J. C. fils d'Alphée & de Marie fœur de la fainte Vierge. Ce furent faint Pierre & les deux fils de Zebedée, faint Jacques & faint Jean qui le choifirent évêque; fans lui difputer cet honcur, ni fe prévaloir des marques de préference que le Seigneur leur avoit Epiph.haref.29 données. On dit que pour marque de fa dignité il portoit fur le front une lame d'or. Il fut faint, c'eft à dire confacré à Dieu, dés le ventre Hegefip. shift. de fa mere: il ne but jamais de vin, ni ne mangea d'aucun animal: le rafoir ne paffa point fur fa tête: il ne fe baignoit,ni ne fe frottoit point d'huile: grande aufterité en païs chaud. Il avoit feul permiflion d'entrer dans le fanctuaire : parce qu'il ne portoit point de laine, mais feulement du linge. Dans le temple on le trouvoit à genoux demandant pardon pour le peuple: ce qu'il faifoit fi continuellement, que fes genoux s'étoient endurcis comme ceux d'un chameau. L'excellence de fa vertu le faifoit nommer le jufte, & en fyriaque Oblia, c'est-à-dire le rempart du peuple : ou plûtôt Ophila la fortereffe de Dieu. Il gouverna l'église de Jérufalem vingt-neuf ans.

VI. Martyre de S. Etienc.

Act. VI 8.

S. Etiene le premier des diacres étant plein de grace & de force faifoit de grands miracles; & prêchoit librement J. C. Quelques Juifs des provinces s'éleverent contre luy. Il y en avoit de libertins, c'est-à-dire en latin affranchis: & l'on croit qu'ils portoient ce nom, parce qu'ils avoient été emmenez en Italie efclaves des Romains, &

Jofeph contr.

1003. E.

depuis mis en liberté. Il y en avoit de Cyrenéens, defcendus de ceux que le premier des Ptolomées avoit tranferés à cette partie d'Afrique. Il y en Ap. lib. z. p. avoit d'Alexandrie, de Cilicie & d'Afic. Comme ils ne pouvoient resister à S. Eftienne dans la difpute : ils fufciterent des faux témoins, qui l'accuferent d'avoir blafphémé contre Moïfe & contre Dieu : & d'avoir dit: que JESUS de Nazareth détruiroit le lieu faint & changeroit les traditions. Il fut pris & amené dans le confeil, où il rendit compte de fa doctrine: montrant par l'hiftoire du peuple de A. vII. Dieu depuis Abraham, & par les témoignages des prophetes: que la religion n'étoit point attachée à la terre fainte, ni au temple: que les Juifs avoient toûjours rejetté ceux que Dieu leur avoit envoïés, pour les délivrer & lui avoient toûjours réfifté. Levit xX1▼ 14. Ce difcours les mit en fureur: ils le traînerent cod.Talm.San. hors la ville & le lapiderent. C'étoit le fupplice des blafphémateurs & des féducteurs.

C. VII. n. 4.

7.

Un des plus échauffés contre lui étoit un jeune homme de Cilicie nommé Saul. Il gardoit les manteaux des témoins; qui fuivant la loi jet- Deut. xvII. 7. toient les premieres pierres contre celui qu'on la- San.c. v. n. 4. pidoit. S. Eftiene en mourant fe mit à genoux & cria à haute voix: Seigneur ne leur imputez pas ce peché. Ce fut le premier martyr, c'est-à-dire en Grec témoin: parce qu'il fut le premier qui mourut pour le témoignage de la doctrine de J. C. Des hommes pieux l'enfevelirent & firent un grand deüil pour lui, montrant ainsi qu'ils 4. VILT.

n.5.6.

Sanhedr. e. vI. ne le tenoient pas pour condamné. Car ceux qui l'étoient légitimement étoient privez de la fépulture de leurs ancêtres & on n'en faifoit point de Ag ferm.31.de deüil. On dit même que les fideles garderent des pierres dont S. Eftiene avoit été lapidé.

diverf.alias 323

22.2.

Act. VIII. I. Cependant il y eut une grande perfecution contre l'églife qui étoit à Jerufalem; & tous les fideles fe difperferent par la Judée & la SamaA.XXVI. 10. rie, hors les apôtres. Plufieurs toutefois furent emprisonnez à Jerufalem: plufieurs condamnez & executez à mort, contre lefquels Saul dit fon avis comme les autres. Les princes des prêtres lui avoient donné pouvoir, en vertu duquel il en fit punir plufieurs par les fynagogues; les contraignant de blafphémer contre J. C. Il entroit dans les maisons, prenoit tout, hommes & femmes & les mettoit en prison. Les fideles difperfés à cette occafion ne s'étendirent pas feulement dans la Palestine, mais dans la Phénicie, l'Ifle de Chipre, & jufques à Antioche; & ce fut comme une Athan homil. femence répandue pour fructifier plus loin; car de fem. p. 10:2, ils préchoient par tout l'évangile, ne l'annonçant toutefois encore qu'aux feuls Juifs. Un difciple nommé Ananias alla à Damas, & y affembla une églife.

A. VIII.3.

A. x1. 19.

B.

VII. Converfion de Samarie.

A. VIII.S

Saint Philippe le fecond des diacres vint à Samarie, & y prêcha J. C. car encore que les Samaritains fuffent regardez par les Juifs comme heretiques, ils n'étoient pas comptez entre les Gentils. Ils avoient la circoncifion & faifoient profeffion d'adorer le

vrai Dieu fuivant la loi de Moife. Les Samaritains écouterent Philippe voyant les grands miracles qu'il faifoit; plusieurs furent baptifés & la ville fut remplie de joye. Il y avoit à Samarie un nommé Simon natif de Gitthon dans la même province. Il étoit magicien, fe difoit un grand perfonnage, & avoit long-tems abusé le peuple de ses prestiges : enforte que tous l'écoutoient & le nommoient la grande vertu de Dieu. Il fe fit alors baptifer comme les autres, étonné des grands miracles qu'il voyoit. Les apôtres qui étoient à Jérufalem, ayant apris que Samaris avoit receu l'évangile, y envoyerent faint Pierre & saint Jean, qui étant arrivés, prierent pour eux & leur impoferent les mains, afin qu'ils receuffent le faint Efprit. Car ils n'étoient encore que bap

tifés.

Simon le magicien voyant que par l'impofition des mains des apôtres on recevoit le faint Efprit: qui fe rendoit alors fenfible, par le don des langues, des guérisons & des autres miracles: Simon voyant ces merveilles, offrit de l'argent aux apôtres, & leur dit : Donnés - moi aufli ce pouvoir que tous ceux à qui j'imposerai les mains reçoivent le faint Efprit. Saint Pierre lui dit: Que ton argent periffe avec toi, puifque tu crois pouvoir acheter le don de Dieu : & l'exhorta à faire pénitence. Mais Simon ne fe convertit point au contraire il abufa du nom de J. C. pour faire une fecte particuliere: il fut le plus

Tome I.

C

Jutin. 2. Apo

log.p.69 C.

cais. 1615.

VIII.

Herefies de Si

cien.

· Item, l.1. c. 20.

Justin, ibid.

I p. 274.

grand adverfaire des apôtres, & le premier auteur d'herefic.

Il difoit qu'il étoit la fouveraine puiffance, qui mon le magi- fouffroit d'être nommée comme les hommes vouloient qu'il avoit paru entre les Juifs comfis.edid.1630. me Fils, à Samarie comme Pere, chés les autres Origin Celflib. nations comme faint Efprit. Il menoit avec lui une femme nommée Helene, ou Selene, c'est àdire lune, qu'il avoit achetée à Tyr, où elle étoit efclave proftituée. Il la nommoit la premiere conception de fon efprit, la mere de toutes chofes, par qui il avoit fait les anges & les archanges. Il difoit que cette pensée fortant de lui & connoiffant fes volontés, étoit defcendue en bas & avoit engendré les anges & les puiffances, qui avoient fait le monde; qu'ils avoient arrêté leur mere par envie ne voulant pas que l'on crût qu'ils cuffent été produits par un autre. Car pour lui, qui étoit le pere, ils ne le connoiffoient point du tout. La pensée étant ainfi détenuë par les anges, anges, ils lui avoient fait fouffrir toutes fortes d'affronts, pour l'empêcher de remonter à fon pere, ils l'avoient enfermée dans un corps, en forte que de fiécle en fiécle elle avoit paffé, comme d'un vaisseau à l'autre, dans les corps de diverfes femmes. Elle étoit la belle Helene caufe de la guerre de Troye. Le poëte Steficore avoit perdu la veuë, pour avoir médit d'elle: & l'avoit recouvrée, quand il s'étoit repenti, chantant à fa loüange la fameufe palinodie. Passant de corps en corps elle avoit été

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