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public, & mis les freres en priere, avant que de commencer. Son deffein fut de réfuter les hére

3.

tiques qui nioient la divinité de J. C. entr'autres Epiph. har. 30. mi Ebion & Cerinthe, & d'èxpliquer les premiers temps de fa prédication, avant la prifon de S. Jean-Baptifte. Il écrivit en grec, qui étoit la langue du païs.

Aug. c. ga

Ce fut contre ces mêmes erreurs qu'il écrivit fes trois épîtres, à peu prés dans le même temps, c'est-à-dire à la fin de fa vie. La premiere eft gé- Pofid. in indica nerale, & portoit autrefois le nom des Parthes, comme leur étant adreffée. Soit que S. Jean y eût prêché l'évangile, foit qu'il écrivît aux Juifs convertis, difperfez dans l'empire des Parches: comme S. Pierre à ceux de Pont & de Galatie..

S. Jean commence ainfi cette épître : ce qui étoit du commencement ce que nous avons veû de nos yeux : ce que nous avons confideré : ce que nos mains ont touché du Verbe de vie : ce que nous avons veû & oüi, nous vous l'anonçons. Il dit enfuite: Mes chers enfans, nous fom- 1. f. 11. 3. mes à la derniere heure: & comme vous avez oüi dire l'antechrift vient : & maintenant il y a plufeurs antechrift. Ils font fortis de nous, mais ils n'étoient pas d'entre nous. Et enfuite : Qui eft le menteur, finon celui qui dit que JESUS n'eft pas le Chrift? Celui-là eft un antechrift. Quiconque nie le Fils, n'a pas même le Pere, Pour vous, que ce que vous avezoüi du commencement demeu Le en vous. Il dit encore : Mes chers enfans, ne Tome 1. s f

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croyez pas à tout efprit. Mais éprouvez les efprits, pour voir s'ils font de Dieu: car plufieurs faux prophetes ont paru dans le monde. Tout efprit qui confeffe que J. C. eft venu dans la chair, eft de Dieu, & tout efprit qui divife Jesus n'est pas de Dieu, & celui-là eft l'antechrift que vous avez oui dire qui vient; & il est déja dans le monde. Et enfuite: Quiconque confeffera que Jesus eft fils de Dieu, Dieu demeure en lui: & lui en Dieu. Et encore: Quiconque croit que Jesus eft le Christ, celui-là eft né de Dieu. Et encore: Qui croit au fils de Dieu, a le témoignage de Dieu en foi: qui ne croit pas au Fils, fait Dieu menteur; parce qu'il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu de fon Fils. Ainfi parle l'apôtre S. Jean dans fa premiere épître.

La feconde eft adreffée à une dame nommée Electe, & à fes enfans. Il les congratule de ce qu'ils font demeurez dans la verité & dans la doctrine, qu'ils ont receue du commencement Car, ajoûte-t-il, plufieurs féducteurs ont paru dans le monde, qui ne confeffent pas que J. C, foit venu dans la chair. Celui-là eft un féducteur & un antechrist. Et enfuite: Si quelqu'un vient à vous, & n'apporte pas cette doctrine, c'est-à-dire la doctrine de J. C. ne le recevez pas dans votre maison, & ne lui dites pas même bon jour. Car qui lui dit bon jour, participe à fes mauvaises œuvres. J'avois beaucoup d'autres choses à vous écrire, mais je n'ai pas voulu les confier au papier

& à l'encre. Car j'efpere être bientôt chez vous, & vous les dire de bouche; afin que votre joye foit pleine. Les enfans de votre fœur Electe vous falüent.

La troifiéme épître de l'Apôtre S.Jean eft adreffée à un nommé Caïus, qu'il loue de fa fermeté dans la foi, & de fa charité envers les freres étrangers. Ils en ont, dit-il, rendu témoignage en prefence de l'église; & vous avez bien fait de les fecourir d'une maniere digne de Dieu : car ils ont entrepris ce voyage pour fon nom, ne prenant rien des gentils. Nous devons donc recevoir ceux qui font de la forte: afin que nous cooperions à la verité. J'aurois peut-être écrit à l'église: mais Diotréphes, qui aime à tenir chez eux la premiere place, ne nous reçoit pas. C'eft pourquoi, fije viens, je l'avertirai des œuvres qu'il fait, & des difcours malins qu'il tient contre nous, & non content de ne pas recevoir les freres, il le défend à ceux qui les reçoivent, & les chaffe de l'églife. Enfuite: Tout le monde rend témoignage à Demetrius; & la verité même. il finit ainfi. J'avois bien des choses à vous écrire : mais je n'ai pas voulu vous les écrire avec l'encre & la plume:: j'efpere vous voir bientôt, & nous nous entretiendrons de vive voix. La paix foit avec vous. Nos amis vous falüent. Salüez nos amis par leur nom. En ces deux dernieres lettres S. Jean ne fe nomme pointautrement, quele vieillard,ou le prê tre:car le mot grecPresbyteros fignifie l'un & l'autre.

3. Fo. 6i

124

Her. in Gal. VI 10. lib,

Script.

3.

Dans ces derniers temps de fa vie, à peine alloit-il encore à l'églife entre les mains de fes difciples, qui le portoient. Comme il n'avoit plus la force de parler long-temps de fuite, il ne faifoit à chaque affemblée que repeter ces paroles : Mes chers enfans, aimez-vous les uns les autres. Enfin Les difciples ennuyez de cette repetition, lui dirent:Notre maître, pourquoi nous dites-vous toûjours la même chofe? Il repondit, parce que c'est le commandement du Seigneur; & pourvû qu'on l'execute il fuffit. Il mourut l'an foixante-huit, aAn. 99. prés la paffion, quatre-vingt-dix-neuf de J. C. & fut enterré prés la ville d'Ephefe.Son évangile, & Les trois épîtres font, quant à l'ordre du temps, les dernieres de toutes les faintes écritures dictées par l'esprit de Dieu. Si ce n'est que l'épître de S. Jude foit plus nouvelle. Car elle paroît écriteaprés la mort des autres apôtres.

Jud. 18.

LVI.

Elle ale même fujet, & contient en substance Epâtre de S. Jude la même doctrine, que la feconde épître de S. Pierre étant contre les mêmes heretiques c'est-à-dire les Nicolaïtes, & leurs femblables. L'apôtre y fait mention du combat de l'archange S. Michel contre le démon, touchant le corps de Moïfe, dont il étoit parlé dans un livreapocryphe, nommé l'enlevement de Moïse. Il y cite encore une paffage du livre qui paffoit sous le nom du patriache Enoch, le feptiéme depuis Adam. Ces livres fetrouvent auffi citez par quelques-uns fum, lib. x, c. 3. des plus anciens peres. Mais de ce que S. Jude les

Tertull. de cul.

cite, on ne doit pas conclure qu'ils les approu- Hier.in Tit..2 vent comme divins: puifque S. Paul a cité même des poëtes prophanes. Le S. Esprit nous a marqué par ces citations, quelques veritez contenues en ces ouvrages, fans autorifer le refte. S. Jude Fid. 124 parle des Agapes ou festins de charité, que les heretiques qu'il combat profanoient par leurs débauches. Cet apôtre S. Jude, furnommé Thadée, ou Lébée, étoit frere de S. Jaques l'évêque de Jerufalem.

L'VIT. Epître de S. Bar

On peut rapporter au même temps l'épître de S. Barnabé apôtre du fecond ordre: qui du moins nabé. Doctrine. eft écrite aprés la ruine de Jerufalem. Elle contient deux parties: la premiere de doctrine, principalement contre les Juifs: la feconde de morale. Aprés une preface pleine de charité & de tendreffe; il montre par l'autorité des prophetes, p. 2. edit, Com que Dieu a rejetté les facrifices de l'ancienne loi, pour faire place à l'oblation humaine de la loi nouvelle de J. C. qui n'impose point un joug de neceffité. Il montre par les mêmes autoritez, que les jeûnes ne font point agréables à Dieu, fans les bonnes œuvres que les derniers temps. prédits par Daniel font venus, que nous ne devons pas croire les Juifs, quand ils difent que. leur alliance est la nôtre. La leur étoit marquée la loi, écrite fur les tables de pierre; que par Moïse brifa, pour montrer qu'ils l'avoient perdue par leur idolâtrie: mais l'amour de J. C. eft empreint dans nos cœurs. Il vient à la paffion de

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C. S

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