Imágenes de páginas
PDF
EPUB

re

de J. C. Et enfuite: Si en peu de temps j'ai contracté avec votre évêque une telle amitié, qui n'est pas humaine, mais fpirituelle: combien êtes-vous plus heureux, vous qui lui êtes unis comme l'églife a J. C. & J. C. au pere, afin que tout s'accorde en union. Que perfonne ne fe trompe: quiconque eft feparé de l'autel, eft privé du pain de Dieu. Car fi la priere d'une ou d'eux personnes a une telle force, combien plus celle de l'évêque & de toute l'églife. Celui donc, qui ne vient pas à l'affemblée, eft un fuperbe, & fe féProv, 111. 34. pare lui-même. Car eft il écrit: Dieu refifte aux fuperbes. Prenons donc garde à ne pas refifter à l'évêque, afin d'être foumis à Dieu. Et plus on voit l'évêque garder le filence, plus on le doit craindre. Cartous ceux que le pere de famille envoye pour le gouvernement de fa maison, nous. devons les recevoir comme celui qui les envoye

fec. 70.

Il est donc évident que nous devons regarder l'évêque, comme le Seigneur lui-même. Au refte, Onéfime eft le premier à louer hautement le bon ordre qui est en vous: c'est-à-dire que vous vivez tous felon la verité, qu'aucun herefie n'habite chez vous, que vous n'écoutez perfonne plus que J. C.

Car il y a des trompeurs, qui fe parant du nom de Dieu, font des chofes indignes de lui. Vous devez les éviter, comme des bêtes farouches. Ce sont des chiens enragez, qui mordent en cachete. Donnez-vous-en de garde, ils font diffi

Sanod. p. 9 22.

dial. 1. p. 34.

[ocr errors]

347 ciles à guerir. Il n'y a qu'un medecin corporel & Abanaf de fpirituel, engendré & éternel, Dieu en l'homme, Theodor. vraye vie dans la mort; qui eft de Marie & de Dieu: premierement paffible, & puis impaffible, J.C.M.S. Et enfuite: J'ai fçu qu'il a paffé chez vous des gens qui tiennent une mauvaise doctrine: mais vous avez bouché vos oreilles pour ne la pas recevoir. Et un peu aprés: Je suis ravi de l'honneur que j'ai, de vous entretenir par cette lettre; & de me réjouir avec vous de ce que dans la veuë d'une autre vie, vous n'aimez que Dieu feul. Vous priez auffi fans ceffe pour les autres hommes. Car il y a efperance qu'ils fe convertiront, pour jouir de Dieu. Donnez-leur done moyen de s'inftruire, du moins par vos œuvres. Opofez à leurs emportemens, votre douceurs à leurs paroles hautaines, votre humilité? à leurs injures, vos prieres; à leurs erreurs, votre, fermeté dans la foi; à leur ferocité, votre humanité. Gardons-nous de les imiter: mais foyons leurs freres par la complaifance, & cherchons à imiter le Seigneur. Que ce foit à qui fouffrira le plus d'injuftices, de pertes & de mépris. Enfuite parlant de J. C. C'est pour lui que je porte mes chaînes, ces perles fpirituelles. Puiffe- je ressusciter avec elles par vos prieres, dont je défire d'être toûjours participant, & d'être mis au rang des chrétiens d'Ephefe, qui ont toûjours été d'accord avec les apôtres, par la vertu de J.C. Je fai qui je fuis, & à qui j'écris. Je fuis condamné, vous avez

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]

receu mifericorde. Je fuis dans le peril, vous êtes
affermis dans la grace. Vous êtes le passage de
ceux que l'on fait mourir pour Dieu : disciples de
Paul, ce faint, ce martyr, ce bienheureux: puif-
fe-je me trouver fous fes pieds, quand je joüirai
de Dieu.

• Il dit encore : L'arbre fe déclare par son fruit:
ainfi ceux qui font profeffion d'être chrétiens, se-
ront connus parleurs œuvres. Car ce n'est pas la
profeffion quifert; mais la foi effective, & la per-
féverance jufques à la fin. Il vaut mieux fe taire
& être : que de parler, & n'être point. Il est bon
d'enfeigner, fi l'on fait ce que l'on dit. Il n'y a
qu'un maître, qui a dit, & tout a été fait :, & ce
qu'il a fait en fe taifant, eft digne du Pere. Celui
qui poffede la parole de JESUS, peut auffi en-
tendre fon filence pour être parfait : pour agir en
parlant, & fe faire connoître en se taifant. Enfui-
te parlant contre les erreurs de fon temps, il dit,
J.C. notre Dieu a été conceu de Marie, felon la
difpofition de Dieu, du fang de David, & du
S. Efprit. Il est né, & a fouffert d'être baptifé pour
purifier l'eau. Le prince de ce monde a ignoré la
virginité de Marie,& fon enfantement, & la mort
du Seigneur: trois myfteres éclatans qui ont été
accomplis dans le filence de Dieu.

S. Ignace finit ainfi cette lettre: Si J. C. m'en fait la grace par vos prieres, je vous écrirai une feconde lettre, où je vous expliquerai ce que j'ai commencé, touchant le myftere du nouvel hom

me J. C. de la foi & de la charité, dont il eft l'objet, de fa paffion & de fa refurrection, principalement file Seigneur me le révele. Car par fa grace vous concourez tous en une feule foi & en un feul J. C. qui felon la chair, eft de la race de David, qui eft fils de l'homme & fils de Dieu : enforte que d'un efprit indivifible vous obéïssez à l'évêque, & aux prêtres : rompant un même pain, qui eft le remede pour l'immortalité, l'anti

dote pour ne point mourir, mais pour vivre tou

jours en J. C. Je donnerois ma vie pour vous, & pour ceux que vous avez envoyez pour la gloire de Dieu à Smyrne, d'où je vous écris. Je rends graces à Dieu, & j'aime Polycarpe comme je vous aime. Souvenez-vous de moi, comme J. C. de vous. Priez pour l'églife de Syrie, d'où on m'emmene à Rome enchaîné, moi qui suis le dernier de cette église, où Dieu m'a fait la grace de me trouver pour fa gloire. Je vous faluë en Dieu le Pere, & en J. C. notre commune efperance. Telle eft l'épître de S. Ignace aux Ephefiens..

Dans l'épître aux Magnefiens, aprés la falutation, il dit: Ayant l'honneur de porter un nom d'une dignité divine, à cause de mes chaînes, je chante la gloire des églifes, & leur fouhaite l'union de la chair & de l'efprit de J. C. notre perpetuelle vie, de la foi & de la charité, que rien ne furpaffe; & ce qui eft le principal, de JESUS. & du Pere: par qui nous fouffrirons toutes les infultes du prince de ce fiécle; & nous nous enfuirons, pour jour

X x iij

V I.

Epitre aux Magnefiens.

de Dieu. Puis donc que j'ai eu l'avantage de vous voir, par Damas votre évêque digne de Dieu, & les dignes prêtres Baffus & Apollonius, & mon confrere le diacre Sotion: puiffe-je jouir de lui, puifqu'il eft foumis à l'évêque comme à la grace de Dieu, & aux prêtres comme à la loi de J. C. Vous ne devez pas abufer de l'âge de votre évêque, mais lui rendre tout refpect, fuivant la puiffance de Dieu le pere: ainfi que j'ai veu faire aux saints prêtres, qui ne prennent pas avantage de fa jeuneffe apparente mais lui cedent comme prudens felon Dieu. Ou plûtôt ce n'est pas à lui qu'ils cedent; mais à l'évêque de tous, au Pere de J. C. Vous devez donc, en l'honneur de celui qui le veut, obéir fans aucune diffimulation: puifque ce n'eft pas cet évêque vifible que l'on trompe, mais on offense l'invisible: on n'a pas affaire ici aux hommes; mais à Dieu qui voit les chofes cachées...

Il faut donc être chrêtiens, non-feulement en avoir le nom : comme ceux qui reconnoiffent de nom un évêque, & font tout fans lui. Je ne vois pas qu'ils foient en bonne confcience : puifque leurs assemblées ne se font pas feurement, seson le précepte. Toutes choses prennent fin. Nous fommes également proches de la mort & de la vie. Chacun va à fon lieu. Il y a comme deux monnoyes, celle de Dieu, & celle du monde, chacune à fon caractere propre: les infideles ont celui du monde, les fideles ont en la charité le cara

« AnteriorContinuar »