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tere de Dieu par J. C. Si nous ne fommes difpofez à mourir pour imiter sa passion, sa vie n'est point en nous. Puis donc que dans les perfonnes. que j'ai dites, j'ai veû toute votre multitude en foi & en charité : je vous exhorte à faire tout en la concorde divine, l'évêque préfidant à la place de Dieu, & les prêtres à la place du fénat des apôtres les diacres qui me font fi chers, comme ceux à qui eft confié le myftere de J. C. qui étoit avant les fiecles avec le Pere, & a paru à la fin. Et enfuite: Comme le Seigneur n'a rien fait, ni par lui, ni par fes apôtres, fans le Pere, auquel il eft uni ainfi ne faites rien fans l'evêque & les prêtres. N'effayez pas même de trouver rien de raifonnable en particulier. Mais n'ayez tous enfemble qu'une pensée & une efperance: faites les mêmes prieres & les mêmes vœux, avec une charité & une joye fans reproche. Rien n'eft meilleur que J. C. qui eft un. Courez enfemble comme à un feul temple de Dieu, à un feul autel, à un feul J. C. qui eft forti d'un feul Pere, eft en lui feul & eft allé à lui feul.

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Ne vous égarez pas dans les opinions étrangeres, ni dans les anciennes fables, qui font inutiles. Si nous vivons encore felon la loi, c'est avouer que nous n'avons pas receu la grace. Car les divins prophetes ont vécu felon J. C. & c'eft pourquoi ils ont été perfecutez: étant infpirez par fa grace pour perfuader aux incredules, qu'il n'y a qu'un Dieu, qui s'est manifefté par J. C. fon

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3. 74

V. Not. Co

Fils: fon Verbe éternel, qui n'est pas forti du filence. Par ces dernieres paroles S. Ignace conider.& Voff damne ceux qui difoient, que le filence ou Sigé, dont ils faifoient comme une perfonne, avoit été en Dieu, avant qu'il proferât fon Verbe. Ce qui fut depuis relevé & amplifié par l'heretique Valentin. S. Ignace ajoûte, que les prophetes étoient en efprit les difciples de J. C. & l'attendoient comme leur maître. Il rejette les noms des diverfes fectes, en difant: Apprenons à vivre selon le . 10. chriftianifme: car celui qui porte un autre nom, n'est point de Dieu. Et enfuite: Il est abfurde de nommer J. C. & judaïfer. Car ce n'eft pas le chriftianifme qui s'eft converti au judaïsme, mais le judaïfme au chriftianisme.

Ce que j'en dis, mes chers freres, n'est pas que je connoiffe aucun de vous ainfi difpofé: mais comme le moindre de vous, je veux vous préferver de l'apât des vaines opinions. Et encore : Tout enchaîné que je fuis, je ne vaux pas un de vous qui êtes libres. Je fai que vous ne vous enAlez

pas, car vous avez J. C. en vous : & quand je vous loüe, vous en êtes confus. Et enfuite : Souvenez-vous de moi en vos prieres, afin que j'atrive à Dieu : & de l'église de Syrie, dans laquelle je ne mérite pas d'être compté. Les Ephefiens vous faluent de Smyrne, d'où je vous écris; & où ils font venus pour la gloire de Dieu comme vous. Ils m'ont foulagé en tout. Polycarpe évêque de Smyrne, & les autres églises vous faluent

en

jiens.

VI.

en l'honneur de J. C. Soyez ferme en la concorde divine; poffedant l'efprit indivisible, qui est J.C. Telle eft l'épître de faint Ignace aux Magnéfiens. L'épître aux Tralliens commence ainfi, aprés Epître aux Tralla falutation. Je fai que vos pensées font pures, vos cœurs unis, & votre patience non paffagere, mais comme naturelle: ainfi que je l'ai appris de Polybe votre évêque, qui eft venu à Smyrne, par la volonté de Dieu, & de J. C. & s'eft tellement réjoui avec moi des chaînes que je porte pour J. C. que j'ai veû en lui toute votre multitude. Et enfuite : Tant que vous êtes sujets à votre évêque comme à J. C. il me femble que vous vivez, non felon l'homme, mais felon J. C. Et encore: Il est donc neceffaire, comme vous le pratiquez, de ne rien faire fans l'évêque : mais d'être foumis même aux prêtres comme aux apôtres. Il faut auffi que les diacres, miniftres des myfteres de J. C. plaisent à tous en toutes manieres. Car leur ministere ne regarde pas le boire & le manger, mais le fervice de l'églife de Dieu : ils doivent donc éviter comme le feu de s'attirer des reproches. Tous auffi doivent refpecter les diacres, v.not. Coteler. comme établis par l'ordre de J.C. l'évêque, comme celui qui eft l'image du Pere: les Prêtres, comme le fenat de Dieu, comme la compagnie des apôtres. Sans eux on ne doit point parler d'églife. Je fuis perfuadé que vous en penfez de même. Car j'ai receu le modele de votre charité, & je l'ai avec moi en la perfonne de votre évêque: Tome 1.

Y y

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dont le feul exterieur eft une grande inftruction. Sa douceur eft fa force, & je croi que les impies même le refpectent.

J'ai de grands fentimens de Dieu : mais je me mesure moi-même, de peur que la gloire ne me perde. Car c'est à prefent que je dois craindre le plus ; & ne me pas arrêter à ceux qui m'enflent. Ceux qui me parlent me bleffent. J'aime à fou frir, il est vrai: mais je ne fai fi j'en fuis digne. Plufieurs ne s'apperçoivent pas de la jaloufie, qui me fait une cruelle guerre. J'ai donc befoin de la modeftie, qui détruit le prince de ce monde, Ne puis-je pas écrire les chofes celeftes? Mais comme vous êtes encore enfans, je crains de vous. nuire : & que ce que vous ne pourriez comprendre, pardonnez-le moi, ne vous fuffoque.Car encore que je fois enchaîné, & que je puiffe connoître les chofes celeftes, les places des anges, les rangs des principautez, les chofes visibles & invisibles: il ne s'enfuit pas que je fois déja difciple. Il nous manque bien des chofes, afin que Dieu ne nous manque pas. Il les exhorte enfuite à fe donner de garde du poifon des heretiques, à s'attacher à l'évêque, & à l'unité de l'églife, &

continuë.

Soyez donc fourds quand on vous parlera fans J. C. qui eft de la race de David, qui eft né de Marie veritablement, qui a bû & mangé, qui a été veritablement perfecuté fous Ponce Pilate veritablement crucifié & mort à la vûe de tout

que

ce qui est au ciel, en la terre, & fous la terre,
Qui eft veritablement reffufcité des morts, par la
puissance de son Pere: qui nous reffuscitera de
même, nous qui croyons en lui. Que s'il n'a souf-
fert qu'en apparence, comme difent quelques im-
pies, je veux dire les incredules, qui ne font eux-
mêmes qu'en apparence: pourquoi fuis-je en-
chaîné? pourquoi defire-je de combattre les bê-
tes? Je meurs donc en vain : non affurément je
ne ments pas contre le Seigneur. Il ajoute enfui-
te. Je fouhaite que vous m'écoutiez en charité,
afin que ma lettre ne foit pas un témoignage con-
tre vous. Priez auffi pour moi, qui ai besoin de
votre charité en la mifericorde de Dieu : afin
je fois digne de jouir du partage qui m'eft defti-
né, & que je ne fois pas réprouvé. La charité des
Smyrniens & des Ephefiens vous falue. Souve-
nez-vous en vos prieres de l'églife de Syrie, dans
laquelle je ne fuis pas digne d'être compté, étant
le dernier d'entre eux. Je vous dis adieu en J. C.
Soyez foumis à l'évêque & aux prêtres, fuivant
le commandement de Dieu : & chacun en parti-
culier aimez-vous d'un cœur indivifible. Puiffe
mon esprit vous sanctifier: non-feulement à pre-
fent, mais quand je jouirai de Dieu. Je suis enco-
re dans le peril: mais le Pere eft fidele, pour ac-
complir par J. C. ma priere & la vôtre. Puiffiez-
vous être fans tache devant lui. Ainfi finit l'épître
aux Tralliens.

S. Ignace trouvant à Smyrne des Ephefiens qui

B. ILA

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