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Epiph. har. 41.4.
Tort, Prafor. 51.

XXXI.

Martyre de Sain

de fes fils.

cera p. 18,

Il enfeigna d'abord en Syrie, & fuivit la tradition de Simon le magicien & de Saturnin. Il mettoit deux principes, c'est-à-dire deux Dieux; un bon, & un mauvais, qu'il faifoit créateur du monde & auteur de la loi. Il difoit que le Christ étoit fils du bon Dieu, qu'il n'étoit point né, & n'avoit "oint souffert réellement. Il admettoit la refurction de l'ame, non de la chair; & ne recevoit que l'évangile de S. Luc; encore ne le recevoit-il pas tout entier.

L'empereur Adrien bâtit à Tibur prés de Rome te Symphorofe, & une maifon de campagne, ou plûtôt un palais maAta Mart. fin- gnifique : où il réprefenta tout ce qu'il y avoit de plus curieux dans toutes les provinces. Ayant achevé ce palais, il voulut le dédier par des ceremonies payennes, & commença à facrifier, pour faire parler les oracles des idoles. Les démons répondirent: La veuve Simphorofe, avec ses sept fils, nous déchire tous les jours, en invoquant fon Dieu; fi elle facrifie avec fes fils, nous promettons d'accorder tout ce que vous demandez. Adrien la fit arrêter avec les fils, & d'abord il les exhorta doucement à facrifier. Simphorofe répondit : Mon mari Gétulius, avec fon frere Martyr. to. Jun. Amantius, étant vos tribuns, ont fouffert divers tourmens, pour le nom de J. C. plûtôt que de facrifier aux idoles, & ont vaincu vos démons par leur mort: choififfant d'être décolez, plûtôt que de fe laiffer vaincre. La mort qu'ils ont foufferte, leur a attiré l'ignominie devant les hommes &

la gloire devant les anges: & maintenant ils joüiffent dans le ciel de la vie éternelle.

L'empereur Adrien dit à Symphorose: Ou sacrifie aux dieux tout-puiffans avec tes fils : ou je te ferai offrir toi-même en facrifice avec eux.Symphorofe dit: Vos dieux ne peuvent me recevoir en facrifice: mais fi je fuis brûlée pour le nom de J. C. mon Dieu, je rendrai les flâmes de vos démons plus cuifantes. L'empereur dit : Choifis l'un des deux, ou de facrifier à mes dieux, ou de finir miserablement. Symphorofe répondit: Vous croyez que la crainte me fera changer, moi qui defire de repofer avec mon époux, que vous avez fait mourir pour le nom de J. C. L'empereur Adrien la fit conduire au temple d'Hercule, où on lui donna des foufflets, & enfuite on la pendit par les cheveux. Et comme elle demeuroit ferme en fa fainte résolution, il la fit jetter dans le fleuve avec une grande pierre au cou. Son frere Eugene, un des principaux du confeil de Tibur, recueillit fon corps & l'enfevelit proche de la même ville.

Le lendemain l'empereur Adrien fe fit amener fes fept fils tous ensemble: les ayant exhortez en vain a facrifier, & voyant que fes menaces mêmes étoient inutiles il fit planter fept pieux autour du temple d'Hercule, où on les étendit avec des poulies, & on les fit mourir diversement. Le premier nommé Crefcent eut la gorge percée: le fecond nommé Julien fut piqué à la poi

Tertull. de an. c.

trine: le troifiéme Nemefius fut frapé au cœur. Les trois fuivans, Primitivus, Juftin& Stacteusfurent percez en differentes parties. Et le feptiéme nommé Eugene fut fendu de puis le haut jusques en bas. Le lendemain l'empereur vint au temple d'Hercule, & commanda d'ôter tous leurs corps ensemble & les jetter dans une fosse pro-` fonde. Les pontifes payens nommerent ce lieu, les fept biothanates. Ce qui fignifioit en grec, & dans le ftile de la magie, des gens morts de mort violente, & particulierement des fuppliciez. Enfuite la perfecution ceffa pendant dix-huit mois ; alors on rendit aux martyrs l'honneur qui leur étoit deû, & on enfevelit leurs corps avec foin fur le chemin de Tibur à huit milles de Rome. Martyr. R. Ufu. On y voit encore les reftes d'une églife élevée en leur memoire, en un lieu nommé les sept

$7.

Ado. 21. Jun.

Roma Sotter. lib.

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freres.

L'empereur Adrien avoit adopté pour son fils Lucius Ceïonius Commodus Verus, qui mourut avant lui. Iladopta à saplace Titus Aurelius Fulvius Bojonius, autrement nommé Arrius Antonin, à caufe de fon ayeul maternel.Adrien fut 'cruel à la fin de fa vie, & fit mourir plufieurs perfonnes confiderables. Enfin il tomba malade d'hydropifie en fa mailon de Tibur : & voyant que les remedes ne le foulageoient point, il defiroit la mort. Souvent il demanda du poison, ou une épée, mais perfonne ne lui en donnoit : quoiqu'il promit l'impunité & de l'argent. Même

fon

fon medecin fe tua pour éviter de lui donner du poison. Il fit venir un barbare de la nation des Yazyges nommé Maftor: dont il fe fervoit dans fes chaffes, à caufe de fa force & de fa hardieffe Partie par menaces, partie par promesses, il lui perfuada de le fraper au dessus de la mamelle, à l'endroit que le medecin Hermogene lui avoit montré, pour mourir fans douleur. Mais le Barbare fut saisi de crainte & s'enfuit. L'empereur se lamentoit, de n'avoir pas le pouvoir de se faire mourir, lui qui pouvoit encore faire mourir les autres. Enfin il rompit fa diette: fe mit à boire & manger ce qui ne lui convenoit point, & mourut en criant que la multitude des medecins l'avoit tué. Il étoit âgé de foixante-deux ans, & en avoit regné vingt & un. Son fucceffeur fut son fils adoptif Arrius Antonin, qui fut furnommé le pieux. Il commença à regner auffi-toft, l'an cent trente-huit de J. C.

à

An. 158.

XXXIII

Succesfions d'évê

ques.

143.

An. 141.

Corneille évêque d'Antioche mourut l'an cent quarante & un, aprés avoir gouverné cette églife treize ans. Il eut pour fucceffeur Heron ou Euf. Chron. an. Eros, qui tint le fiege vingt-fept ans. L'année suivante Eumenes évêque d'Alexandrie mourut, & Marc Second lui fucceda. Quelques-uns mettent le commencement du pape Anicet la même année cent quarante-deux, d'autres le different jusques à l'an 150. Mais il eft plus certain que cette Enf. Chron; an. année 150. Celadion fucceda à Marc le Jeune, dans le fiege d'Alexandrie,& le tint quatorze ans.

Tome, I.

Fff

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An. 150.

XXXIV. Herefie de

Marcion.

Tertull. in Mare.

lib.. 1.0.9.

init, Tertull.prefc.

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L'heretique Marcion parut vers ce même temps, fous l'empereur Antonin, environ cent quinze ans aprés la paffion de J. C. qui revient à l'an Epiph. bar. 42. cent quarante-huit de l'incarnation. Il étoit de la province de Pont, de la ville de Sinope, fils d'un évêque catholique. Il paffa fes premieres années en folitude, gardant la continence. Enfuite il corrompit une vierge: & fon pere en fut fi affligé, qu'il le chaffa de l'églife. Car c'étoit un vieillard illuftre par fa pieté, par fon attachement à la saine doctrine, & fon application aux fonctions de l'épifcopat. Marcion eut beau fupplier & demander pardon, il ne put l'obtenir de fon pere; & ne pouvant fouffrir les railleries des autres il vint à Rome, & s'adressa aux anciens prêtres, qui reftoient encore, de ceux que les difciples des apôtres avoient inftruits: mais ils ne voulurent point l'admettre à leur compagnie. Sa jaloufie & le dépit lui firent prendre le mauvais parti, & fuivre l'impofteur Cerdon. Il difoit enfuite à ces faints prêtres Pourquoi ne m'avez-vous pas voulu recevoir ? Nous ne le pouvions, difoient-ils fans la permiffion de votre pere. Il n'y a qu'une foi & une concorde. Nous ne pouvons nous opposer à un homme qui eft notre digne collegue. L'indignation & l'orgueil l'emporta, & il dit: Je déchirerai votre églife, & j'y mettrai une division éternelle.

Tren.c. 1. 29.

Marcion fuivant la doctrine de Cerdon fon maître, établit deux principes, l'un bon, l'au

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