XXXVIII. to 61. B. qu'ils adorent premierement le Dieu éternel au- S. Juftin rapporte enfuite quelques préceptes de la morale de J. C. Ses difcours, dit-il, étoient cours & concis ; car ce n'étoit pas un fophiste : Ggg iij P..61. D. p. 61 B. 1.68. G. : mais fa parole étoit la vertu de Dieu. Et aprés avoir mis les paffages de l'évangile fur la chasteté, & montre qu'il condamne jufques aux penfées, il ajoûte: Il y a plufieurs perfonnes de l'un & de l'autre fexte, qui à l'âge de foixante ou foixante & dix ans confervent la pureté, ayant suivi dés l'enfance la doctrine de J. C. Et je me vante d'en pouvoir montrer de tels, dans toutes les conditions. Car à quoibon parler du nombre infini de ceux, qui de la débauche ont paffé à la vie reglée ? Il continue de rapporter les préceptes de l'évangile: fur l'amour des ennemis, fur l'aumône, & le défintereffement, fur la patience, fur l'obeïffance aux princes.Puis il ajoûte: Ainsi nous n'adorons que Dieu feul: mais nous vous obeïffons avec joye dans tout le refte: vous reconnoiffant pour empereurs & maîtres des hommes, & priant qu'avec la puiffance fouveraine, vous ayez auffi la droite raifon. Que fi vous nous meprifez, tandis que nous prions pour vous, & que nous vous expofons clairement toutes chofes, nous n'y perdrons rien: perfuadez que nous fommes, que chacun fouffrira par un feu éternel la peine que fes actions méritent, & que Dieu lui demandera compte, à proportion de la puiffance qu'il lui a donnée. Voici comme il parle de la generation du Verbe. Nous croyons que nôtre doctrine doit être receuë, parce qu'elle eft vraye, & nous a été enfeignée par J. C. qui feul eft fils de Dieu propre ment engendré étant fon Verbe, son premier né & sa vertu, & fait homme par sa volonté. Et enfuite, ceux qui prennent le Fils pour le Pere, font voir quils ne connoiffent pas même le Pere. & ne favent pas que le Pere de l'univers a un fils, qui étant le Verbe & le premier né de Dieu eft aufft Dieu, & a paru autrefois à Moïse & aux autres prophetes en forme de feu, & en image incorporelle; & maintenant fous vôtre empire s'eft fait homme, par une vierge, felon la volonté du Pere, pour le falut de ceux qui croyent en lui, & a bien voulu être méprifé & fouffrir, pour vaincre la mort par fa mort, & par La réfurrec tion. 1. 96.B.. XXXIX. Preuves par les P. 72. B. 1..72. C. Il prouve la verité de la religion chrétienne par les propheties , que les Juifs lifent comme prophéties. nous. Il explique qui étoient les prophetes, & raporte les principales propheties, qui regardent J.C. Et pour connoître l'accompliffement de celles qui décrivoient la paffion: Vous le pouvez apprendre, dit-il, des actes qui ont été faits sous Ponce Pilate & il renvoye à ces mêmes actes pour prouver que J. C. a guéri des aveugles, & des lépreux, & réfufcité des morts. De peur que p. 74. C. l'on ne prît pour une deftinée fatale la prefcience de Dieu, qui paroît dans les propheties : il ré- p. 80. C. fute cette erreur de la deftinée, & prouve le libre arbitre; par le blâme & la loüange, par le changement des mœurs en bien ou en mal parce qu'il n'y auroit ni vice ni vertu, & que e P.82.B. p. 83. B. p. 89. Ai bien ou le mal ne feroient que dans l'opinion Aprés avoir rapporté les principales propheties, touchant les deux avenemens de J. C. la ruine de Jerufalem, & la vocation des gentils: il ajoûte: Tant de chofes que nous voyons, fuffisent pour mériter raisonnablement la créance de ceux qui aiment la verité, & qui ne font ni vains, ni paffionnez. Mais ceux qui enfeignent les fables de vos poëtes: n'en apportent aucunes preuves, aux jeunes jeunes gens qui les apprennent : & nous montrons pas les p. 92. C.. XL. Impierez & cri Il fe plaint que les chrétiens font les feuls que l'on perfécuté, tandis que l'on fouffre toutes les mes foufferts. autres religions. D'autres, dit-il, adorent des art. 68. D. bres & des fleuves, des rats, des chats, des crocodiles & la plupart des bêtes. Encore tous n'adorent pas les mêmes chofes, le culte eft diférent felon les lieux : enforte que tous font impies, les uns à l'égard des autres. Cependant le feul reproche que vous nous faites, eft que nous n'adorons pas les mêmes dieux que vous, & que nous n'offrons aux morts, ni libations, ni couronnes, ni facrifices. Cependant vous savez bien que les autres ne conviennent pas de ce qu'ils doivent tenir pour dieux, ou pour bêtes, ou pour victimes. Il fe plaint encore, que l'on n'a point per-fecuté les impofteurs, qui depuis l'afcenfion de J. C. ont voulu paffer pour dieux : comme, dit-il, Simon le famaritain du bourg de Gitton, qui du Tome. I. Hhh P. 69. C p. 91. B. |