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Shart. Seu. 12.
Herod. lib.

2.3.0.89

XLVI.
S. 'Narciffe de Je-

Euf.lib. vi.c.gi

noître empereuravec luifon fils aîné Baffien àqui il
donna le nom d'Antonin, & fit Celar fon fecond
fils nommé Géta; c'étoit la 6me année de fon regne.
Narciffe évêque de Jerusalem étoit récomman-
dable par fa vertu & par fes miracles. La nuit de la
veille de pâque l'huile manqua aux diacres, pour fa
allumer les lampes de l'églife:& le peuple en fut
affligé.Narciffe commanda à ceux qui préparoient
le luminaire, de tirer de l'eau à un puits qui étoit là
proche, & de lui apporter;ayant fait fa priere fur
cette eau, il leur ordonna de la verfer dans les lam-
pes,avec une foi ferme & fincere, & elle fetrouva
changée en huile. On en garda chez plufieurs des
fideles, pour memoire du miracle, & il en reftoit
encore quelque peu du temps d'Eufebe de Cesa-
rée; environ fix vingts ans aprés.

Quelques mauvais chrétiens fe fentant coupables, & ne pouvant fouffrir la feverité & la fermeté de Narciffe, confpirerent contre lui & l'accuferent d'un grand crime. Ils furent trois qui confirmerent leur calomnie par de faux fermens. Le premier dit: Si je ne dis vrai, je veux perir par le feu:le second : Je veux être confumé par une fâcheuse maladie: le troifiéme: Je veux perdre la vûe. La vertu de Narciffe & la pureté de fa vie étoit fi connue, que perfonne n'ajoûta foi à cette calomnie:mais il ne la put fouffrir, outre qu'il avoit embraffé depuis long-temps la vraye philofophie. Il fe déroba donc aux yeux du peuple, & paffa plufieurs années dans des lieux deferts & cachez à la campagne. Cependant fes calomniateurs furent punis. Gggg

Tome 1.

Euf. 7: 10.

Quant au premier, le feu prit de nuit à la maison qu'il habitoit, par une petite étincelle, qui y tomba fans qu'on pût en trouver la caufe: & il futbrûlé avec toute la famille. Le fecond perit par une maladie qu'il avoit demandée,dont il fut infecté depuis les pieds jufqu'à la tête. Le troifiéme craignant un pareil jugement de Dieu,confeffa publiquement le crime qu'il avoit commis avec eux d'avoir accufé Narciffe. Il en eut un tel regret, que pleurant continuellement il perdit la vûë.Narciffe ayant difparu, les évêques des églifes voisines jugerent à propos d'établir un autre évêque à Jerufalem. Ils élûrent Dius, qui ne la gouverna pas long-tems & eut pour fucceffeur Germanion: qui mourut peu de tems aprés, & Gordius lui fucceda. Il y avoit alors à Carthage un homme celebre pour fa doctrine & fon éloquence,nomméQuintus Septraité du baptême. timiusFlorens Tertullianus:il eft connu par ce dernier nom. Il étoit né àCarthage même,filsďun centurion des troupes proconfulaires. Il étudia toutes les fciences avec fuccés, & paffoit pour le plus éloquent de fon tems dans la langue latine. Il avoit été payen. Depuis fa converfion il écrivit plufieursouvrages utiles à l'église : savoir de la penitence, du baptême, de l'oraison. Etant jeune il avoit fait pour fe divertir un traité des incommoditez du mariage; toutefois il étoit marié, comme il paroît par les deux livres adressez à sa femme.

XLVII.

Tertullien.

Son

Hier. cont.fovin c.

7.

Sup. lib.3. n. 30.

Le livre du baptême est écrit à l'occasion d'une femme nomméeQuintille, de l'herefiedes Caïnites efpecede Valentiniens,quivouloit combattre lane

c.

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ceffité du Baptême, & en rendre la fimplicité méprifable. Il releve les avantages de l'eau: commen- «. ;. çant à la création du monde, où le S. Esprit étoit porté fur les eaux. Il dit qu'il n'y a point de diférenced'être baptifé dans la mer, dans un étang, une riviere,une fontaine, une mare, un baffin; ni entre ceux queS.Jean a baptifez dans le Jourdin, & ceux que S. Pierre a baptifez dans le Tibre. Il dit qu'il y a un ange faint qui présideau baptême: qu'au fortir de l'eau nous recevons l'onction, d'où vient «. s. lenom de chrétien : qu'enfuite on nous impose la «. 7 main, avec la benediction & l'invocation duS. ELprit où il marque le facrement de confirmation.Il «. 8. dit qu'avant la descente du S. Esprit les apôtres ne donnoient que le baptême de S.Jean, pour préparer à la grace: mais il foûtient que tous furent baptifez, quoique l'écriture ne le dife que de S. Paul. Il prouve la neceffité du baptême sous le nouveauteftament, par le commandement de J.C.Al- Matth. 28. 197 lez, baptifez, & par la menace de ne point entrerau 7o. 3. s. royaume de Dieu. Il dit qu'il n'y aqu'un baptême, comme un Dieu & une églife, puis il ajoûte: Mais on peut & examiner ce qu'il fautobferver à l'égard des heretiques. Ils n'ont aucune part à notre discipline: le retranchement de la communion témoigne qu'ils font étrangers. Ils n'ont ni le même Dieu que nous, ni le même Chrift, ni par conféquent le même baptême, Comme il n'eft point legitime, fans doute il eft nul. Tertullien parle des heretiques de fon temps, qui la plûpart ufoient d'une aurre forme de baptême ou l'entendoient Gggg ij

c. 13.

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c. 16.

6. 17.

c. 18.

C. 19.

autrement que les catholiques: ne croyant ni le même Pere ni le même Fils. Il renvoye au traité qu'il en avoit écrit en grec, & que nous avons perdu. Ilajoûte: Nous avons un fecond baptême: mais unique, comme le premier:c'eft celui du fang.

Le droit de donner le baptême appartient à l'evêque, enfuite aux prêtres & aux diacres, mais par l'ordre de l'évêque, pour l'honneur de l'églife& le maintien de la paix. Les laïques le peuvent auffi donner en cas de neceffité: & celui qui y manquera fera coupable de la perte d'un homme. Il dit, qu'il ne faut pas donner legerement le baptême; mais le differer felon les dispositions de la perfonne, la condition, l'âge: principalement à l'égard des enfans. Il ne faut pas expofer les parains au peril de leur manquer par la mort, ou d'être trompez par leur mauvais naturel. Il veut qu'on les inftruise auparavant, & qu'ils le demandent. On voit ici l'usage des parains, qui répondent pour leurs enfans: & ce que dit Tertullien peut avoir un bon fens ; fi on l'entend des enfans des payens, ou des autres dont l'éducation étoit en peril.Il veut que l'on differe auffi les adultes, qui ne font point mariez, -jufqu'à ce qu'ils fe marient, ou qu'ils foient fortifiez dans la continence.Si on comprend l'importance du baptême: on craindra plûtôt de le recevoir, que de le differer.. Le jour folemnel du -baptême eft la pâque,& enfuite tout l'intervalle jufqu'à la pentecôte. Mais on le peut donner en tout temps & à toute heure. On fe doit préparer aubaptême par des prieres frequentes, des jeûnes,

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des genuflexions & des veilles,& par la confeffion de tous les pechez paffez. C'est beaucoup de ne les pas confeffer publiquement.

ce.

Traité de Tertul

c. 3. 4. de pænitent.

c.

Dans le livre de la penitence, il traite d'abord de XLVIIL cette vertu en general, & dit qu'elle eft neceffaire lien de la peniten. pour tous les pechez du corps ou de l'efprit: d'ac- c; tion ou de pensée, & de volonté. Enfuite il parle de « 6. la penitence,qui prépare au baptême: &dit, qu'il écrit principalement pour les catéchumenes quife voyant affurez de la rémiffion de leurs pechez, par le baptême qu'ils esperoient, vouloient profiter, pour fatisfaire encore leurs paffions du temps qui feur reftoit: & obtenir le pardon, fans en payer le prix qui eft la penitence. Vous pouvez, dit-il, tromper par vos promeffes le miniftre du baptême; mais Dieu garde fon trefor, & n'en laiffe pas approcher les indignes. C'est ce qui fait que l'on en voit tant tomber enfuite. On ne nous lave pas afin que nous ne pechions plus: mais parce que nous avons ceffé de pecher, parce que nous fommes déja lavez dans le cœur. Si nous ne ceffons de pecher qu'aprés le baptême : c'eft plûtôt par neceffité, que par amour de l'innocence.

Il paffe à la penitence qui fuit le baptême: & témoigne qu'il en parle à regret. Il fouhaite que les chrétiens ne connoiffent point d'autre penitence que la premiere, & craint que parlant d'un fecond remede, il femble montrer encore un espace, où il foit libre de pecher. Dieu connoiffant la malice & les éforts du démon, quoique la porte du pardon foit fermée, & qu'il n'y ait plus de baptême à efper Gggg iij

c. 7.

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