Imágenes de páginas
PDF
EPUB

1. Theß, 11. 2

De Philippi, faint Paul & fes compagnons 4. v pafferent à Amphilopolis & à Apollonie, & vinrent à Theffalonique capitale de la Macedoine. Les mauvais traitemens qu'ils avoient soufferts à Philippi, ne les empêcherent pas de prêcher avec confiance à Thessalonique. Les Juifs y avoient une fynagogue; Paul y entra, felon fa coûtume, & durant trois jours de fabat il leur expliqua par les écritures le mystere de J. C. Sa prédication étoit foutenue par les miracles & par les mar- 1.The 1.4i ques du S. Efprit: auffi ne fut-elle pas vaine. Non feulement des Juifs, mais un grand nombre de Gentils qui adoroient déja Dieu, & plufieurs femmes de qualité fe convertirent. Ces nouveaux fideles receurent la prédication des apôtres, non comme la parole des hommes, mais comme la parole de Dieu; ils imitoient les églifes de Judée, & fervirent de modeles à celles de Macedoine & d'Achaïe; confervant la joye du S. Efprit au milieu des afflictions. Les apôtres leur avoient prédit qu'ils en auroient de grandes àfouffrir. Car ils ne les flatoient point, & ne cher- The choient ni la gloire, ni le profit. Ils fe rendoient petits au milieu d'eux comme une nourrice qui careffe fes enfans: Et quoi qu'ils puffent, comme apôtres de J. C. fe faire donner les chofes neceffaires à la vie : ils aimoient mieux travailler jour & nuit, pour n'être à charge à perfonne; & pour donner l'exemple d'éviter l'avarice, l'oifiveté, & l'inquiétude. Il n'y eut que la

[blocks in formation]

1. 111. 47 ibid. 11.5.6.

Phil. IV. 15.

Act. XVII, 6

A. VII. IO.

Chrifft, hic,

seule église de Philippi, dont S. Paul receut quelque fecours temporel : & ils lui en envoyerent deux fois à Theffalonique. C'est ainfi que S. Paul & Silas fe conduifoient en Macedoine.

Les Juifs jaloux de leurs progrés exciterent du tumulte à Theffalonique, par les plus méchans de la populace : & vinrent à la maifon de Jason, chez qui les apôtres logeoient, pour les livrer au peuple. Ne le trouvant point, ils prirent Jason lui-même, & quelques-uns des freres, & les traînerent devant les magiftrats, difant: Il eft venu ici des gens qui troublent le monde, & que Jafon a receus. Ils contreviennent aux ordonnances de l'empereur, difant qu'il y a un autre roi nommé JESUS.. Par ces paroles ils émeûrent le peuple, & les magiftrats, qui toutefois fe contenterent de faire donner caution à Jason & aux autres de fe réprésenter, & le laifferent aller.

Mais les freres envoyerent promptement & de nuit, Paul & Silas à Berée: où ils entrerent dans la fynagogue. Les Juifs de Berée étoient d'un meilleur naturel que ceux de Theffalonique : & receurent l'évangile avec une grande affection, éxaminant tous les jours les écritures, › pour voir fi ce qu'on leur difoit, y étoit conforme. Il y en eut plufieurs qui crurent, & plufieurs Gentils, entr'autres des femmes de condition. Les Juifs de Thessalonique l'ayant apris, vinrent à Berée émouvoir la populace. Aufli-tôt les freres se prefferent de faire fortir faint Paul comme pour

aller à la mer: Silas & Timothée demeure

rent.

Ceux qui accompagnoient S. Paul le conduifirent jusques à Athénes: d'où il les renvoya pour dire à Silas & à Timothée de venir le trouver au plûtôt. Tandis que S. Paul les attendoit à Athénes, il étoit touché de zele voyant combien cette ville étoit adonnée à l'idolatrie. Car c'étoit le lieu de toute la Grece où la fuperftition régnoit le plus, & le peuple que les payens eftimoient le plus religieux, S. Paul difcouroit dans la fynagogue avec les Juifs, & les autres qui adoroient Dieu : & dans la place publique avec tout le monde. Athénes avoit toûjours un grand concours d'étrangers, non feulement de la Grece, mais de tous les autres païs. C'étoit le centre des fciences, des beaux arts, & de la politeffe : & la plus grande occupation de tous les habitans, tant naturels, qu'étrangers, étoit de dire ou d'aprendre quelque chofe de nouveau. Leur paffion dominante étoit la curiofité. Ils écoutoient donc S. Paul, parce qu'il leur annonçoit une doctrine nouvelle. Quelques philosophes disputoient avec lui: car Athénes en étoit pleine, & de diverfes fectes: dont les deux qui avoient alors le plus de credit, étoient les Epicuriens, & les Stoïciens. Les Epicuriens mettoient la felicité dans les plaifirs des fens : les Stoïciens la mettoient dans la perfection de la raifon, & dans la vertu morale; mais, ni les uns, ni les autres ne faifoient pas

XXXVI.
S. Paul à Athe-

nes.

Jof.in App. lile 11.Paufan.lib.

6.9.

grand cas de la divinité. Ainfi la plûpart méprifoient la doctrine de faint Paul. Il y en cut toutefois, des plus curieux, qui voulurent favoir ce que c'étoit que cette nouvelle doctrine, & ils le menerent à l'Areopage.

C'étoit le lieu où s'affembloit une compagnie de juges choifis, qui connoiffoient des affaires les Dionif.de Arcop. plus importantes; comme des caufes capitales, de ce qui regardoit la religion & les mœurs. Ce tribunal étoit le plus renommé de toute la Grece. S. Paul y fut donc amené, comme enfeignant une religion étrangere. Etant entré dans l'Arcopage, il prit occafion d'un autel qu'il avoit vû à Hier in epift. ad Athénes dédié au Dieu inconnu. On dit que Soft in A&t xvii. l'infcription étoit en ces termes : Aux dieux d'Afie, d'Europe, & d'Afrique, aux dieux inconnus & étrangers. C'étoit une précaution de ces idolâtres fuperftitieux à l'excés, qui craignoient de manquer à honorer quelque divinité, & fe piquoient d'exercer l'hofpitalité envers les dieux, comme envers les hommes.

Tit 1.12. Chry

[ocr errors]

S. Paul prit cette occafion pour leur dire, que ce Dieu qu'ils adoroient fans le connoître, étoit le vrai Dieu createur du ciel & de la terre, qui n'habite point dans des temples, & ne peut être figuré par les ouvrages des hommes, puifque les hommes mêmes font fes ouvrages. Que Dieu ayant pitié de l'ignorance du genre humain, l'invitoit à la pénitence, par la confideration du jugement, qu'il devoit exercer par un homme à qui

ilavoit donné créance en le reffufcitant des morts. Quand les Athéniens entendirent parler de réfurrection des morts, quelques uns s'en moquerent, d'autres dirent: Nous vous entendrons encore fur ce fujet. Il y en eut qui fuivirent S. Paul, & fe convertirent, entr'autres Denis un des Areopagites, & une femme nommée Damaris. Ce Denis Dionyf Cor. ato fut le premier évêque d'Athénes.

Euf. iv. hift. c.

23.

111 18.

Tandis que S. Paul y étoit, Silas & Timothée vinrent le trouver; mais il envoya Timothée à Theff. 11, 17% Theffalonique, & Silas en Macedoine, peut-être à quelqu'autre ville, pour exhorter & affermir lest fideles, & il demeura feul à Athénes. Il eût voulu aller lui-même à Theffalonique, tant il aimoit cette églife: & l'effaya une & deux fois; mais fatan l'en empêcha. Ainfi ne pouvant plus fe paffer de leur donner quelque confolation, ni d'en recevoir d'eux, il y envoya fon difciple.

XXXVII.

S. Paul à Co

Act XVIII

An de j. C 49

D'Athénes, il alla à Corinthe, où il trouva un Juif nommé Aquila, originaire de Pont:qui étoit rinthe venu depuis peu d'Italie avec fa femme Priscilla, à caufe de l'ordre que l'empereur Claude avoit donné à tous les Juifs, de fortir de Rome. Ce fut dés la neuvième année de fon regne, quaranteneuviéme de J. C. qu'il les en chaffa: à caufe des Suet. Claude c♫ tumultes qu'ils excitoient continuellement à l'oc- " cafion de l'évangile, & du nom de J. C. S. Paul demeuroit avec Aquila, parce qu'ils étoient du même métier, qui étoit de faire des tantes de cuir à l'ufage des gens de guerre. Les métiers chriff Pas

« AnteriorContinuar »