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il con

au contraire, rejettoient la caufe de la fédition
fur les Samaritains, & principalement fur Cuma-
nus: l'accufant de s'être laiffé corrompre par
leurs prefens. Quadratus remit à juger cette af
faire quand il feroit fur les lieux. Il vint peu aprés
à Samarie, où ayant entendu les parties,
nut que le tumulte avoit commencé par la faute
des Samaritains: mais comme les Juifs aufli fe
trouverent coupables, il fit mettre en croix ceux
que Cumanus avoit pris, mit aux fers Ananias le
fouverain pontife, & l'envoya à Rome avec les
principaux des Samaritains & des Juifs. Il y en-
voya même le procurateur Cumanus, & le tri-
bun Celer. Cependant il alla à Jérufalem, où
ayant trouvé tout paifible, & les Juifs occupez
à celebrer la fête de Pâques: il s'en retourna à
Antioche.

Cumanus & les Samaritains étant à Rome,gagnerent la faveur des affranchis de l'empereur Claude, qui le gouvernoient, & ils auroient fait condamner les Juifs, fi le jeune Agrippa qui étoit alors à Rome, n'eût gagné l'imperatrice Agrippine, pour rendre l'empereur favorable aux Juifs. Il prit donc connoiffance de l'affaire; & ayant trouvé que le tumulte avoit commencé par les Samaritains, il fit mourir ceux d'entr'eux qui étoient venus à Rome, & envoya Cumanus en éxil. Pour le tribun Celer, il le renvoya à Jerusalem, avec ordre de le traîner par les rues, & le faire ainfi mourir. A la place de Cumanus, il en

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XLI.

Voyages de S. Paul.

voya pour procurateur en Judée Claude Felix fre re de Pallas, un des affranchis fes favoris.

Le proconful d'Achaïe faifoit fa résidence à Corinthe, qui en étoit la capitale : c'étoit alors 4.XVIII. 12, Lucius Junius Gallion frere du philofophe Seneque. Les Juifs amenerent S. Paul à fon tribunal, difant qu'il perfuadoit de fervir Dieu d'une maniere contraire à la loi. Comme S. Paul ouvroit la bouche pour fe défendre, Gallion dit aux Juifs: S'il s'agiffoit de quelque injustice, ou de quelque crime, je vous écouterois ; mais fi ce font des questions de mots & de noms fur vôtre loi, je m'en rapporte à vous, & n'en veux point être le juge. Il les fit ainfi retirer de fon tribunal : & les afliftans prirent Softhene chef de la synagogue, & le frapoient en prefence du proconful, fans qu'il s'en mît en peine.

Act XVIII. 18
Num. VI. 18.

ou

S. Paul ayant demeuré long-tems à Corinthe, dit adieu aux freres, & s'embarqua pour la Syrie, avec Aquilla & Priscilla : mais avant que de partir, il fe coupa les cheveux au port de Cenchrée, à caufe d'un vou de Nazaréen qu'il avoit fait fuivant la loi. Ils aborderent à Ephese, Aquilla & Prifcilla demeurerent. S. Paul ne voulut pas s'y arrêter, quoique les Juifs l'en priaffent: mais il alla à Cefarée de Palestine, puis à Jerusalem, où il falua l'églife; & enfuite il paffa à Antioche de Syrie. Aprés y avoir fait quelque féjour : il parcourut de fuite la Galatie, & la Phrygie, affermiffant tous les difciples. Il fut receu

chez les Galates comme un ange de Dieu, com- Gal.Iv 14. me J. C. même. Ils auroient voulu, s'il eût été poflible, s'arracher les yeux pour les lui donner. Cependant il vint à Ephese un Juif d'Alexan- A. xvIII, 24. drie nommé Apollos, éloquent, & puiffant dans les écritures. Il étoit inftruit de la doctrine du Seigneur, & l'enfeignoit avec ferveur, & avec foin : mais il ne connoiffoit que le baptême de S. Jean. Aquilla & Prifcilla l'ayant oüi, s'appliquerent à l'inftruire plus exactement: & comme il vouloit paffer en Achaïe, ils écrivirent aux freres en fa faveur. Il vint à Corinthe, & fervit utilement à confirmer les fideles, & à convaincre les Juifs.

XLII.
Saint Paul à

Act. xix.

Comme il étoit à Corinthe, S. Paul revint à Ephefe aprés avoir parcouru les parties les plus Ephefe. hautes de l'Afie mineure. Là il trouva quelques disciples, environ au nombre de douze, qui ne connoiffoient point le S. Efprit, & n'avoient reçû que le baptême de S. Jean. IHes fit baptiser au nom du Seigneur JESUS, puis il leur impofa les mains, & le S. Efprit vint fur eux, enforte qu'ils parloient diverfes langues, & prophetifoient. On voit encore ici, comme à la converfion de Sa- Sup.num. 7. marie, deux facremens diftinguez. Le baptême qui eft donné par d'autres que par les apôtres, comme par des prêtres, ou des diacres : l'impofition des mains pour recevoir le S. Efprit, c'eftà-dire la confirmation, qui ne peut être donnée que par les apôtres en perfonne, & par les évêques

A. XIV. 8.

Act. xx. 31.

leurs fucceffeurs. Pendant trois mois. S. Paul ailoit à la fynagogue, & y prêchoit hardiment l'évangile: mais comme il y avoit des Juifs endurcis qui difoient publiquement des paroles injurieufes contre la doctrine du Seigneur: S. Paul les quitta & fépara les chrétiens; & aulieu qu'auparavant il n'enfeignoit que les famedis dans la synagogue, depuis il enfeigna tous les jours dans l'école d'un nommé Tyran. Il le fit pendant deux ans: enforte que tous ceux qui demeuroient en Afie, Juifs & Gentils, curent connoiffance de l'évangile.

Tout le féjour de S. Paul à Ephese, fut d'environ trois ans. Il s'appliquoit jour & nuit à inftruire & à exhorter les fideles, avec larmes, en public, & en particulier dans les maisons. Il ne prenoit rien de personne : mais fournissoit par le travail de fes mains, à ce qui étoit neceffaire pour lui, & pour ceux qui l'accompagnoient: montrant l'exemple d'un défintereffement parfait. Il fouffrit de grandes perfecutions de la part des Juifs, qui lui drefferent souvent des embûches : & combattit contre des hommes plus cruels que les bêtes les plus farouches. En même tems il faifoit de grands miracles. Jufques-là, que les mouchoirs & les ceintures qui l'avoient touché guériffoient les maladies, & chaffoient les déJof. vIII. Antiq. mons. Il y avoit des Juifs qui couroient par lc Orig.tract. s. monde, faifant profeflion de chaffer les démons par des invocations, qu'ils prétendoient avoir

1 Cor XV. 32.

Act. XIX. 11.

c. 2. p. 257.

in Matth,XXVII.

63.

été enfeignée par Salomon: on les nommoit exorciftes. De ce nombre étoient fept freres, fils de Sceva pontife: deux defquels s'aviferent de conjurer un poffedé par le nom de JESUS, que Paul prêchoit. Le malin efprit répondit: Je connois JESUS, & je fçai qui eft Paul : mais vous autres, qui êtes-vous ? Alors le poffedé se jetta fur eux, & étant le plus fort, les maltraita de forte, qu'ils fortirent de la maison nuds & bleffez.

Cette action fut connuë de tous les Juifs & de tous les Gentils qui demeuroient à Ephefe, & le nom du Seigneur en fut glorifié. Plufieurs des fideles venoient confeffer leurs pechez: exemple remarquable de confeffion aprés le baptême. Plufieurs auffi qui avoient étudié des curiofitez inutiles, aporterent leurs livres & les brûlerent devant tout le monde. Le prix en fut compté, & on trouva la valeur de cinquante mille dracmes, revenant à plus de quinze mille livres de notre mon- huit fols la drac noye. On croit que c'étoit des livres de magie; Hesych.Eph.litt, Car les Ephefiens donnoient des caracteres fa- Clem. Alex. 5. meux dans l'antiquité.

1570. livres à

me.

Strom.

XLIII.
Mort de Claude..

Neron empe

reur.

Jo.xx. Antiq.c.

20. p. 693, B.

L'empereur Claude la treizième année de fon regne, donna au jeune Agrippa roi des Juifs la tetrarchie de Philippe, & la Batanée, y ajoûtant la Traconite, & Abila, qui avoit été la tetrarchie de Lyfanias, Mais en même tems il ôta la Calcide à Agrippa, aprés qu'il en eut joui quatre années. L'année fuivante cinquante-quatriéme de J.C. fous le confulat d'Afinius Marcellus, & d'A- Ande J. C.54.

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