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Dio lib. 60.

Suet. Claud, n. cilius Aviola, mourut l'empereur Claude, empoifonné par fa femme Agrippine : il étoit en fa foixante-quatrième année, & avoit regné treize ans & huit mois. Neron fon fils adoptif, & fon gendre, lui fucceda. Il étoit fils d'Agrippine, & de Domitius fon premier mari, il avoit alors dix - fept ans, & en regna auffi treize & huit Jof xx. antiq.c mois. Ce jeune empereur donna au roi Agrippa une partie de la Galilée, lui foumettant Tiberiade & Tarichée. Il lui donna encore Juliade

S.P 694 Bell.

11 12. p. 696.

lates.

XLIV.

Gal.1. 6.

Gal.v1.12.

delà le Jourdain, & les quatorze villages d'alentour, laiffant le refte de la Judée à Felix gouverneur Romain.

Peu de tems aprés le voyage que S. Paul avoit Epitres aux Ga- fait en Galatie, il apprit que quelques faux freres y avoient troublé les fideles; en leur prêchant que la circoncifion étoit neceffaire, avec tout le refte des ceremonies de la loi mofaïque : ce qu'ils faifoient tant pour plaire aux Juifs, que pour fe mettre à couvert de la perfecution des Gentils, en paffant pour Juifs. Comme S. Paul avoit enfeigné le contraire, ils s'efforçoient de diminuer fon autorité: en difant, qu'il n'étoit qu'un apôtre du fecond rang, comme faint Barnabé, choifi & inftruit par les premiers apôtres, que J. C. même avoit appellez. Que ces apôtres du premier ordre, comme S. Pierre, S. Jacques & S. Jean étoient les colomnes de l'églife, qui avoient vû le Seigneur fur la terre, & converfé avec lui: qu'ils favorifoient la circoncifion, & les prati

ques

ques de la loi, au lieu que Paul les méprisoit, afin d'attirer les Gentils,

Pour détruire ces calomnies, & ramener les Galates à fa faine doctrine, S. Paul leur écrivit Cal.1.1. une lettre vehemente, où il commence par déclarer qu'il eft apôtre, non par la vocation des hommes, mais par celle de J. C. & de Dieu le Pere: que c'eft J. C. lui-même qui l'a inftruit 1.12 13. Ór. par révélation, fans qu'il ait rien apris des hommes. Qu'aprés fa converfion miraculeufe, il demeura trois ans fans aller à Jérufalem, ni voir les autres apôtres : encore n'y féjourna-t-il alors que quinze jours, & ne vit que S. Pierre & S. Jacques. Qu'il y revint au bout de quatorze ans, suivant une révélation, & confera avec les mêmes apô tres, & avec S. Jean: mais fans rien apprendre d'eux. Il rapporte enfuite comme il réfifta en face à S.Pierre, parce qu'en fe féparant des Gentils convertis, il fembloit vouloir les obliger à judaïfer.

Gal. 11.

Sup. n. 33.

I. 20.

Ayant établi pour fa juftification fes faits, dont il prend Dieu à témoin : il explique la doc- 11.15 16. trine. Il dit que l'homme n'eft point justifié par la pratique de la loi ceremoniale, mais par la foi en J. C. enforte que ceux-mêmes qui font nez Juifs ont besoin de la foi, Car fi la loi étoit fuffifante pour la juftification, J. C. feroit mort en vain. Il prouve la difference de la foi, & des III, 2.5. œuvres de la loi, par les effets fenfibles du S. Efprit, & le don des miracles qui étoit commun dans cette églife, comme dans les autres. Car, Tome I.

N

111.6

dit-il, ce n'eft pas par la pratique de la loi que vous avez receu ces graces, mais par la foi qui vous a été prêchée. Il le prouve par leurs foufrances, qui étoient grandes, & ne devoient pas être vaines. Remontant à l'origine de l'alliance de Dieu avec fon peuple, il dit qu'Abraham a été juftifié par la foi: par conféquent que ceux qui ont la foi font les vrais enfans d'Abraham: & participent à la benediction qui lui a été promife LI 16, pour toutes les nations. Que les promeffes faites à Abraham, & à son fils en particulier, doivent s'entendre de J. C. & ne doivent pas être annullées

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par la loi donnée fi long tems aprés : par conféquent l'héritage éternel doit être toûjours donné à la foi, fuivant la promeffe. Il explique l'allegorie de deux enfans d'Abraham, Ifmaël né d'une efclave, & fils d'Abraham feulement felon la chair : Isaac né selon la promeffe, & d'une femme libre. Ifmaël eft la figure de l'anciene alliance, & de la Jérufalem terreftre. Ifaac represente la nouvelle alliance & la Jérufalem celefte, qui eft l'églife. La loi n'étoit donc qu'une préparation à la grace, qui devoit venir par la foi. La loi étoit comme un tuteur, ou un pédagogue, pour conduire le peuple de Dieu dans fon enfance, & fa premiere jeuneffe, en le tenant fujet aux chofes fenfibles. Les Grecs nommoient pédagogues les cfclaves à qui ils donnoient le foin de leurs enfans, pour les conduire, les garder, & même leur donner les premieres inftructions. S. Paul conti

nuë: Le temps de la foi, & de la grace étant venu, il n'y a plus de diftinction de Juif, ou de gentil, de libre, ou d'efclave, d'homme, ou de femme: nous fommes tous un en J. C. tous enfans d'Abraham, & heritiers des promeffes. La circoncifion ne fert plus de rien, mais la foi qui opere par la charité : car l'amour du prochain renferme toute la loi.

III. 23.

▼.6.14.

I

v. 2.3.

V. 16.

S. Paul exhorte les Galates à demeurer fermes x 8. dans cette doctrine. Qui que ce foit, dit-il, qui vous anonce autre chofe que ce que je vous ai prêché, fût-ce moi-même, fût ce un ange du ciel, qu'il foit anathême. Il eft clair qu'il parle de ce qu'il leur avoit enfeigné de vive voix, puifqu'il ne paroît point qu'il leur eût encore écrit. Et enfuite: Je vous dis moi Paul, que fi vous recevez la circoncifion, J. C. ne vous fervira de rien, & je déclare à quiconque la reçoit, qu'il eft obligé à la pratique de toute la loi. Il les exhorte à vivre felon l'efprit, à conferver l'union, à fe fuporter & vI. 1 2. s'excufer les uns les autres, à être liberaux envers ceux qui les inftruilent : & à profiter du temps pour faire du bien à tous: mais particulierement aux fideles. Il marque qu'il avoit écrit cette lettre de fa main : & qu'il portoit fur fon v1.17. corps les marques de J. C. c'est-à-dire les cicatrices des coups de foüet, ou des autres blessures receuës en diverfes occafions. Ce qu'il dit pour opposer à la circoncifion, dont les autres fe vantoient:& pour montrer qu'il auroit pû fe glori

VI. II.

Act.xix, 21.

fier en fa chair, avec bien plus de raifon. C'est la substance de l'épître de S. Paul aux Galates.

Etant toûjours à Ephefe, il fe propofa par un mouvement du S. Efprit, de paffer en Macedoine & en Achaïe, retourner à Jérufalem, & enfuite aller à Rome. Il envoya devant en Macedoine, deux de ceux qui le fervoient dans fon miniftere, Timothée, & Erafte, & demeura cependant à Ephese, réfolu d'y être jusques à la Pentecôte: parce qu'il y voyoit la porte ouverte pour le progrés de l'évangile, quoi qu'avec plufieurs adverfaires. Ephefe étoit une ville d'un grand abord, à cause de la fuperftition du temple de Diane. C'étoit la capitale de l'Afie mineure, & Philoftr. vit. la résidence du proconful; il y avoit quantité de philofophes, d'orateurs, & de gens de lettres de toutes fortes.

Apoll. lib. 8.

XLV.

Premiere épître

S. Paul aprit alors par quelques Corinthiens de auxCorinthiens. la maison de Chloé, qu'il y avoit des divifions dans leur églife: que les uns difoient: Je suis difciple de Paul, d'autres : Je fuis difciple d'Apollos, d'autres de Pierre, d'autres de J. C. foit que S. Pierre y eût déja prêché; car il eft certain qu'il travailla à l'établiffement de l'église de CoEuf. 11. hift. 15. rinthe, foit qu'ils l'euffent oüi ailleurs. Ils étoient accoûtumés aux difputes des philofophes divifez Chryf argum. en plufieurs fectes, dont chacune prenoit le nom de fon auteur, & l'élevoit au deffus de tous les autres. Ils fe piquoient de fageffe & d'éloquence. S. Paul n'ufoit, ni de difcours étudiez, ni de fyl

in 1. Cor.

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