En un mot, qui voudroit épuiser ces matières, Mais, sans errer en vain dans ces vagues propos, **) Comme on voit qu'en un bois, que cent routes séparent Les voyageurs sans guide assez souvent s'égarent, L'un à droit, l'autre à gauche, et courant vainement, La même erreur les fait errer diversement: Chacun suit dans le monde une route incertaine, Selon que son erreur le joue et le promène; Et met toute sa gloire et son souverain bien Sans mentir l'avarice est une étrange rage, *) Arzt der Königinn, gest, 1667; ein eifriger Vertheidiger des Antimoniums, über dessen medicinischen Werth im vorigen Jahrhundert viel gestritten worden ist. Die ganze Stelle ist übrigens aus Juvenal (Sat, X. v. 120.) nachgeahmt. **) Hor. Sat. II. 3. 48. Qui jette, furieux, son bien à tous venans, L'un et l'autre à mon sens, ont le cerveau troublé, Mais laissons-le plutôt en proie à son caprice, Chapelain **) veut rimer, et c'est là sa folie. *) Ein berüchtigter Hazardspieler damahliger Zeit, der seine Bude im Palais royal aufgeschlagen hatte. **) Jean Chapelain, geb. 1595, gest. 1674, galt, wegen einer in seiner Jugend verfertigten Ode auf den Cardinal Richelieu, vor Erscheinung seines Heldengedichts La Pucelle, an welchem er 20 Jahre gearbeitet hatte, für einen der vornehmsten Dichter Frankreichs. Der Druck verdarb aber alles. Ein launiger Kopf machte auf dieses Gedicht folgendes Distichon: Illa Capellani dudum expectata puella Post tanta in lucem tempora prodit anus. ***) Dichter und Sprachforscher, geb. 1613, gest. 1672, bekannt durch ein Dictionnaire étymologique ou origines de la langue françoise (II. Vol. fol.) und durch eine brauchbare Ausgabe des Diogenes Laertius. Er sah alle Mittwoch eine Gesellschaft schöner Geister bey sich, welche Zusammenkünfte er Mercuriales nennen pflegte. Unter dem Worte Grimaud beschwert er sich in seinem Dictionnaire sehr bitter über diese Stelle Boileau's. zu Alloit pour son malheur lui dessiller les yeux, Lui faisant voir ses vers et sans force et sans graces Montés sur deux grands mots, comme sur deux échasses; Jadis certain bigot, d'ailleurs homme sensé, En me tirant d'erreur m'ôte du Paradis? J'approuve son courroux; car, puisqu'il faut le dire, Souvent de tous nos maux la raison est le pire. C'est elle qui, farouche, au milieu des plaisirs, Pensent aller par elle à la félicité; C'est elle, disent-ils, qui nous montre à bien vivre. *) Ein berühmter Prediger, gegen das Ende seines Lebens Bischof von Agen, geb. 1610, gest. 1678. Seine Feinde verglichen ihn mit Molière, setzten aber immer hinzu, Molière sey ein besserer Prediger, Joli ein besserer Komödiant, 2) ÉPITR E. A MONSIEUR LE MARQUIS DE SEIGNELAY, *) Secrétaire d'État. L'Epitre IX. contient l'éloge du Vrai. L'Auteur y fait voir que rien n'est plus beau que le Vrai, et que le Vrai est seul aimable. Elle a été composée au commencement de l'année 1675. Dangereux ennemi de tout mauvais flatteur, Seignelay, c'est en vain qu'un ridicule auteur, Que tout flatteur endort au son de ses paroles; Qui, dans un vain sonnet placés au rang des Dieux, Et, fiers du haut étage, où la Serre **) les loge, Le zèle pour son Roi, l'ardeur, la vigilance, *) Jean Baptiste Colbert, Marquis de Seignelay, Staatssekretär, ältester Sohn des berühmten Colbert. **) Ein fader Panegyrist, der nur noch in diesem Verse Boileau's lebt. ***) Monterey, Gouverneur der spanischen Niederlande, belagerte 1674 Oudenarde, wurde aber vom Prinzen Condé gezwungen, die Blockade aufzuheben. Bald darauf schlug Turenne die Deutschen bey Türkheim im Elsas. † Hor. Ep. I.16. Si quis bella tibi terra pugnata etc. 1 La constante équité, l'amour pour les beaux arts, Un coeur noble est content de ce qu'il trouve en lui: Que me sert en effet qu'un admirateur fade Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable; Ne tend qu'à faire aux yeux briller la vérité. Sais-tu, pourquoi mes vers sont lus dans les provinces, Sont recherchés du peuple, et reçus chez les Princes? Ce n'est pas que leurs sons, agréables, nombreux, Soient toujours à l'oreille également heureux; Qu'en plus d'un lieu le sens n'y gêne la mesure, Et qu'un mot quelquefois n'y brave la césure; Mais c'est qu'en eux le vrai, du mensonge vainqueur, Par-tout se montre aux yeux, et va saisir le coeur; Que le bien et le mal y sont prisés au juste; Que jamais un faquin n'y tint un rang auguste; Et que mon coeur, toujours conduisant son esprit, Ne dit rien aux lecteurs, qu'à soi-même il n'ait dit, Ma pensée, au grand jour, par-tout s'offre et s'expose; Et mon vers, bien ou mal, dit toujours quelque chose. C'est par là quelquefois que ma rime surprend : C'est-là ce que n'ont point Jonas *) ni Childebrand, **) Ni tous ces vains amas de frivoles sornettes, Montre, miroir d'amours, Amitiés, amourettes, ***) Jonas ou Ninivé pénitente, ein 1663 erschienenes Heldengedicht. **) Der Held einer von Sainte-Garde verfafsten Epopee unter dem Titel: Les Sarrazins chassés de France. *** La Montre, ein prosaisches mit Versen untermischtes Werk von Bonne corse, erschienen Paris 1666. ***) Miroir d'Amours, eigentlich le miroir à Dorante von Perrault. |