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Va jusqu'en l'Orient pousser tes bataillons:
Va sur les bords du Rhin planter tes pavillons;
Fáis trembler sous tes pas les colonnes d'Hercule;
Mais respecte une ville à qui tu dois Romule.

4) Une femme qui se voit abandonnée et trahie, est capable dos derniers excès. *)

**) Souverains protecteurs des loix de l'himenée,
Dieux garants de la foi que Jason m'a donnée;
Vous, qu'il prit à témoin d'une immortelle ardeur,
Quand par un faux serment il vainquit ma pudeur,
Voyez de quel mépris vous traite son parjure,
Et m'aidez à venger cette commune injure.
S'il me peut aujourd'hui chasser impunément,
Vous êtes saus pouvoir ou sans ressentiment.
Jason me répudie! Eh! qui l'auroit pu croire?
S'il a manqué d'amour, manque-t-il de mémoire?
Peut il bien me quitter après tant de bienfaits?
M'ose-t-il bien quitter après tant de forfaits?
Sachant ce que je puis, ayant vu ce que j'ose,
Croit-il que m'offenser ce soit si peu de chose?
Quoi? mon père trahi, les élémens forcés,
D'un frère dans la mer les membres dispersés,
Lui font-ils présumer mon audace épuisée?
Lui font-ils présumer qu'à mon tour méprisée,
Ma rage contre lui n'ait pas où s'assouvir,
Et que tout mon pouvoir se borne à le servir?
Tu t'abuses, Jason, je suis encor moi-même:
Tout ce qu'en ta faveur fit mon amour extrême,
Je le ferai par haine, et je veux pour le moins,
Qu'un forfait nous sépare, ainsi qu'il nous a joints.
Déchirer par morceaux l'enfant aux yeux du père,
N'est que le moindre effet qui suivra ma colère.
Mais pour exécuter tout ce que j'entreprends,
Quels dieux me fourniront des secours assez grands?
Ce n'est plus vous, Enfers, qu'ici je sollicite;
Vos feux sont impuissans pour ce que je médite.

* Médée (Acte I. Scène 4. **) Worte der Medea, Toch-" ter des Königs von Colchis. Jason, der sich durch Hülfe ihrer Zaubereien des goldenen Vliesses bemächtigt hatte, vermählte sich mit ihr aus Dankbarkeit. Allein er verliefs sie bald nach her, aus Liebe zur Creusa, Tochter des Königs von Corinth.

Auteur de ma naissance aussi bien que du jour,
Qu'à regret tu dépars à ce fatal séjour,
Soleil, qui vois l'affront qu'on va faire à ta race,
Donne-moi tes chevaux à conduire en ta place,.
Accorde cette grace à mon désir bouillant:

Je veux cheoir sur Corinthe avec ton char brûlant.
Mais ne crains pas de chûte à l'Univers funeste;
Corinthe consumé garantira le reste.

De mon juste courroux les implacables voeux,
Dans ses odieux murs arrêteront tes feux.

Créon en est le Prince, et prend Jason pour gendre:

C'est assez mériter d'être réduit en cendre,

D'y voir réduit tout l'Isthme afin de l'en punir,

Et qu'il n'empêche plus les deux mers de s'unir.

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5) Félicité de l'autre monde, préférable à tous les avantages d'ici bas. *)

**) Je renonce sans peine à des biens passagers,
Que troublent les soucis, que suivent les dangers:
La mort nous les ravit, la Fortune s'en joue,
Aujourd'hui sur le trône et demain dans la boue,
Et leur plus haut éclat fait tant de mécontens,
Que peu de vos Césars en ont jóui long-temps.
J'ai de l'ambition, mais plus noble et plus belle;
Cette grandeur périt, j'en veux une immortelle,
Un bonheur assuré, sans mesure et sans fin,
Au-dessus de l'envie, au-dessus du destin.
Est-ce trop l'acheter que d'une triste vie,
Qui tantôt, que soudain me peut être ravie;
Qui ne me fait jouir que d'un instant qui fuit,
Et ne peut m'assurer de l'instant qui le suit.

6) Viriate et Thamire ***).

Viriate †).

J'aime en Sertorius ce grand art de la guerre,

Qui soutient up banni contre toute la terre;

J'aime en lui ces cheveux tout couverts de lauriers,

*) Polyeucte, (Acte IV. Scène 3.) **) Polyeuct spricht mit Pauline seiner Gemalinn. ***) Sertorius (Acte II. Scène 1.) Königinn von Lusitanien (Portugal).

Ce front qui fait trembler les plus braves guerriers,
Ce bras qui semble avoir la victoire en partage.
L'amour de la vertu n'a jamais d'yeux pour l'âge;
Le mérite a toujours des charmes éclatans;

Et quiconque peut tout, est aimable en tout temps.

Thamire.

Mais, Madame, nos Rois, dont l'amour vous irrite,
N'ont-ils tous ni vertu, ni pouvoir, ni mérite?
Et dans votre parti se peut-il qu'aucun d'eux
N'eût signalé son nom par des exploits fameux!
Celui des Turdetans, celui des Celtibères,
Soutiendroient-ils si mal le sceptre de vos pères!

Viriate.

Contre des Rois comme eux j'aimerois leur soutien; Mais contre les Romains tout leur pouvoir n'est rien Rome seule aujourd'hui peut résister à Rome;

Il faut, pour la braver, qu'elle nous prête un homme;
Et que son propre sang 'en faveur de ces lieux,
Balance les destins et partage les dieux,

Depuis qu'elle a daigné protéger nos provinces,
Et de son amitié faire honneur à leurs princes,
Sous un si haut appui nos Rois humiliés,
N'ont été que sujets sous le nom d'alliés,
Et ce qu'ils ont osé contre leur servitude,
N'en a rendu le joug que plus fort et plus rude.
Qu'a fait Mandonius, qu'a fait Indibilis,
Qu'y plonger plus avant leurs trônes avilis,
Et voir leur fier amas de puissance et de gloire,
Brisé contre l'écueil d'une seule victoire?
Le grand Viriatus, de qui je tiens le jour,
D'un sort plus favorable eut un pareil retour.
Il défit trois Préteurs, il gagna dix batailles,
11 repoussa l'assaut de plus de cent murailles,
Et du Consul Brutus l'astre prédominant,
Dissipa tout d'un coup ce bonheur étonnant,
Ce grand Roi fut défait, il en perdit la vie,
Et laissoit sa couronne à jamais asservie,
Si pour briser les fers de son peuple captif,
Rome n'eût envoyé ce noble Fugitif.
Depuis que son courage à nos destins préside,
Un bonheur si constant de nos armes décide,
Que deux lustres de guerre assurent nos climate

Contre ces Souverains de tant de Potentats,
Et leur laissent à peine au bout de dix années
Pour ce couvrir de nous, l'ombre des Pyrenées.
Nos Rois sans ce Héros, l'un de l'autre jaloux,
Du plus heureux sans cesse auroient rompu les coups.
Jamais ils n'auroient pu choisir entre eux un Maitre.
Thamire.

Mais consentiront-ils qu'un Romain puisse l'être?

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Il n'en prend pas le titre et les traite d'égal:
Mais, Thamire, après tout, il est leur général;
Ils combattent sous lui, sous son ordre ils s'unissent;
Et tous ces Rois de nom, en effet obéissent,
Tandis que de leur rang l'inutile fierté
S'applaudit d'une vaine et fausse égalité.

Thamire.

Je n'ose vous rien dire après cet avantage,

Et voudrois comme vous faire grâce à son âge.
Mais enfin ce Héros sujet au cours des ans,

A trop long-temps vaincu, pour vaincre encore long-temps; Et sa mort

Viriate.

Jouissons, en dépit de l'envie,

Des restes glorieux de son illustre vie:

Sa mort me laissera, pour ma protection,

La splendeur de son ombre et l'éclat de son nom.

Sur ces deux grands appuis ma couronne affermie,

Ne redoutera point de puissance ennemie,

Ils feront plus pour moi que ne feroient cent Rois.

JEAN

MOLIÈRE.

EAN-BAPTISTE POQUELIN, genannt MOLIÈRE, wurde 1620 zu Paris gebohren. Sein Vater, Kammerdiener und Tapezier des Königs und zugleich Trödler (Marchand frippier), erzog ihn seinem Gewerbe gemäfs. Bis zu seinem vierzehnten Jahre hatte der junge Poquelin aufser seinem Metier nichts weiter als ein wenig lesen und schreiben gelernt. Seine Ver

wandten wirkten eine Anwartschaft auf die väterliche Stelle für ihn aus; allein sein Genie rief ihn ganz anders wohin. Sein Grofsvater, der das Schauspiel sehr liebte, hatte ihn öfters mit sich ins Hôtel de Bourgogne genommen, und ihm dadurch eine unwiderstehliche Abneigung gegen das niedrige Geschäft, zu welchem er erzogen wurde, eingeflöfst. Nur mit Mühe konnte der lernbegierige Jüngling seine Altern bewegen, ihn ips Jesuitercollegium zu schicken. Fünf Jahre brachte er daselbst mit dem feurigsten Fleifse und in dem Umgange mit dem liebenswürdigen Chapelle zu, der ihn an dem Unterrichte seines berühmten Lehrers Gassendi Theil nehmen liefs: einem Unterricht, dem Frankreich unstreitig gröfstentheils seinen Molière verdankt. Da sein unterdessen schwächlich gewordener Vater dem Hofe 1641 nicht nach Narbonne folgen konnte, so sah er sich zu seinem grössten Mifsvergnügen genöthigt, sein Studiren aufzugeben und seines Vaters Dienst bey dem Könige zu versehen. Nach seiner Zurückkunft nach Paris erwachte scine Neigung für das Theater, die ihn eigentlich zum Studiren veranlafst hatte, stärker als je in ihm, und er verband sich daher 1642 unter dem angenommenen Namen Molière mit einer damahls zu Paris vorzüglich beliebten Schauspielergesellschaft. Seine Talente als Schauspieler und Schauspieldichter wurden indessen nicht cher von einer vortheilhaften Seite bekannt, als im Jahr 1653, wo er mit einer Provinzialschauspielerinn, La Bejart, cine Truppe errichtete, und in Lyon sein erstes gedrucktes Lusispiel L'Étourdi mit ungemeinem Beyfall (1654) auf die Bühne brachte. Mit gleichem Erfolge gab er bald darauf zu Beziers den Dépit amoureux und die Précieuses ridicules, in welchem letztern Stücke er die damals in Frankreich allgemein, besonders unter dem weiblichen Geschlecht, herrschende Sucht, alles witzig sagen zu wollen, lächerlich machte. Auch verfertigte er um diese Zeit für die Provinz verschie dene Possenspiele, die er späterhin unterdrückte, weil er sie seiner unwürdig fand. Nachdem er noch an einigen andern Orten, als zu Grénoble und zu Toulouse, aufgetreten war, erhielt seine durch ihn bekannt gewordene Gesellschaft im Jahr 1658 die Erlaubnifs, sich unter dem Titel Troupe de Monsieur in Paris niederzulassen. In den 15 Jahren zu seinem 1673 erfolgten Tode lieferte er nun die meisten seiner 30 aufdie Nachwelt gekommenen Stücke. Da er die Alten und Neuern fleifsig studierte, da er selbst Schauspieler blieb, da er seine Direktionsgeschäfte mit grofser Sorgfalt verwaltete, da er an allem, was seine Gehülfen betraf, innigen Antheil nahm,

bis

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