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huiles & des mucilages; mais fi l'on a besoin de chofes femblables, je penfe qu'un peu de miel eft préférable à tout, même en le rendant un peu acide avec l'efprit de vitriol. Le meilleur hochet qu'on puiffe leur donner à fucer, est une croûte de pain, ou un morceau de régliffe gratté : cela cède fans peine à la preffion des gencives.

On doit toujours avoir pour maxime pendant la dentition, de diminuer un peu la dofe des alimens, & d'augmenter celle des boiffons, à moins que l'enfant ne foit un peu affoibli, ou que tout n'aille auffi - bien qu'on le defire. Si l'enfant eft encore à la mamelle, on fera auffi attention au régime de celle qui le nourrit.

Les enfans ont quelquefois les gencives ulcérées pendant la dentition, même lorfqu'on n'y porte point la lancette. On guérit aisément cet accident en tenant le ventre libre, & en touchant les gen cives avec quelque doux aftringent. Un peu de vitriol blanc ou d'alun (1) de roche, mêlé avec du miel, eft tout ce qu'il faut pour ces vues. Si cela venoit à ne pas réuffir, on traitera le mal, comme il fera dit ailleurs, en parlant des chancres.

(1) Gardez-vous de porter de l'alun dans la bouche des enfans, fous quelque forme que ce foit : c'eft un vrai poison.

CHAPITRE XVII.

De la Fièvre.

PLUSIEURS Médecins ont prétendu que les enfans étoient auffi fujets aux fièvres que les adultes, & par les mêmes causes; mais l'expérience ne m'a pas prouvé cette doctrine; & je fouhaite que les parens fe raffurent d'après mon obfervation. En effet, j'ai remarqué pendant plufieurs années dans les hôpitaux, & dans ma pratique particulière, que les enfans ne font pas facilement pris des fièvres qui courent çà & là, quoiqu'expofés long-tems à la contagion qui attaque les adultes dont ils font environnés. Les fièvres des enfans font auffi de courte durée, fi on les traite convenablement, comme (1) Hippocrate

(1) Je remarque ici une fingulière erreur. C'eft, fans doute, un laps de mémoire dans l'auteur. Le paffage que je connois dans le livre cité, qui pourroit être relatif à fes vues, regarde la fièvre quarte d'automne, produite par l'effet de l'atrabile; il n'y est pas question d'enfans : c'est la dernière phrase du livre. « Si quelques fujets font pris de » cette fièvre, hors de cette faifon & de cet âge (de vingt» cinq à quarante-cinq ans ), il faut bien favoir que la » fièvre ne fera pas de longue durée, à moins que quelque

Pa judicieusement obfervé: de nat. hum. à moins que ce ne foit une cause irritante & continuelle qui les caufe; mais dans ce cas - ci, elles font en petit nombre.

Les fièvres auxquelles les enfans du premier âge font fujets, viennent de la dentition, des impuretés inteftinales, des vers, de quelques maladies éruptives & très contagieufes, ou d'un froid auquel ils ont été expofés. Dans ce dernier cas, la fièvre eft toujours accompagnée de toux, d'enrouement, & de quelque difficulté de refpirer; fouvent même d'écoulement pituiteux par le nez & les yeux; ce qui diftingue cette fièvre de toutes les autres, fi l'on en excepte la rougeole. Quelquefois il furvient un violent éternument;

» autre mal n'ait affecté le fujet ». Si M. Underwood pou voit tirer avantage de fa citation, il faudroit qu'il portât l'âge de l'enfance jusqu'à vingt-cinq ans : ce qui eft abfurde. Mais Hippocrate dit le contraire de la citation, Aphorifma S. 3, 27: Il y reconnoît de longues fièvres dans d'enfance, depuis la dentition jufqu'à l'âge de puberté. L'auteur a fans doute été trompé par un paffage de Harris, ou peutêtre de Celfe. L. 5, chap. 26, §. 6. Faciliùs fanefcit puer, vel adolefcens, &c.; mais il s'agit là des plaies. Le livre cité par l'auteur, ne parlant des enfans que concernant les calculs de la veffie, je conclus qu'il s'eft trompé, & que je ne pouvois laiffer paffer fon affertion erronée, fur-tout, parce qu'il l'appuyoit de l'autorité d'Hippocrats.

& l'on remarque aux yeux un état qui ne fe voit que rarement dans les rhumes ordinaires.

Si la fièvre occafionnée par ce rhume eft confidérable, la toux forte avec une grande difficulté de respirer, il fera très à propos d'appliquer un véficatoire (1) au creux de l'eftomac au lieu de le placer au dos. Outre qu'il n'y a rien

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(1) Approuvera-t-on cette pratique ? Pourquoi pas un peu au-deffous, comme Celfe confeilloit d'appliquer les ventoufes dans les cas de vomiffemens réitérés? Dans les cas de toux, il les appliquoit fur la poitrine. Je crois que le véficatoire y feroit mieux placé, s'il en eft réellement befoin. D'autres le préféreront à la nuque : ils auront raifon. Choqué de cette théorie de l'auteur, je voulus confirmer mes réflexions par les avis d'un homme éclairé, dont je demandai le fentiment. Voici ce qu'il me répondit. «Il eft inconcevable que l'auteur ait donné un pareil con» feil. Le véficatoire appliqué à un endroit où les tégumens » touchent la tunique de l'eftomac, pourroit non-feulement » enflammer ce vifcère, mais même caufer une adhérence » entre ce viscère & les tégumens. Il est même vrai qu'on a » guéri quelques hernies par ce procédé. Après la réduction

de l'inteftin, on a tenu le malade couché, & le véficatoire a caufé une inflammation, une fuppuration, & enfin » la réunion des bords de l'ouverture inguinale : ce qui prouve jufqu'à quel degré ce moyen curatif agit. Ainsi, je crois que celui qui donne ce confeil, n'a jamais ofê ale mettre en pratique; ou c'est une grande hardieffe.

Tel eft l'avis de M. Laffus; & je m'y tiens fans balancer».

à rifquer, on à l'avantage de pouvoir panser la plaie en liberté, & d'en changer les linges auffi fouvent qu'on veut, lorfque l'écoulement eft confidérable. En cas que la fièvre & la difficulté de respirer ne diminuent pas beaucoup par l'effet du véficatoire, on tirera une grande utilité d'une petite faignée, quand l'enfant n'auroit pas même encore un an. Celfe difoit que le Médecin doit moins compter les années pour tirer du fang, que les forces du malade, liv. 2, chap. 10, p. 78. Galien défendit de faigner avant quatorze ans ; mais on a fuivi Celfe, & abandonné avec jus tice le précepte de Galien. Rhazès permettoit d'appliquer les ventoufes à trois ou quatre mois. Avicenne à un an. D'autres permirent la faignée du pied & du bras, mais non celle des parties fupérieures. Quoi qu'il en foit de ces opinions, la faignée eft aujourd'hui (1) pratiquée indiftinctement, où l'on croit qu'elle est nécessaire, & aux périodes qu'on croit convenables.

Si la faignée n'étoit pas jugée ou utile, ou pratiquable, on emploiera deux ou trois fangfues, comme je l'ai déjà dit. Je rappelle cette doctrine, parce qu'on l'a regardée comme fujette aux

(1) L'auteur obferve plus haut qu'il faut être prudent à cet égard pour les enfans.

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