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9°. Si la voix eft enrouée, aiguë, graffeyante, au moins lorsque l'enfant touffe, crie ou appelle.

D'après ces détails, il eft aifé de diftinguer la maladie de l'efquinancie, & d'un mal de gorge gangréneux qui a fait, ces dernières années, des ravages en plufieurs parties de l'Europe. L'enflure dans celui-ci aboutit, & la fuppuration finit par la gangrène, fi l'on n'y porte un prompt remède; mais il attaque plutôt les adultes.

Quant à la méthode curative, ou il faut parvenir à arrêter la première attaque du mal, ou voir périr le fujet; car, il n'eft pas poffible d'efpérer la résolution d'une pareille humeur, coagulée dans un conduit où le paffage continuel de l'air tend néceffairement à la fécher, & à la réduire en couenne. La faignée eft ici indiquée, comme dans toutes les affections inflammatoires, & peut être réitérée au Befoin tant que le pouls s'élève, & se soutient fort & dur. Après la faignée on emploiera les fangfues à la gorge. On appliquera après cela un véficatoire à la nuque, proportionné à l'âge du fujet, qui peut être d'un an jufqu'à dix ou douze. On tâche d'introduire à l'entrée de la gorge, la vapeur acidule mentionnée, pour faciliter la toux, & empêcher la couenne de fe former, en délayant l'humeur. On ne négligera pas les cataplafmes émolliens & difcuffifs fur la gorge, renouvellés

avant qu'ils puiffent être froids. Dans un cas fans efpoir, on hafarderoit un vomitif, pour fecouer la trachée & la poitrine, mais au premier période, fi l'on a lieu d'en efpérer quelques fuccès; autrement, il eft inutile, ou même mortel dans l'état de fuppuration. Quoiqu'il faille ici tenir le ventre libre, les purgatifs ne font d'aucune autre utilité. Tel eft le traitement général qu'on a propofé, & fuivi même avec quelques. fuccès. On a auffi obfervé que la trachée est fort infenfible dans ces cas-ci; on a demandé fi, en fufcitant une toux fréquente par des fumigations ftimulantes, on ne pouvoit pas espérer d'empêcher la couenne de fe former?

J'ai cru devoir joindre cet extrait important à ce chapitre, pour ne pas mettre les lecteurs. dans le cas de recourir à d'autres ouvrages. J'ai combiné quelques réflexions, que j'ai lues ailleurs que dans Rofeen; car je n'ai jamais vu cette maladie. Outre qu'elle eft très-contagieufe, elle eft fujette aux récidives. Les anciens Chirurgiens qui avoient vu des adultes expe&torer cette membrane, n'obfervèrent cependant pas qu'elle fût fi dangereufe.

L'auteur recommande l'affafétida., & autres remèdes qu'on emploiera felon fes vues; mais il ne me paroît avoir qu'une connoiffance peu exacte de la maladie.

CHAPITRE XXIV.

Des Ecrouelles.

CETTE maladie, qui est, dans fon principe (1), une affection des glandes, attaque dans fes pro

(1) L'auteur fuit ici M. Armstrong dans le détail des causes & des fymptomes, en ajoutant quelques bonnes réflexions que ce docteur n'avoit pas faites. J'ajouterai que fi ce mal reparoît quelquefois avec violence dans l'un ou l'autre individu, après deux ou trois générations, il n'eft pas moins formidable, lorfqu'il reparoît compliqué avec le virus rachitique. J'en ai produit un exemple dans Rofeen. Celfe avoit très-bien obfervé que ce mal reparoît le plus fouvent après l'ufage même des médicamens, & à côté des cicatrices. Liv. 5, chap. 28. M. Armstrong dit qu'il ne peut pas fe flatter d'avoir fait quelques cures notables dans les différens cas fcrophuleux qu'il a traités ; quoiqu'il ait eu quelques fuccès, lorfque la maladie n'étoit pas encore ancienne. Sa méthode curative eft en général fuivie par notre auteur: mais j'ofe affurer que quand ce virus s'est une fois manifefté dans un fujet, à certain degré, il eft impoffible de l'y détruire radicalement, fur-tout chez les femmes, & chez les hommes qui mènent une vie sédentaire. Un homme, avec qui j'ai été très-lié, avoit eu, dans fon enfance, les glandes fublinguales & maxillaires tuméfiées. Deux de celles-ci avoient abouti, & s'étoient guéries avec des fondans, difoit-on : les autres s'étoient

grès la membrane adipeufe, les muscles, les tendons, & même les os, particuliérement les

diffipées de fa vie il n'en avoit éprouvé de récidive. Deux de ses enfans furent attaqués, l'un à deux ans, l'autre à quatre & demi, du même virus fcrophuleux; &, plus incommodés que lui, ils moururent jeunes. J'ai fait prendre, pendant près de deux ans, & avec fuccès, la décoction de gayac & de faffafras, à la dofe de trois verres par jour, à jeun, & une dragne de falfepareille en poudre, à un jeune homme de feize ans, y joignant l'antimoine crud, bien porphyrifé, à très-petite dose, & fes ulcères fcrophuleux fe cicatrifèrent; il a paru trèsbien portant depuis. Malgré cela, je n'ai ofé lui affurer que le virus fût entiérement éteint chez lui il croyoit le tenir de fa mère. Jamais on ne guérit radicalement une maladie dont le principe s'eft fait fentir dans la matière prolifique, à laquelle nous devons l'existence. On peut l'amortir avec le laps du tems; mais comme il fait partie du principe qui nous a donné l'être, on détruira plutôt le corps que de l'éteindre entiérement. J'aime la réflexion d'Hippocrate, qui dit que l'inconftance de la température des Gaules influoit jusques fur la nature du fluide sperma tique, ev τ ovμnges to yove. De aëre loc. &c., & étoit même la cause de l'inconftance des habitans. Mon opinion eft prouvée par cette réflexion des plus philofophiques. I

Quant aux tumeurs fcrophuleuses, l'auteur renvoie à un petit Ouvrage, qu'on trouvera chez le même Libraire qui vend celui-ci. Voici ce que M. Armstrong dit avoir expérimenté avec fuccès. « En m'y prenant à tems pour traiter »ces tumeurs, c'est-à-dire, avant que la peau commence

articulations. Rarement elle fe manifefte avant l'âge de deux ans, & prefque jamais plus tard qu'à celui

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à fe décolorer, j'ai éprouvé que le meilleur topique eft » le fuc de la racine de flambe de rivière ( gladiolus luteus), frotté fur la partie deux ou trois fois par jour. J'ai vu, » avec fatisfaction, que cela répondoit bien à mes defirs » dans plufieurs cas de ces tumeurs anciennes. Plus la ra» cine eft groffe & vieille, & plus elle a une couleur » foncée, plus auffi elle a de force & d'efficacité. J'ai » quelquefois eu deffein de la faire effayer intérieurement, » comme altérant, à des fujets fcrophuleux; mais je ne "l'ai pas fait ".

On a risqué intérieurement, depuis quelques années, des plantes au moins auffi énergiques; mais il paroît, par les détails de Lewis, qu'il faut une main bien prudente pour adminiftrer celle-ci intérieurement. « Ce qui m'a » donné l'idée, ajoute M. Armstrong, de l'employer pour » ces fumeurs, c'eft l'effet que produit ce fuc tiré à très» petite quantité par les narines. Bientôt il fait éprouver » une grande chaleur dans le nez, la bouche, la gorge: » il coule de la bouche une grande quantité de falive, » & du nez beaucoup de mucofité. On diroit que le malade » eft dans la plus forte falivation : ce qui continue deux » ou trois heures, & même plus. J'ai oui dire qu'on » avoit guèri, par ce flux, des maux de tête & de dents » chroniques, ou périodiques, après l'ufage inutile de plu» fieurs autres différens remèdes ». (Cette obfervation eft précieuse). « Cette maladie eft fouvent accompagnée » d'ophthalmie, fufceptible de devenir fâcheufe, & diffi»cile à guérir. Outre le traitement particulier à l'ophtalmie,

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