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VI. LA GOMME eft une maladie propre aux arbres à fruit à noyau, qui peut les attaquer fur toutes les parties expofées à l'air, & dans toutes les faifons où leur feve eft en mouvement. Elle confiste dans un dépôt de fuc propre extravafé, qui fe coagule foit entre le bois & l'écorce, foit plus ordinairement sur les parties extérieures des arbres.

Ses effets font le dépériffement des branches qu'elle attaque, & leur mort, fi l'on laiffe à la gomme le tems de les gangréner.

Ses caufes font une plétore (*) ou exceffive

(*) L'Auteur du nouveau de la Quintinye dit très-bien (c'eft M. De la Bretonnerie qui parle, page 19) que la gomme vient d'une plétore, ou exceffive abondance de feve qui rompt fes vaiffeaux, &c. Les remédes font, dit-il, une incifion longitudinale faite à l'écorce, pour procurer une éruption de fuc furabondant, & en même tems le changement ou l'amélioration du terrein. Je ne change pas une fyllabe à mon texte ni en cet endroit, ni dans tous ceux où j'aurai affaire à M. D. L. B. afin que le lecteur le comparant avec ce que mon cenfeur m'impute, nous juge. J'expofe diverfes caufes de la gomme: M. D. L. B. n'en rapporte qu'une, & met &c. à la place des autres. Je dis enfuite que les remédes font, fuivant la caufe; M. D. L. B. fupprime ces mots, & joint pour la feule caufe dont il fait mention deux remédes indiqués pour deux caufes différentes. Et pour les mieux unir, & me faire dire une abfurdité, il ajoute à

abondance

abondance de feve qui rompt fes vaiffeaux; un dérangement dans fa circulation, occafionné par une alternative de chaleur & de froid hors de faifon; des plaies négligées ou mal panfées, ou faites pendant les gelées ou pendant les grandes chaleurs; quelquefois l'acrimonie, ou quelqu'autre qualité corrofive de la feve; fouvent la Punaise.

Les remédes font, fuivant la cause, un fillon ou une incifion longitudinale faite à l'écorce pour procurer une éruption du fuc furabondant; le changement ou l'amélioration du terrein; l'enlèvement de la gomme avant qu'elle fe foit durcie, & qu'elle ait contracté à l'air de mauvaises qualités (fi elle est dure & ancienne, il ne faut l'enlever que lorfqu'elle a été amolie par des pluies); ensuite il est néceffaire d'examiner & de fonder les endroits où elle a féjourné, & qu'elle a endommagés; les retrancher jusqu'au vif, & mettre fur les

mon texte & en même tems. Que faire à un pareil écrivain? Le traduire au tribunal du public, & l'y faire déclarer dépourvû de bon fens, ou dépourvû de bonne foi. Comme il a déjà été pris fur le fait de mauvaise foi, où j'ai eu l'honnêteté de ne l'accufer que de défaut d'exactitude, j'aurois droit de ne lui plus répondre; mais je ne lui ferai pas cette injure,

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plaies un appareil de terre & de bouze de vache; prévenir ou détruire les autres caufes qui peuvent l'occafionner.

VII. LES CHANCRES, les ULCERES & les PLAIES SANIEUSES se guérissent par l'amputation des parties corrompues, & l'application de l'onguent dont nous venons de parler. Il fert auffi de topique pour les contufions, les fentes & déchiremens de l'écorce caufés par l'action trop violente de la feve.

I.

CHAPITRE

XXI.

ANIMAUX ET INSECTES NUISIBLES

LA

AUX ARBRES.

A PUNAISE, galle-infecte redoutable pour le Pêcher & l'Oranger, qui attaque auffi l'Abricotier, le Prunier & la Vigne, est mobile & vagabonde fur les arbres depuis fa naiffance jufques vers la mi-Septembre. Elle fe fixe alors fur les branches, du côté du mur, & s'attache à l'écorce par des filets en crochet qui fortent des bords de fon écaille. Jufqueslà fort petite, elle s'accroît confidérablement

jufqu'au mois de Mai. Vers ce tems elle jette un très-grand nombre d'œufs, qui éclofent vers la fin de Mai. Enfuite elle meurt & fe. defféche fans fe détacher de la place où elle s'étoit fixée.

Ces infectes, dont la multiplication eft fi grande que le derrière des branches en eft quelquefois entièrement couvert & comme incrusté, font très - préjudiciables par leurs morfures qui ruinent le parenchyme des feuilles, par leur fiente tenace, & par leur adhé rence à l'écorce, qui mettent obftacle à la tranfpiration, & par l'altération & l'appauvriffement qu'ils caufent à la feve; de forte que, la gomme distillant par tous les pores, un Pêcher fuccombe en deux ou trois ans, s'il n'eft pas délivré de cet ennemi.

L'espèce de bouclier qui couvre ces infectes, pediculus clypeatus, LIN. eft à l'épreuve de toutes les intempéries. Ils réfiftent au fouffre, au tabac & à toutes les drogues les plus violentes ils ne craignent que la main meurtrière du Jardinier. Ainfi, pour les exterminer, il faut au mois de Février décharger l'arbre, le tailler court, le dépouiller de toutes ses vieilles écorces gercées, paffer le doigt en appuyant fortement le long de toutes les branches de

puis leur naiffance jufqu'à leur extrémité; écrafant tous les infectes qui y font attachés, les cherchant dans les fentes & les vieilles plaies; enfuite frotter les branches de bas en haut avec une broffe trempée dans l'eau pour les bien laver; nettoyer la plate-bande & la labourer; faire quelques nouvelles revûes jufqu'au commencement de Mai où ces infectes auront tellement groffi, que nul ne pourra fe dérober à l'œil un peu attentif. Si quelquesuns échappent à ces recherches, l'arbre reprenant vigueur ils l'abandonneront; car ces infectes, & la plupart des autres, font des lâches qui n'attaquent que les foibles & les malades. Pour épargner beaucoup de fatigue à l'arbre, on auroit pu dès le mois d'Août précédent, par un beau tems, lorfque toutes les jeunes Punaifes courent fur les feuilles & les branches, le dépaliffer, fécouer toutes fes branches, en commençant par celles du haut; enfuite jetter de l'eau fur la plate-bande, la piétiner pour attacher à la terre un grand nombre de ces infectes qui feroit tombé; répéter plufieurs fois la même opération, & enfin donner un petit labour à la plate-bande avant qu'elle foit féchée. L'arbre auroit été délivré de la plûpart de ses ennemis fix mois plus tôt.

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