Imágenes de páginas
PDF
EPUB

3°. Des lattes, des gaules attachées folidement au mur avec des clous ou des chevilles & maillées avec du fil-de-fer ou de l'ofier peuvent fuffire à des Propriétaires économes.

4°. Des clous, des chevilles, des os, &c. enfoncés dans le mur, peu diftans les uns des autres, font un expédient peu agréable, mais le moins difpendieux.

5o. Enfin le meilleur, le plus commode & le plus agréable des treillages, fe fait d'échalas de cœur de chêne, ou de jeunes perches de châtaigner fendues, planés & dreffés, larges de quatorze à quinze lignes, épais d'un pouce, & de diverfes longueurs depuis trois jufqu'à quinze pieds. La botte de ces échalas contient plus ou moins de brins, fuivant leur longueur, qui doivent faire enfemble une longueur de deux cent vingt-cinq pieds. Plus elles font longues, plus l'ouvrage eft propre & folide, parce qu'il y a moins d'affemblages. Pour faire ce Treillage, il faut 1°. fceller ou enfoncer folidement dans le mur, à trois pieds de distance les uns des autres, plufieurs rangs parallèles de crochets (on en fait pour cet usage), ou de clous à crochet ou à groffe tête. Le premier rang se pose à une distance convenable audeffous du chaperon pour foutenir le fecond

cours de lattes horifontales ou traverses. L'intervalle entre les rangs eft de trois à quatre pieds, fuivant la grandeur des mailles qui eft ordinairement de fix fur fept pouces, & au plus de huit fur neuf. Le nombre des rangs eft déterminé par la hauteur du mur. Les crochets doivent être difpofés en tiers-point, & avoir environ un pouce & demi de faillie hors le mur, pour y placer les échalas.

Sur chaque rang de crochets, on place & on lie avec du fil-de-fer recuit (*) un cours d'échalas entés les uns aux autres par l'extrémité, que l'on a pour cet effet taillée en chamfrein, & qu'on lie d'un ou de plufieurs maillons.

Enfuite on attache fur ces traverses tous les montants ou échalas verticaux, aux distances entr'eux convenables à la grandeur des mailles.

Enfin on paffe entre le mur & les montants. les autres traverses néceffaires pour la folidité & la propreté de l'ouvrage; on les dispose en distances égales entr'elles.

On lie les mailles avec du fil-de-fer recuit.

(*) Pour recuire le fil-de-fer, on le couvre de braise, ou on le jette dans un feu clair, & on l'y laisse le tems nécesfaire fuivant fa groffeur, dix-huit minutes pour du fil-de-fer de demi-ligne de diametre,

Il faut embraffer les échalas au point de leur interfection, avec le fil-de-fer; en faifir avec une tenaille émouffée le bout & le brin; tourner deux ou trois tours en tirant un peu, jusqu'à ce que le maillon paroiffe affez ferré; retirer la tenaille de deffus le bout du fil-de-fer; n'en ferrer que le brin, & en même tems faire quatre ou cinq quarts de tour & détour à droite & à gauche : le brin fe rompt dans la tenaille.

Deux ou trois couches de peinture à l'huile font néceffaires pour la confervation de ce Treillage. La couleur verte eft la plus agréable, mais beaucoup plus chère que les autres.

Le Treillage pour les contre-efpaliers se fait de la même façon. Les traverfes s'attachent avec des clous à des pieux de chêne, ou avec du fil-de-fer à des barres de fer fcellées en terre à fix pieds de diftance l'une de l'autre.

IL

CHAPITRE IV.

DES PÉPINIÈRES.

feroit très-avantageux pour les Propriétai res d'élever eux-mêmes leurs arbres. Ils ne feroient point expofés à être trompés fur les efpeces, à planter des variétés dégénérées, ou greffées fur des sujets foibles, malades, trop peu analogues aux efpeces; ou des arbres éle vés dans des terres trop graffes ou fumées, qui languiffent & fouvent périffent dans des Jardins dont le fonds eft de médiocre qualité.

Un petit espace de bonne terre enclos, est fuffifant pour élever tous les arbres fruitiers néceffaires à un particulier.

1o. Dans ce terrein bien défoncé & préparé, fans fumier ni engrais, il faut planter à quatre ou cinq pieds d'intervalle en tout fens les uns des autres, (je dirai dans la fuite la raifon de cette grande distance) de jeunes Poiriers, Pommiers, Merifiers levés dans les bois avec de bonnes racines, ou bien des drageons détachés du pied des vieux Poiriers, Pommiers, Pruniers de Saint-Julien ou de Cerifette ou Damas, Cerifiers, Merifiers à fruit blanc..

2o. On peut encore faire des pieds-meres de Coignaffier, de Pommier de Paradis & de Doucin; c'est-à-dire, couper à la mi-Février pres qu'à fleur de terre un ou deux pieds de ces arbres, qui aient au moins deux ou trois pouces de diametre; décombler un peu la terre autour; couvrir la coupe avec un mêlange de terre & de bouze de vache. Il fort du pied un grand nombre de bourgeons. Au printems fuivant, butter le pied de cinq ou fix pouces de terre; les bourgeons s'enracinent. Un an après, détacher ces bourgeons enracinés pour les planter en Pépinière, & découvrir la fouche qui en repouffe de nouveaux. Mais il vaut mieux courber ces bourgeons & les marcotter que de les butter, parce que la fouche en produit de nouveaux tous les ans; au lieu qu'étant alternativement buttée & découverte, elle n'en peut pouffer que de deux années l'une. Ces piedsmeres fournissent des fujets pendant douze ou

treize ans.

3o. On peut auffi élever de boutures des fujets de Poiriers, Pommiers, & Coignaffiers. On prend les tiges des Poiriers & des Pommiers que l'on greffe en fente près de terre, ou des branches droites, unies, vigoureuses. On les coupe par longueurs à volonté, depuis un pied

jufqu'à

« AnteriorContinuar »