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AMANDIER.

L'AMANDIER, Amygdalus, s'élève plus haut que la plupart des autres arbres fruitiers. Ses bourgeons liffes, droits, alongés, forts, portent des feuilles alternes, longues, étroites, pointues par les deux extrémités, dentelées finement par les bords, attachées par des queues courtes, fermes, dont l'aiffelle couvre des boutons fimples, doubles, triples.

Ses fleurs, qui s'ouvrent en Février & Mars, font compofées d'un calice en godet, découpé par le bord en cinq échancrures pointues ; de cinq pétales difpofés en rofe, pointus vers le calice, larges & fendus en coeur à l'autre extrémité, teints de rouge qui s'éclaircit après l'épanouiffement, & difparoît prefqu'entièrement dans la fuite; de vingt à trente étamines, placées par quatre ou cinq entre chaque découpure du calice; d'un piftil dont l'embryon conique eft furmonté d'un ftyle & d'un ftig

mate.

Son fruit eft ovoide, renflé du côté de la queue, applati fur fon diametre; le brou mince, dur & fec, couvert d'un duvet très-fin, enye

loppe un noyau ligneux, formé de deux tables ou couches parallèles, dont l'extérieure eft percée de quelques petits trous, qui renferme une amande, feule partie utile du fruit.

L'Amandier fe multiplie, & ordinairement dégénère par les femences. Les bonnes variétés fe perpétuent par l'écuffon fur des fujets d'Amandier, ou de Pêcher. Il aime les terreins chauds, légers & profonds : il réuffit mal, & fon fruit mûrit difficilement dans les terres froides. La récolte des amandes fe fait en Octobre: on en confomme beaucoup de vertes en Juillet & Août.

1. AMANDIER Commun à petit fruit, Amyg dalus fativa fructu minori. C. B. P. 441. Ce. font les fruits de cette variété que l'on feme ordinairement pour fe procurer des fujets propres à recevoir la greffe des autres Amandiers, des Pêchers, &c. La dureté du noyau, & la petiteffe de l'amande, quoique douce, les rendent peu utiles pour la vie.

2. AMANDIER à noyau tendre, Amandier des Dames, Amygdalus dulcis, putamine molliore.. C. B. P. Au lieu que les fleurs des autres variétés précédent les feuilles, elles font fimul

tanées dans celle-ci ; fes feuilles font plus courtes; fon fruit, un peu plus gros que l'Amande commune, eft plus régulièrement ovale. La table extérieure du noyau, fe formant longtems après l'intérieure, ne prend point une confistance dure & folide; l'amande eft douce & très-bonne.

3. AMANDIER à petit fruit & noyau tendre, Amande fultane, Amygdalus dulcis, fructu minori, putamine molliore. Cette variété fe diftingue de la précédente par fon fruit, qui a moins de volume & plus de faveur.

4. AMANDIER à gros fruit & amande douce, Amygdalus dulcis, fručtu majori. Toutes les productions de cet Amandier, bourgeons, feuilles, fleurs, fruits, font plus grandes que celles des autres variétés. Le noyau eft dur; l'amande est groffe, ferme & de très-bon goût,

5. AMANDIER - PÊCHER, Amande - Pêche, Amygdalo-Perfica. Cet arbre participe des deux arbres dont fon nom eft compofé; mais beaucoup plus de l'Amandier par fa taille & fon port, & par la grandeur & la couleur de fes fleurs. De fes fruits, les uns font char

nus

nus & fucculents comme la Pêche, mais d'une faveur très-amère; les autres font couverts d'un brou fec & dur : les uns & les autres renferment un gros noyau dur & liffe comme celui des amandes, & une bonne amande douce.

LES quatre premiers Amandiers ont chacun leur variété à amande amère, dont je ne fais point la defcription, n'ayant point d'autre différence notable. L'Amandier nain des Indes n'est propre qu'à la décoration des parterres. L'Amande-piftache demande des climats plus tempérés que le nôtre.

AZEROLIER.

AZEROLIER blanc d'Italie, Mespilus apii folio laciniato, fructu majore. Cet arbrisseau, à-peu-près de même grandeur que l'Aube-épine, pouffe de gros bourgeons garnis de feuilles alternes, pointues vers la queue, larges à l'autre extrémité, divifées en trois découpures, dont les deux latérales, beaucoup moindres que l'autre, font unies par les bords, & celle du milieu fe termine par trois dents grandes & aiguës; ils font parfémés de quelques groffes & fortes épines.

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Ses fleurs, qui s'ouvrent vers la mi-Mai, font en bouquet de douze à quinze, dont la tige fe divife en quatre ou cinq petits rameaux qui portent chacun de deux à quatre fleurs. La fleur, plus grande que celle de l'Aube-épine, eft compofée d'un calice charnu à cinq échancrures courtes & aiguës; de cinq pétales blancs, ronds, concaves; d'une vingtaine d'étamines; d'un, de trois, & plus ordinairement de deux ftyles, furmontés de ftigmates.

Son fruit eft gros comme une petite neffle, rond ou turbiné, quelquefois à côtes peu faillantes, terminé par un ombilic large & ouvert; fa peau eft très-liffe, blanche d'un côté, lavée de rouge de l'autre, quelquefois toute d'un blanc de cire; fa chair eft pâteuse, féche, d'un goût aigrelet; il contient d'un à trois noyaux offeux, applatis d'un côté. Ce fruit de fantaisie a befoin de l'efpalier pour mûrir dans notre climat, vers la mi-Octobré.

L'Azerolier fe greffe fur l'Aube-épine, sur les autres Azeroliers, fur le Nefflier, le Poirier & le Coignaffier (*).

(*) M. De la Bretonnerie enrichit la Botanique d'un nouvel Azerolier qu'on multiplie de jeune plant qu'on leve dans les bois... qui, ne lui laiffant qu'une feule tige qu'on élaguera comme il convient, deviendra un grand arbre....

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